Ortho-epia Gallica Eliots fruits for the French: enterlaced vvith a double nevv inuention, vvhich teacheth to speake truely, speedily and volubly the French-tongue. Pend for the practise, pleasure, and profit of all English gentlemen, who will endeuour by their owne paine, studie, and dilligence, to attaine the naturall accent, the true pronounciation, the swift and glib grace of this noble, famous, and courtly language.

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Title
Ortho-epia Gallica Eliots fruits for the French: enterlaced vvith a double nevv inuention, vvhich teacheth to speake truely, speedily and volubly the French-tongue. Pend for the practise, pleasure, and profit of all English gentlemen, who will endeuour by their owne paine, studie, and dilligence, to attaine the naturall accent, the true pronounciation, the swift and glib grace of this noble, famous, and courtly language.
Author
Eliot, John.
Publication
London :: Printed by [Richard Field for] Iohn VVolfe,
1593.
Rights/Permissions

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Subject terms
French language -- Conversation and phrase books -- English -- Early works to 1800.
Cite this Item
"Ortho-epia Gallica Eliots fruits for the French: enterlaced vvith a double nevv inuention, vvhich teacheth to speake truely, speedily and volubly the French-tongue. Pend for the practise, pleasure, and profit of all English gentlemen, who will endeuour by their owne paine, studie, and dilligence, to attaine the naturall accent, the true pronounciation, the swift and glib grace of this noble, famous, and courtly language." In the digital collection Early English Books Online. https://name.umdl.umich.edu/A21218.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed May 16, 2024.

Pages

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ORTHO-EPIA GALLICA. Or Le Parlement des Babillards: Id est: The Parlement of Pratlers. M. Eliots first Booke: Wherein is shewed his double new Inuention, which teacheth English-men to speake truly, spee∣dily, and volubly the French tongue.

Le Leuer au matin. Chap. 1.

HAu garçon, dors tu vilain? de∣bout, debout: ie te resueilleray tantost auec vn bon baston.

Ie me leue, monsieur.

Quelle heure est il?

Il est six heures.

Donnez moy mes chausses de velours verd.

Lesquelles?

C'est tout vn, mes chausses rondes de satin rouge.

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Baille moy vne chemise blanche premierement.

Attendez monsieur que ie la seiche au feu.

Espousette bien mon chapeau & mon manteau.

Nettoye mes souliers.

Tens moy mon pourpoint de Satin noir, car ie le veux porter auec mes chausses, de velours cramoisin à la Venicienne.

Voyla voz chausses vostre pourpoint & vostre chemise, monsieur.

Tu m'as apporté vne chemise a femme, vilain, tu ne sçais pas ce que tu fais.

Pardonnez moy, monsieur, s'il vous plaist, ie me suis abusé, c'est la chemise de mada∣moiselle.

Garçon mal∣aduisé, tu me feras resentir la chemise à femme tout ce iourd huy &

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demain.

Voyla la vostre monsieur.

Où sont mes bas de chausses?

Mes souliers ou sont ils?

Les voyla mons.

Voulez vous porter vos souliers à simple semelle au∣iourd'huy?

Non, non, ie veux porter mes souliers à double & triple semelle.

Quel temps fait il dehors?

Il y fait fort beau temps.

Donnez moy donc mes mulles & mes escarpins, mais ou sont mes chaussons?

Ie les vay cercher.

Va me querir le chausse-pied.

I'ay blessé mon pied, il me faut aller mes souliers en pantofle.

Où as tu mis ma ceinture & mes iartiers?

Les voyla en la fenestre derriere le mirouër.

Aide moy

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attacher mes esguillettes.

Apporte vne ai∣guiere de l'eau nette pour me la uer les mains, la face & mes yeux.

La touaïlle pour essuyer mes mains?

Tenez monsieur, en voyla vne.

Asteure que ie suis habillé, me voyla prest à des∣ieusner.

Le Leuer ó mateen. Chap. 1.

HO garssoon, dortu veelein? de∣boo, deboo: ziete reue-lheré tan-tot-tauec-keun boon batoon.

zIe me léveh moonseewr.

Ke-leur et-til?

Il-é see-zewres.

Donné moe' mes shosséh de veloor vert.

Le-kéles?

Set-toot-tewn, mes shôsseh roondeh de sateen roo-zieh.

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Ba-lheh moe' vneh shemee-zeh blaun-sheh pre-mheremant.

Attandé moonseewr ke zie la se-sho few.

Epoozettéh bee-en moon shapeaw é moom manteaw.

Nettoyeh mes soolierz.

Tan moe' moom poorpoin de Sateen noe'r, car zie le vew porter-auec mes shósseh de veloor cramoe'zeen-à la Veneesee-ànneh.

Voe'la vos shósses, vóter poor∣pointé voter shemee∣zeh, moonseewr.

Tu ma-zapporté vneh shemeezà fammeh, veelein, tu ne s'e pas se ke tu fez.

Pardonné moe' moonseewr, sil voo plét, zie me swee∣zabuzé, sé la shemeezeh de mad'∣moe'zéleh.

Garssoon mal-a-vee-zé tu me fera resanteer la shemeeza fâmmeh too-se zioordwee é

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demein.

Voe'la la voter moonsewr.

Oo soon me ba de shosses?

Mes soulier-zoo soont-ilz?

Le voe'la mons.

Voolé voo porter vos soolier-za seemple seméló zioordwee?

Noon, noon, zie vew porter mes soolier-za dooblé treeple seméleh.

Kel tan fet-til dehors?

Il-ee fé for beaw tanz.

Dónné moe' dónc mé mu-lé-zé mez-escarpeenz: mé-zoo soon mes shossoons?

zIe lé vé shersher.

Va me kereer le shósse-pee-é.

zIé blessé moom pee-é, il me fo-tal-lér mes soolier-zan pantófle.

Oo a-tu mee ma seenturé me-ziartierz?

Lé voe'la an la fenéter derrhe-reh le mee-roo-er.

Edeh moe'

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attasher me-ze-gee-lhe-tes.

Apportu-né-gee-éreh de leaw netteh poor me laver lé meinz, la fasé me-zeewz.

La too-á-lheh poor-esswee-er me meinz?

Tené moonseewr, an voe'la ew-neh.

Asteur ke zie swee-za-bee-lhé, me vla pret-ta de-ziewner.

Pour saluër les hommes. Chap. 2.

BOn iour à tous mes bons seigneurs.

Bon iour & bon an seigneur Claude.

Bon soir & bonne santé à trestous.

Dieu vous doint bon iour compere.

Bon iour boniour compag∣non d'eschole.

Ie vous en rends pour quatre quatorze & pour cinq cinquante,

Bon iour à vostre seigneurie tresexcellente.

Comment se porte monsieur le Prince de Condé auec madame la Princesse?

Comment se sent Monseig∣neur

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le Duc de Nemours & madame la Duchesse?

Monsieur le Marquis de Saluce auec Madame la Mar∣quise se portent-ils bien?

Monsieur le Comte de Soissons, & Madame la Comtesse sont-ils en bon estat?

Monsieur le Mareschal d'Anuille & son frere le Seneschal de Lyonnois se recommendent bien humble∣ment à la bonne grace de vostre tres-illustre seigneurie.

Et comment vous portez vous seigneur Nichoas? Comment vous va? Comment vous est-il?

Ie me porte tresbien la Dieu mercy, & vous?

Ie me sens malade de la bourse, bien dispos de corps & de la bouche.

Comment se porte la santé?

Ie suis tout galiard & dispos asteure, sauf que i'ay eu vn acces de fiebure qui m'a fort debilité.

Courage▪ courage, vous vous porterez bien par la grace de Dieu.

Ie suis prest à vous faire plaisir.

Et vous, vous sentez vous bien aussi?

Ie me sens entre l'enclume & le marteau. Comme vous voyez.

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Sain comme vn poisson pourri.

Il me plaist certes de vous veoir en bonne disposition.

Ie vous en mercíe bien humblement.

Ie vous en rends graces tres∣affectueusement.

Ie vous en remercie autant qu'il m'est possible.

Tous noz bons amis se portent ils bien?

Ils se portent tresbien trestous auec tous leur petits enfans & parents.

Si ie peu faire quelque chose pour vous commandez moy franchement.

Ie vous baise les mains mons. Ie suis le vostre, ie suis à vostre gentil commandement & seruice.

Et moy au vostre certes. Venez à la Court, ie vous y feray le plus grand honneur qu'il me sera possible.

Ie seray arrousé auec l'eau beniste de la Court, c'est à dire, i'auray vn deluge de ceremonies, mais autant des queuës de singes que de disners & desieuners.

Les tonneaux vuides font tousiours plus de bruit que les pleins.

A folles parolles oreilles sourdes.

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Le pourmeiner. Chap. 3.

ALLons nous pourmeiner.

Ie veux desieusner deuant que sortir de la maison.

Allons, allons, nous desieunerons quand nous sommes de retour.

Rien, rien, ie veux manger vn morceau du pain, & boire vn doigt du vin, puis apres allons y là où voudriez.

Vous deburiez desieuner deuant que soyez leué. Ce seroit vne coustume nouuelle.

Pardonnez moy, plusieurs dames de Londres font de mesme, & quand elles ont bien desieusné se recou∣chent pour s'en rendormir là dessus.

Pensez vous que i'eusse remarqué leur mode en cela?

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Ie n'en sçay rien.

He! le Diable vous emporte, vous estes vn gaudisseur, vous estes vn bavard.

Vous estes vn porc d'espi pour tout potage.

Pour vous confesser la verité: c'est à craindre que telles femmes plan∣teront les cornes au front de leur maris, s'ils ne se donnent bien garde.

Où auez vous veu vn coronard seul entre mille hommes?

Non pas vn seul, mais bien vn cent.

Où cela?

En ce microcos∣me des cornes & coronards.

Les boeufs portent cornes, & les veaux cornettes.

Vous estes clerc, ie voy bien: mais à propos où irons nous pourmeiner?

A la montagne de la Tour.

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Aux champs saint George de là l'eau.

A la Dogane pour entrer la charge d'vne nauire.

A vn village pour manger de la cresme.

Au Cemitiere saint Pol pour achepter vn liure nouueau.

A la Cour, à la halle blanche.

Au ieu de paume pres les Carmes.

A la chasse d'vne biche.

A la cour de Finances.

Au Palais de Ooest-minster, pour parler à vn aduocat, pour prendre aduis d'vn conseillier.

A l teste Moresque pour liurer vnes lettres.

A la prison de Neuue-porte pour donner l'ausmone aux pauures prisonniers pour l'honneur de Dieu A la Bourse pour entendre les nouuelles de France.

Où vous trou-veray-ie

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enuiron les douze heures?

Ie seray là bas au Change, ou me pourmeinant parmi les Italiens, ou troquant auec les François, ou deuisant entre les Anglois, ou beuuant d'autant auec les Flamands au chapeau Cardi∣nalesque: & si ie ne suis pas en ces endroitz, vous me trouuerez là haut en la salle quadrangulaire fo∣lastrant auec les belles lingieres.

Adieu iusques à tantost donc.

Iusques à reuoir, Adieu.

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Le poormener. Chap. 3.

ALLoon noo poormener.

zIe vew de-ziewner deuan ke sorteer de la mezoon.

Alloon, alloon, noo de-ziewneroon kan noos soommeh de retoor.

Ree-en, ree-en, zie vew man-zier-ewn morseaw du pein, é boer-ewn doe' du veen, pui-za-préz-alloonzee là oo voodriez.

Voo devrié de-ziewner deuan ke soyé leué. Se seroe't-tu-neh cootumeh noovéleh.

Pardonné moe', pluzeewr dameh de Loondre foon de memeh, è kant-ele∣zoon bee-en de-ziewné se recoo∣sheh pour s'an randormeer la dessewz.

Pansé voo ke ziewsseh remarké lewr modan sela?

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zIe nan sé ree-en.

He! le Dee-able voo-zamporteh, voo-zette-zewn godissewr, voo-zette-zewn bavart. Voo-zette-zewn porc depee poor too pota-zieh.

Poor voo confesser la verité, set-ta creinder ke te-leh fameh plan∣teroon le corne-zo froon de lewr mareez, sil ne se dónneh bee-en gardeh.

Oo avé voo vew vn coronar sewl-anter mil∣lommes?

Noom pa-zewn sewl, mé bee-en-ewn sant.

Oo sela?

An se meecrocos∣meh de corne-zé coronarz.

Le bewf porteh cornes, é le veaw cornettes.

Voo-zetteh clerc, zie voe' bee-en, mé-za propo-zoo ee-roon noo poormener?

A la moontannieh de la Toor.

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Oz shanz sein zIeor-zieh dela leaw. A la Doganeh poor-antrer la shar-zieh du-neh naveereh. A vn veela-zieh poor man-zier de la cremeh.

O Semeetiereh sein Pol poor-asheter-ewn leever nooveau.

A la Coor, à la halleh blaunsheh.

O ziew de Pomeh pré lé carmes. A la shasseh d'vneh beesheh.

A la Coor de Feenaunses.

O Palé de Oo-et-meenster, poor par∣ler-à ewn-na vocat, poor prandra-veé d'ewn coonse-lheer.

A la teteh moreskeh poor leevrer-ewneh letterz.

A la pree-zoon de Neuveh-porteh poor doonner l'omonó pover pree∣zonnierz poor lonnewr de Deew.

A la Boorseh pour-antander les noovelleh de Fraunseh.

Oo voo troo-ueré-zie

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anveeroon lé doo-zewres?

zIe seré la ba-zo shan-zieh, oo me poorménan parmee le-zeetalianz, oo trokan-tauec lé Franssoez, oo deueezant-anter lé-zangloez, oo bu-van dotant-auec le Flamanzó shapeaw Cardee∣naleskeh, é see zie ne swee pa-zansez-androez, voo me trooveré la haut-an la saleh kadranguléreh fo∣lastrant-avec lé beleh leen-zieres.

A deew ziewke-za tantó donc.

zIewke-za reuoe'r, Adeew.

La Bourse.

Englishman.
God morrow to you all my maisters.
Castilian.
Buenos dias ayan vuestras merçedes▪
Portugois.
Sennores hablemos todos buen Cristiano.
Italian.
Buon Giorno e buon anno Signori.
French.
Ie n'entends pas Latin, monsieur.

NE sçauez vous pas parler François?

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I'en sçay quelque peu monsieur.

Quelles nouuelles par la France?

Pas autre chose que ie sçache: tousiours la guerre.

Qui bruit par le monde?

Ie n'entends rien que ce soit.

Sçauez vous rien de nouueau?

Que dit-on de Barbaríe, d'Italíe, d'Espagne, de Turquíe?

N'y a il rien de bonnes nouuelles?

Lon parle de la grand' Carraque que noz Anglois prindrent l'autre iour des Espagnols retournants des Indes Orientalles.

Me sçauriez vous dire quand les nauires doibuent faire voyle vers la Russíe?

L'embassadeur est il parti pour Constantinoble?

La flotte est elle reuenuë de Bourdeaux?

Vous n'entendez rien des na∣uires de Tripoli & Axanthe?

Où demeure la poste or∣dinaire à Calais, à Bruges, à Anuers?

Il demeure en la ruë des Iuifs. A quelle enseigne?

Au Lyon blanc, au singe marmottant.

Est ce pas vis à vis le Lycorne?

C'est vn petit plus outre:

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deça la cheure & le cheual rouge, tout contre le Taureau noir pres la teste du chien au pot.

Comment pourray-ie faire pour luy liurer vn pacquet des lettres?

Vous le trouuerez sur la Bourse enuiron les onze heures & demye.

Mais quand s'en ira il, le sçaues vous?

Il s'embarquera paraduenture auec la premiere marée.

Ou est le vent? Il est en midy. Il luy est donc contraire: il estoit à ee matin entre l'oueste & le Nord.

Il me faut quarente lingots d'estaing de Cornouaille pour enuoier en Barbaríe, & deux cents draps larges pour enuoyer à vn merchant Focquer d'Alemagne.

Voyci vn merchant Anglois qui vous en fournira bien.

Messer Paolo, quelz commo∣ditez apporte le Gallion de Venice?

Sa charge est des huiles, des vins, des soyes & draps de soye.

N'y a il point des Orenges, Limons, Cytrons, Figues & raysins?

Tout cela vient d'Espagne non pas de l'Italíe.

Me voulez vous vendre dix tonneaux du Muscadel à terme?

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I'aymeroye mieulx les auoir donnez à Palerme.

Quand seray-ie payé pour les huiles que vous eustes de moy dernierement.

Apres pasques: si pouuez auoir la patience.

Cancaro madonna stiamo fresch.

Argent, argent, ou gage, ou ie vous feray mettre en cage. Ie n'entends pas vostre langage.

Voyla vne belle lettre d'assignation.

Ie demande pleige, caution, argent content, non pas obligation.

Voyla donc vostre argent: contez le, voylà des beaux An∣gelots. Cecy me semble vn dae∣mon, cestuyla est rongné.

Pour combien me donnez vous cest Angelot rongné?

Pour deux diablottins.

Au Diable soit le Diable. Ie n'en veu point.

Voyla vne autre piece d'or. Elle ne pese pas. Ce Souueraing est soudé. Ces realles d'Espaigne ne sont pas de bon alloy.

Pour combien me payez vous ceste Portugaise?

Pour deux Espagnolles. Pour combien cest escu au soleil?

Pour deux targues.

Il est trop legier de six grains.

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Pour cōbien ce noble à la Rose?

Pour deux vilains.

Il est de bas or. Pour combien ce double-doublon?

Pour deux simples baronnages Pour cōbien ce Philippusd'or?

Pour deux Henricus à la barbe longue.

Il semble ex tribu Leui. Il est trop court. Il n'est pas de mise. Il est faux.

Ie ne l'ay pas forgé. Ie voul∣drois que les oreilles du faux∣monnoyeur qui les a falsifiez fussent clouës à ce pilier.

Changez moy ces pieces legieres. Ie n'en veux point de ces monnoyes.

Vous estes bien curieux à receuoir argent. Voyla d'autre argent. Que i'aye vne quit∣tance de vostre main.

La voyla.

Ie suis payé asteure. Adieu.

La salle de la Bourse. Chap. 5.

MOntons au dessus pour marchander quel∣que chose de ces belles filles.

Que cerchez vous monsieur?

Venez-ça mon amy. Regardez icy

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des belles frases, des rabatz, mou∣choirs, chaussons, des coiffes, & man∣chettes requamées d'or & d'argent.

Ay-ie rien qui vous duise? ie vous y feray à bon marché.

Demandez vous toyles fines d'Hol∣landres? De la lingerie de Cam∣bray: I'ay de fort fines sortes, & à tous prix.

Escoutez mamíe voulez vous prendre vne pinte du vin?

Mercy-monsieur, non pas asteure.

Voyci fins mi∣rouers de Venice, iartiers de France, gants parfumez d'Espagne, cou∣steaux de Flandres, beaux bas de soye de l'Italíe.

Que vous faut il madamoyselle? que demandez vous?

Monstrez moy vn bas d'estamet, couleur de Peschier.

Voyla vn bas fort fin, le prix est au dernier mot vn

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angelot.

Voulez vous vn noble?

Ie ne sçauroye certes. Voyla vne paire d'incarnat, prenez les pour huict chelings.

Vous estes trop cher.

Voulez vous veoir vn bon chapeau sire?

Demandez vous vn bon chapeau ou vn bonnet?

Ie cerche vn de ca∣stor ou bieure.

Voyla vn qui est iustement vostre cas, auec la plumache.

Ie ne porte pas de pennache.

Il vous sied fort bien.

Il m'est trop large & trop grand.

C'est a la Babilo∣nesque, & la plume à la Polonesque.

C'est la façon d'au∣iourd'huy.

Monstrez-moy vn autre à la Fran∣çoise, auec le cou∣peau plat.

Voulez vous veoir

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vn de laine Hespa∣gnolle? bandé de cre∣spes, piqué de soye & bien mignonnement fait à la moderne?

Monstrez le veoir.

Accordons du prix.

Le prix est raison∣nable: donnez moy vn Philippus d'or. Ouvrez la main, vous n'aurez ne plus ne moins.

Prenez vous de dou∣ble doublons?

Voyci ie vous paye∣ray en Portugaises, ou en monnoye de Singe.

Hem! Ho! Escoutez, Venez-ça, Achep∣tez quelque chose de moy bon homme du Nord.

Ha, mamíe ie n'ay pas de la monnoye assez pour y em∣ployer.

Hau sire, qu'est-ce qu'il vous faut?

N'ya il point des haults souliers icy à lentour?

Venez-ça mon amy: en voyci vne paire qui vous sera bien propre.

Voulez vous

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achepter vne bel∣le fille pour em∣porter à vostre pais?

May foy non.

Que demandes tu garçon Gaulois?

Tu as menti, ie suis Picard.

Bourguignon, bon homme des Gaules, acheptez quelque chose de moy.

Tout beau gallant.

Tout beau Francil∣lon.

Vous faschez mes∣sieurs du Parle∣ment.

Que demandez vous sire?

Qu'achepteriez vous Madame?

Que vous fault il compagnon?

Que vous plaist-il achepter Mon∣sieur?

Que cerchez vous bon-homme?

Venez-ça: venez à moy:

Ie vous y feray à bon marché.

Ie ne demande rien.

Ie n'achepteray rien.

Ie ne cerche rien.

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Ie ne veux rien de vous I'attends icy quelq'un.

Ie me pourmeine icy pour mon plai∣sir.

La saleh de la Boorseh Chap. 5.

MOoon-toon-zo dessew poor marshander kel∣keh shozeh de se beleh fee-lhes.

Ke shershé voo moonseewr?

Venessa moon-amee. Regarde-zeesee

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de beleh-frazes, de rabaz moo-shoerz, shossoonz, de coeffes, é man∣shetteh rekaméeh dor-é dar-ziant.

E-zje ree-en kee voo dweezeh? zje voo-zee feré a boon marshé.

Demandé voo to'leh feeneh d'Ol∣landerz? De la leen-zjeree' de Cam∣brey. zIé de for feenes sortes, é a too preez.

Ecooté mamee', voolé voo prandrú∣neh peenteh du veen?

Mersee moonseewr noom pa-zastewreh.

Voe'see feen mee∣roo-er de Veneeseh, zjartier de Fránseh, gan parfumé despanieh, coo-teaw de Flanderz, beaw ba de soe' de leetalee-eh.

Ke voo fo-til madmoe'zéleh? ke demandé vooz?

Moontré moe' ewn ba dèstamet, coolewr de peshee-er.

Voe'la ewn ba for feen, le pree-zet ó dernier mot-ewn-anzielot.

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Voolé voo-zewn noble?

zIe ne soroe' sertes. voe'la vneh pereh dincarnat, prené lé poor wee sheleenz.

Voo-zetteh tro sher.

Voolé voo voer-ewn boon shapeaw seereh?

Demandé voo-zewn boon shapeaw oo ewn bonnet?

zIe shershewn de castor-oo biever.

Voe'la ewn kee é ziewsteman voter cas, avec la plumasheh.

zIe ne porteh pa de pannasheh.

Il voos see-e for bee-en.

Il met tro larzié tro grant.

Setta la Babeelo∣neskeh éla pluma la Poloneskeh.

Se la fassoon dozioordwee.

Moontré moe' ewn-notra la Frans-soe'zeh, auec le coo-peaw plat.

Voolé voo voer

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ewn de lénespaniol∣leh, bandé de crepes, peeké de soy' & bee-en minnionneman fetta la moderneh?

Moontre le voer.

Accordoon dupreez.

Le pree-zé rézoon∣nable? donné moe ewn feeleeppews dor Oo-vré la mein, voo noré ne plu ne moinz.

Prané voo de dooble doobloonz?

Voesee zie voo paye∣ré an Portugézes, oo an monnoyeh de Seen-zieh.

Ham! ho. eccootéz, Venessa! Ashetté kek-shozeh de moe' bon-nom du Nort.

Ha mamee' zie né pa de la monnoy-assé poor-ee am∣ployer.

Ho seereh kesse∣kil voo fó?

Nee a il poin dé hoz soolierzeesee à lantoor?

Venessa moonna-mee an voesee ewneh péreh kee voos se∣ra bee-en propre.

Voole voo-zashetteru-neh

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bé-leh fee-lheh poor-amporter-à voter pa-eez?

Ma foe'noon.

Ke demandeh tu garssoon Goloez?

Tu a mantee, zie swee Peecart.

Boorgweennioon, boonnom dé Góles, asheté kel keh shozeh de moe'.

Too beaw gallant.

Too beaw Fransi∣lhoon.

Voo fashé mes∣seewr du Parle∣mant.

Ke demandé voos seereh?

Kasheteree-é voo Madameh?

Ke voo fo-til companioon.

Ke voo plet-til-asheter Moon-seewr.

Ke shershé voo boon nommeh?

Venessa: veneza moe'.

zIe voo-zee feré à boon marshé.

zIe ne demādeh ri-en.

zIe nasheteré ree-en.

zIe ne shersheh ree-ē.

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zIe ne vew ree en de vooz. zIattan-zeesee kek-ewn.

zIe me poormenee-see poormoom ple∣zeer.

Le Banquet des Yvrongnes. Chap. 6.

HO que ie suis bien ayse!

Il faut rire & faire ripaille. Faisons bonne chere.

Laissons toute melancholie.

ça qu'on face bon feu.

Rince les verres.

Chasse les chiens.

Taille les souppes.

Perce vne nouuelle piece du vin.

Enuoye les pauures.

Baille leur ce qu'ils deman∣dent.

Mette des chaires.

Boute la nappe.

Couure la Table.

Tourne la broche.

Apporte des seruiettes blan∣ches.

Arrouse le rosti.

Le disner est il prest?

Voyci noz hostes qui vien∣nent.

Monsieur vous venez fort at∣tendu: en bonnè heure.

Oui mais i'ay fait comme vn vilain: car i'estoye inuité à dis∣ner,

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& non point pour vous faire attendre.

Soyez tous les bien venuz messieurs.

Entrez, s'il vous plait Mada∣moyselle, ma soeur, ma tente, ma grandmere, ma niepce.

Entrez, entrez, ces femmes sont ceremonieuses: bien ve∣nues certes.

Entrez de par Dieu ma cou∣sine.

Pourquoy n'auez vous pas ap∣porté mon petit cousin auec vous?

Ma belle-soeur monstrez le chemin, les autres vous sui∣vront.

Ne me poulsez pas: ie suis en∣ceincte.

Isabeau, Ieanne, Sibille, attain∣dez icy à vostre vncle vn bas∣sin d'eaue & vn essuoir. Lauons trestous ensemble

ça messieurs a Table. Asseoyez vous mes damoiselles magni∣ficques.

O petit garzon dites nous la benediction.

Dieu nous doint sa grace:

Et en son Paradis place.

Desguainez voz cousteaux.

Aidez ceste dame. Mettez là le pasté de Venaison.

De quelles chairs sent ces pastez?

Cestuy-ci est de chair de cerf.

Cestuy-ci est de chair de dain.

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Et cestuy-là comme ie pense est venaison de sanglier.

La la! commencez où il vous plairra.

Vous voyez vostie chere. Bien venus trestous.

Apportez le rosti: ceste piece de boeuf est crude. Ostez la.

Que n'apportez vous autre chose de la cuisine? vous nous faites icy bien attendre.

Aidez vous mesmes cependant.

Entamez ce liepure.

Mangez de ce coq d'Inde. Des∣couurez ce pasté de Pigeons.

Coupez de ceste espaule de mouton.

Desmembrez ce Chappon. De∣peschez ces lappins.

Mets par ordre sur table les Poulets, perdrix, connils, les Gruës, Phaisans, Alouëttes & Beccasses.

Quelle saulse aurons nous à ces mets?

Voyla des Orenges, Citrons, & des Oliues gardeés en saumu∣re.

Que fera lon de ces grandes be∣stes, l'oye, le cigne & le paon? Il n'y a plu s de place pour les y mettre.

Monstre les seulement & les rapporte à la cuisine.

Ho vn Paon! Où est Quintus Hortensius qui l'aimoit tant?

Taille moy vn morceau ou

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deux de ce iambon, afin que ie boiue plus alaigrement ce pre∣mier voirre. O le bon iambon! Cù est il? Il est inuisible. Ie ne le voy pas. C'est vn iambon de Maience.

Tens icy le plat aux Oliues: I'ay veu vn quidam qui deuoroit les noyaux d'oliues comme vne Austruche le fer.

Asteure ie boy à trestous & soyez les tres-bien venuz.

Où sont noz voirres de Chry∣stal? Voulez vous boire à la Grecque dans ce grand goblet?

Ie veux boire à la Françoise dans vn voirre. Et moy à l'An∣glose d'vnhanap d'argent. Apporte moy dedans ceste phiole de terre de Samos vn peu de ceruoise, laquelle i'estime estre fort profitable en ceste challeur pour rafreschir le corps.

De quelle ceruoise donc? De la plus simple que soit: car les au∣tres rēdent les esprits plus gros, pesants & lourds, & font en∣graissir le corps.

Versez ceste tasse pleine. A vous ma cousine Geneuiefue. Ceste fille se hontist: elle fait la nimphe ou la dame des nopces. Il ne vous desplairra monsieur, ie boy à vous.

Ie vous y feray raison icy.

Quel vin vous plaist il boyre monsieur?

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En voulez vous boire du vin de Gascongne?

D'ou vient ce vin tant rouge & noir? C'est vin d'Orleans. Ie vouldroye plustot boire de ce petit vin de la Rochelle.

Voyla d'vn fort bon claret: qui fait tourner le molinet.

Que vin buuez vous ma cousi∣ne? D'vn sec d'Espaigne: qui bien mouille & baigne.

I'aymeroye plustost le vin de Rhin: car il fait bien parler La∣tin.

Il n'y a chose plus griefue que mourir de soif en vn banquet.

Du vin ho! Dernierement que 'estoye à Rome, ie beu chez le Cardinal Caraffa des vins fort excellents en sa caue. Ie beu de Romanesque, de Grec, de la larme de Christ: du vin doux, du piquant, d'amiable & du brusque car i'estoye fort priué du Sommelier.

Le muscadel me plaist grande∣ment.

Aussi fait-il aux dames Angloi∣ses.

Ce vin commence à se decliner, à s'enaigrir & à moisir.

Les vins d'Espagne & d'Italie portent bien l'eauë, & si sont de garde.

Verses moy de l'eau iusques à mi-verre.

Vous baptisez vostre vin & le faites bon

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Chrestien.

Cela n'est pas mal fait.

Vous gastez le vin y mettant trop de l'eauë: Ie ne boyray pas auec vous. Ie l'aime quand il est simple pur, & net, non pas brouillé comme on fait en plu∣sieurs endroits du monde pour faire d'vn tonneau deux.

C'est peu de cas cela.

Pis font les Tauerniers de Lon∣dres qui mettent de la chaux, du soulphre, de miel, de l'alun, & autres choses plus laides à dire, & n'y a rien plus dommageable aux corps humains: lesquels on deuvroit chastier publiquement comme larrons & meurdriers: car de là viennent infinies mala∣dies & principallement les gouttes.

Messieurs vous ne mangez rien. Ie vous prie de boire & me faire rayson d'autant.

Beuuons amis: il fait certes hui beau boire: aussi fait il tous les iours.

Beuuons, ie boy de bien bon coeur à vous & soyez les tresbien venus.

N'ayez pas peur que vin & viures icy faillent: car quand le ciel seroit d'airain & la terre de fer, encores le vin ne nous fandroit pas, fust-ce pour sept voire huict ans, plus long temps que ne dura la famine en Aegypte.

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Beuuons donc ensemble par bon accord en charité.

Ie suis à vous. Vous estes à moy. Ie boy à vous, vous me ferez raison, s'il vous plaist.

Hem, ehem!

Il est bon & frais assez, comme vous diriez sur le commence∣ment du second degré:

A chacun n'est octroyé de boire de si bon:

A chacun n'est octroyé d'habiter Corinthe.

〈 in non-Latin alphabet 〉〈 in non-Latin alphabet 〉, c'est à dire, En vin verité.

Escoutez mon amy, ie te diray vne chose à l'oreille: Ne le dy à personne, si tu m'aimes: Il demeurèra secret entre nous deux: c'est▪ que ie trouue le vin meilleur & plus à mon goust sauoureux que ne soulois: plus que ne soulois ie crains la rencontre du mau∣uais vin: & pour vous en dire la pure verité l'odeur du vin combien plus est friant, riant, priant, tant plus celeste & delicieux est il que l'huile.

C'est parlé en clerc cela. Ie vous en conteray bien d'autres. Attendez vn peu que ie hume quelque traict de ceste bouteille: voyci mon vray & seul Helicon. Voyci ma fontaine Caballine. C'est icy mon vnique Enthusiasme.

Icy beuuant ie delibere,

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ie discours, ie resouls & concluds. Apres l'Epilogue ie ry, i'escry, ie compose, ie boy.

Ennius le pere des Poëtes latins beuuant escriuoit, escriuant beuuoit.

Aeschylus (si à Plutarque foy auez in Symposiacis) beuuoit composant, composoit beuuant.

Homere iamais n'escriuist à ieusne.

Caton iamais n'escriuist qu' apres boire. Afin que ne me dites ainsi viure sans exemple des bien louëz & mieux prisez.

Ya il quelq'un qui veut disputer auec moy de ces problemes insolubles de la soif & beuueríe: Ie n'ay moins estudié la Magíe, la Negromancíe, l'Alchimíe, la Caballe, & la Geomancïe que la Philosophie d'Hermes Trismegiste.

Ces sont haultes matieres & sciences profondes.

Sainte Dame il faut rire: Tire, baille page, vin, boutte, de par le Diable boutte, ie veux boire pour ma part plus de vingt cinq ou trente trois muis deuant que mourir.

N'y a il plus vin? Nous sommes donc au sec: & aux desertes de l'Arabíe.

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Il fait chaud. O que suis alteré. Sicut terra sine aquae.

Ie croy que personne de vous autres Beuueurs n'en doubte.

Y a il force vins en Gascogne stannée?

I'espere donc que nous autres Anglois trouuerons remedes infallibles contre toutes alterations & soifs.

Ie boy à tous. Vous me semblez vrays Chrestiens: car ie ne boy point à ces chiens des Turcs, Maho∣metains, ie les renie & renonce pour des villains.

La raison pourquoy?

Ie vous conteray comment ces diables des Turcs sont bien malheureux de ne boire goutte du vin. Si autre mal n'estoit en l'Alcoran de Mahomet, encores ne me mettrois-ie point de sa loy.

Digne d'eternelle memoire & louange sempiternelle fut le saint homme Noah (auquel sommes obligez & tenuz dece qu'il nous planta la vigne, dont nous vient ceste nectarique, delicieuse, celeste, ioyeuse, deïfique liqueur. (Le pauure homme estoit trompé en le beuuant, car il ignoroit la vertu & puissance d'iceluy.) Auez

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vous bien le tout e tendu?

Beuuez donc vn bon coup sans eau: car si ne le croyez, non fay-ie sit-elle.

Où sont ces diables des Gregeois qui au temps d'A∣lexandre furent beuueurs tres-illustres? O les pauures haires sont morts.

Nous lisons que ces gentils demons Italiens ont bien beu autre fois: & principalement au temps de Iules Cesar quand ilz firent leurs cheuaux, muletz, & iuments boire d'autant.

Ie suis, croyez moy, bon gautier, & bon compagnon.

I'ayme boire net, & ie mange volontiers salé, & si i'ayme boire du meilleur, si fait tout homme de bien dea.

Iamais homme noble ne hait le bon vin.

Beuuons, beuuōs donc, comme font les chameaux & droma∣daires en la Carauane, beuuants pour la soif passée, pour la soif presente, & pour la soif future.

Ainsi feist Hercules.

Treues de soif, treues de faim.

Ie ne suis plus fasché Dieu mercy & vous. Ie suis gay comme vn Papegay, ioyeux comme vn esmerillon, alaigre comme vn Papillon.

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Veritablement il est escrit par vostre beau Euripides, & Silenus beuueur memorable le dit:

Furieux est & de bon sens ne iouist: Qu conque boit & ne s'en resiouist.

Veu qu'il y a long temps que i'ay versé à l'eschole d'Apollon, & du font Cabalin beu à plein godet entre les ioyeuses Muses: depuis ce temps là ie trouue ce nectar diuin, ce vin precieux, ce muscadet delicat.

Compere tout beau, vous faites rage de humer.

Ie donne au diable: tu n'as pas trouué tes petits beuuereaux de Londres qui ne beuuent en plus qu' vn poinçon.

Vous auez bon gosier pour bien aualler.

O compagnon si ie montasse aussi bien que i'aualle, ie fusse desia au dessus la sphere de la Lune auec Empedocles.

Mais ie ne sçay que Diable cecy veut dire: Ce vin est si fort bon & delicieux. Plus i'en boy, plus i'ay soif.

Ie croy que l'ombre de ces hanaps engendre les alterez comme la Lune fait les catarreux, Ceste teste de leuraut, est bonne pour les goutteux.

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Nous ne mangerons guere d'oisons ceste année.

I'auois bien desieusné: mais pource ne mangeray-ie point moins. Car i'ay vn estomac paué & creux comme la botte saint Benoist.

Ha mon amy, baille de ce cochon.

Diauol, il n'y a plus de moust, ie renie ma vie, ie meurs de soif.

Tire, baille, tourne, brouille, boute à moy sans eauë, ainsi mon amy, fouettez moy ce verre gallantement. Ha fausse fiebvre, ne t'en iras-tu pas?

Par my fy commere ie ne puis entrer en mes bettes.

Vous estes morfonduë, mamíe. Voire. Parlons dè boire. Ie ne boy qu' à mes heures, comme la mule du Pape I'ay grand foif.

Qui fut le premier, soif ou beuueríe? Beuueríe. Car Priuatio praesupponit habitum.

Ie suis clerc, vous di-ie.

Foecundi calices quem non fecêre disertum?

Chantons, beuuons, entonnons, où est mon entonnoir?

Quoy? ie ne boy que par procuration.

Mouïllez vous pour seicher, ou seichez vous pour mouïller?

Par ma foy, ie n'entends pas la

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Rhetorique. De la prattique ie m'en aide quelque peu.

Baste, ie mouille, ie humecte, ie boy & tout de peur de mourir.

Beuuez tous-iours vous ne mourrez iamais.

Si ie ne boy, me voyla mort.

Pour conclusion de mon harangue ie vous diray, que quant à moy ie cuide que soye descendu de quelque riche Roy ou Prince au temps iadis. Car onques ne veistes homme qui eust plus graude affection d'estre Roy & riche que moy, afin de faire grande chere, pas ne trauailler, point me soucier & bien enrichir mes amis & tous gens de bien & sçauoir.

C'est assez beu pour vne fois. Mangeons, mangeons, estendez les bras, ne craig∣niez pas le boucon de Lombard Nous auons assez mangè pour vne fois certes.

Vous auez fait vn banquet fort sumptueux.

On n'a pas touché ces chappons rostis.

Ne mangez vous pas d'un faisandeau▪ messires?

Ma grand-mere n'ayme vous pas ceste teste de leuraut? Que ferons nous de ces Pigeonneaux?

Ces lappins & lappereaux

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ne sont pas trop mauuaise viande. Goustez de ce cigoigneau. Ie croy queces cailles & cailleteaux vous offensent l'estomac.

Personne ne trinchera ces Perdriaux, ie vouldroye qu'ilz fussent aux champs & forests derechef.

Mets icy cest esturgeon: ouurez ce pasté de Saumon. Tastez ces gouions frits: ceste escreuice de mer est vne viande tres-exquise.

Ah! des poissons & de la chair en vne mesme table! La mer se meslera par mi la terre, les medecins le defendent.

Mais les medecins le veuillent.

I'ay failli, ie deuoye dire que la medecine le defend, & non pas les medecins.

Quant à moy ie parleray des poissons, ie n'en mangeray pas.

Deseruez la table, ho: & apportez le fruit, Il y a vne merueilleuse varieté en la nature des pais. L'Indie enuoye l'yuoire (dit Virgile) & les Sabéens leur encens.

Voyla vn pesche coing.

Voyci certes des belles pommes & des poires delicates.

Faites bonne chere messieurs, & soyez allaigres & ioyeux.

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Seruez vous mesmes, car ie ne sers personne.

Aions de fromage.

Il faut que ie mange vn peu de fromage.

En voyla de fort bon. cestuy-ci est de iument.

C'est du laict d'Asnesse Phrygienne ou Sicilienne.

Ce fromage combien qu'il soit d'Angleterre est plein des troux & vermineux.

Il serabon aux Flamands donc.

Ce Parmesan est bien amassé & plus frais que cestuy-la d'Ollande, qui est creux aussi.

Il n'est pas de Parme, ains de Plaisance.

O que ce fromage donne bien l'appetit à boyre.

Buvons donc pour gaigner les pardons.

Messieurs si i'eusse esté seur de vostre venuë. Vous auez fait trop de despens.

Le meilleur est que vous estes trestous les tres-bien venuz, & ie vous remercie de ce qu'auez prins la peine de me venir veoir.

ça qu'on oste la table: apporte icy vne ay guiere d'eauë nette: vous plaist il lauer messires?

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Loué soit le bon Dieu de Ciel, pour ses graces. Bon prou vous face messieurs à trestous. Ayons des cartes & des detz pour nous esbatre icy vne heure ou deux aupres du feu.

Les Ieux. Cha. 7.

ORça est il question de passer le temps & deuiser vn peu?

Ho messieurs! vous vous endormez?

Esbatons nous à quelque ieu.

Allons pourmeiner.

Il y fait beau pour∣meiner vrayment, les ruès sont si sales & vilaines.

O qu'il fait beau temps pour estu∣dier aupres du feu auec vne paire de cartes neuues.

I'eusse pensé que vous voulustes dire quelque liure nouueau.

Ie dis des cartes neuues.

Iouons plustot aux tabliers.

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Ie n'ay apprins iamais à iouër aux tabliers.

Iouons aux detz.

Ie n'entends rien aussi.

Iouons doncques aux eschets ou à dames.

Non: mais nous iouërons auz cartes.

Aux cartes soit.

Il n'y a que le hasard en tous ieux.

Ie n'oseroye iouer â vous Maistre-mousche, vous estes vn trop fin galland.

Vous estes vn homme prompt à courroux, rioteux, criard, calumniateur, & qui pour peu de cas faites de grandes noyses.

Vous reniez, vous iurez: vous par∣iurez,

Vous estes vn iaseur, & mentez par la gorge, en disant cela: Ie iou plus beau ieu que toy.

Si est ce pourtant

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que nous autres ne voulons point de vostre compagnie. Car vous auez mau∣vais bruit.

Dequoy? D'estre vne escorni∣fleur, vn affronteur, lon dit d'aduantage que vous portez tousiours quant & vous vne carte large en la pochette pour affronter les gens.

Quiconque l'aura dit, ment par sa gorge.

Adieu mon amy, ie seroye mary de iouër en ta com∣pagnie: car tu ne fais que quereller & crier tousiours.

Pif, mon amy mon homme s'en est allé.

Quel compagnon? vous l'auez enuoyé auec vne puce en I'oreille.

Orsus, iouërons nous asteure? Mais toy Lancelot, incontinent que▪ tu as gaigné cinq solz, vous de∣laissez ceux auec qui vous iouëz.

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Cela est plustost tromper & se mocquer, que iouër.

Vous dites vray.

Car si ie perds vne fois cinq solz, ie suis attaché au ieu tant que i'ay vn denier en la bourse.

Seons nous donc comme nous auons accoustumé en croix Bourguingnonne.

Donnez moy ceste chaire afin que ie perds plus à laise.

Dressez les cartes.

Coupez.

Celuy donnera qui coupera la plus haute carte.

Ie donneray.

Iouons nous à Premiere.

Non, nous iourons à la Triumfle d'Espagne.

Fi, c'est le ieu commun de toutes les cabar∣rettes d'Angle∣terre.

A Cent donc.

Non, de par Dieu, nous iourons à la

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Lansquenette.

Bien soit▪ Coupez les cartes.

Estienne, vous cou∣pez à vne carte large.

Ie n'entends rien certes.

Tien pour toy, Antoyne, vne dame sans blame.

I'ay vn Roy sans royaulme.

Voyla qui est à moy.

Heu! monsieur le varlet des trefles, vous estes le bien venu.

Me voulez vous gaigner cinq solz?

Voyci vn dix, vn neuf, vn ar, le quattre de carreaux, le trois de piques, le deux de coeurs.

Diable, ie ne feray pas vne de ces cartes.

Ie croy qu'il n'y en a plus des Roys ou Roynes en ces cartes.

O voyci le frere de Robin Houd.

Vous auez perdu le ieu.

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ça cinq solz à moy. ça dix à moy.

Ie gageray si i'eusse cent escus en ma bourse, ie les fricasseroye en iouant au iourd'huy.

Cessez tes specula∣tions, si tu veux iouer, mettez au iew.

Ie sçay bien que si i'eusse vn roy∣aume ie le per∣droye asteure.

Ne iouëz plus donc.

Encore faut il que ie iouë.

Donnez les cartes de par le Diable.

Diatre, ie perdray autant auiourd'huy que my lord Maieur est vaillant. voyla pour vous vn huit.

Ie mettray sur cest huict, huict escus.

Ie veux donc quitter les cartes.

Mettez y cinq seulement, & ie les tiendray.

Iouëz donc. donnez vne carte à vous mesme.

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Vous auez vn cinq.

Iouez beau ieu compagnon sans regarder la carte de dessous.

Qu'est cecy de par Dieu?

Dieu ne fut onques iouëur aux cartes.

La Fortune me veuille, fauoriser à ce coup-cy.

O vn cinq asteure pour me gaigner cinq escus.

Le voyla par Dieu.

Cecy est à moy.

Laissez là mon argent, com∣pagnon.

Et pourquoy?

A d'autre, a d'autre, vous di-ie.

Par le sang de ma vie vous n'emporteras pas mon argent.

Et pourquoy?

Pource, vous di-ie.

Ie veux estre iugé.

Dites compag∣non, a il ioué leallement?

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Ie le pense certes.

N'a il pas prinse la carte de dessoubs?

Ie me rapporte à luy.

Non certes: l'ar∣gent est gaigné à luy & perdu pour vous.

Prenez le donc.

Ces cartes sont tachéez au dos.

Tu les cognois toutes.

La plus part certes: Ie les cognois ainsi à la face: quand ie les voy.

Paraduenture aussi par derriere.

Ie veux ietter ces cartes au feu.

Elles ne me perdront plus d'argent.

Comment auez vous tout perdu à vn coup des cartes?

C'est tout vn pour cela: ie ne veux plus iouër à cartes.

I'ay perdu assez pour vn coup.

Le zIewz. Cha. 7.

ORsa et-il kestion de passer le tanz-e deueezer-ewm peu?

Ho messeewrs! voo voo-zan-dormêz.

Ebatoon noo-za kélkeh ziew.

Alloon poormener.

Il ee fé beaw poor∣mener vrémant, le ru-ës soon see salezé veelénes.

O kil fé beaw tan-za etudier-o-pré du few auek ewneh pér de carteh neuves.

zIewsseh pansé ke voo voolúteh deereh kelkeh leever noo-veaw.

zIe deé de carteh neuves.

zIoo-ón plutót-ô tableerz.

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zIe n'appreen ziaméza zioo-er-o ta-bleerz.

zIoo-ón-zó déz.

zIe nantan ree-en-ossee.

zIoo-ôon don-ke-zo ze-shezoo à dau-mes.

Noon: mé noo zioo-ëroonzo cartes.

O cartes sot.

Il nee a ke le hazart-an too ziewz.

zIe no-ze-roe' zioo-er-à voos Me-ter moosheh, voo-ze-te-zewn tro feen gallant.

Voo-zetté-zewn-nom-meh pronta coorrooz, ree-ottewz, creé-art, calewmnee-atewr, é kée poor pew de cáfeteh de gran-deh noe'zes.

Voo renee-ez, voo ziewréz: voo par-ziewrez,

Voo-ze-te-zewn ziazewr, é manté par la gorzian deezan cela: zie zioo' plu beaw ziew ke toe'.

See-esse poortan

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ke noo-zoter ne vooloon point de voter companieh.

Car vooza-vé mo∣vé bruit.

De-koe'?

De-trewn-e-corni∣fleur, ewn-naffroon∣teur, lón dee dauan∣tazieh ke voo porté tooziour kanté voo-zewn' carteh lar-zian la po-shetteh poor-affroonter le zians.

Keekonkeh lora deet, man par sa gor-zieh.

Adeew moonnamee zie seroe' maree de zioo-eran ta compa∣nee-eh: car tu ne fe ke kereler-e cree-er toozioorz.

Peef, moon-namee, moonnomeh sanet-tallé.

Ke companioon? voo lave-zanvoy-é auek-ewneh pusan lore-lheh.

Orsuz, ziooroon-noo-zastewreh?

Mé toe' Lánselót, incoonteenan ke tu a ga-nhé seenq sooz: voo deleslez sewzauek kee voo zioo-ez.

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Sela é plutót tromper-é se moc∣ker, ke de zioo-er.

Voo deeteh vré.

Car see zie perzewn' foe' seenq sooz, zie sui-zattashé ó ziew-tan ke zie ewn denee-er an la boorseh.

Se-oon-noo donc cómmeh nooza-voon-zaccootumé an croe' Boorgeenni-ônneh.

Donne moe' setteh shérafeen ke zie per plu-za lézeh.

Dressé lé car-tes.

Coo-péz.

Seluy dónnera kee coopera la plu-hoteh car-teh.

zIe dónneré.

zIoo-oon nooza Premie-reh.

Noon, noo zioo-roonza la tree-omfle d'espé-nheh.

Fee, sé le ziew cómmewn de tooteh le cabar∣retteh d'angle-terreh.

A San donc.

Noon, de par Deew noo ziooroon-za la

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Lanskenétteh.

Bee-en, soet. Coopé le cartes.

Etee-an, voo coope∣za ewneh carteh larzieh.

zIe nantan ree-en sertes.

Tee-en poor toe' Antoe'neh ewneh daumeh san blámeh.

zIe ewn Roe' san royawmeh.

Voe'la kee étta moe'.

Hew, moon-seewr le varlé de trefles, voozeteh le bee-en venu.

Me voole voo ga-nher seenq sooz?

Voe'see ewn deez, ewn newf, ewn nar, le katter de carreawz, le troe' de peekes, le dew de kewrz.

Dee-able, ziene feré pazewneh de sé cartes.

zIe croe' kil nee an∣a plu de roe'-zoo Roe'-nezan se cartes.

O voe'seé le fréreh de Robeen Hoot.

Vooza-vé perdu le ziew.

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Sa seenk sooz-a moe'. Sa deezà moe'.

zIe ga-zie ré si ziewsseh santekew∣zan ma boorseh, zie le fre ecasseroe' an zioo-an-to zioordwee.

Sessé tes speculasi∣ónz, see tu vew zioo-er, mette-zo ziew.

zIe se bee-en ke see ziewssewn roy-ó-meh, zie le per∣droe' astewreh.

Ne zioo-é plu donc. Ancoreh fo-til ke zie zioo-eh.

Dónné lé cartes de par le Dee-able.

Dee-ater, zie perdré otant o-zioordwee ke mee-lor-May-ewré val-hant.

Voe-la poor voo-zewn-weet.

zIe mettré sur sê-tweet, weete-kewz.

zIe vew donc keetter lé cartes. Mettezee seenk seulemant, é zie lé tee-andré.

zIoo-é donc, dón-ne-zewneh car∣ta voo mé-meh.

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Voozavé-zewn seenk.

zIoo-é beaw ziew compani-oon san regarder la carteh de dessooz.

Kessesee de par Deew?

Deew ne few∣tónkeh zioo-ewr∣ócartes.

La fortuneh me vew-lheh fauoreezer-à sé coo-see.

O ewn seen-ka∣stewr' poor me ga-nher seenk∣ekewz.

Le voc'la par Deew.

Se-see et-ta moe'.

Lessé la moon ar-ziant, com∣pani-oon.

E poorkoe'?

A doter, à doter, voo dee-zie.

Par le sang de ma vee' voo n'amportera pamon ar-ziant.

E poorkoe'?

Poorseh, voo dee-zie.

zIe vewzeter ziewzié.

Deeteh compa∣nioon a il zioo-é leallemant.

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zIe le panseh sertes.

Natee pa preenzeh la cárteh de dessooz?

zIe me rapportà luy.

Noon sertes: lár-zianté ga-nhé à luy, e perdu poor vooz.

Prané le donc.

Se cartes soont tasheé-zó dóz.

Tu lé connoe' tootes.

La plupar sertes: zIe lé conoe'-zeensee à la faseh: kan zie lévoe'.

Parauantu-róssee par derrhe-reh.

zIe vew zietter se cartezó few.

Elleh ne me perdroon plu dar-ziant.

Commantavé voo too perdu à ewn coo de cartes?

Settoot-tewn poor sela: zie ne vew plu zioo-erà cartes.

zIe perdu assé poor-rewn coop.

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Le ieu des dets. Chap. 8.

ALLons au berlan pour hasarder chacun son escu.

Ie n'ay qu'vn demy-escu à perdre.

Si ie pensoye perdre, ie ne iouroye pas vn Liard.

Apportez des dets icy.

Voyciles boeufs, les osselets!

Iouons à la chance à trois dets.

Ie veux iouer à la raffle, ou à la chance à deux dets.

Que iouez vous compagnon?

Ce quart d'escu seulement.

Ie l'ay gaigné.

Non, non, nous ne iouons pas de bon encores.

Ie l'ay gaigné, & le veux auoir.

Tu n'emporteras pas mon quart d'escu ainsi Pourquoy?

Pource que ie l'ay perdu seulement par vn point.

C'est assez pour perdre d'vn point.

Par vn point Saint Martin perdist son manteau.

Par dieu vous me payerez pourtant.

Il y a bien autre chose.

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Et quoy?

Vous estes vn pipeur des dets.

Ces dets sontrongnez, ils sont faux.

Ils sont pleins de Mercure, ou d'or au dedans.

Que diable de larron es tu?

Que canaille voyci?

N'es tu pas vn gueu pour affronter les gents ainsi?

Regardez, ces dets ne font que les bas points.

Ils sont hauts & taillez en bihay.

Vous estes vn fin ladre.

Allez au diable.

Oste toy d'icy, larron, ou ie te perceray la main auec mon poignard.

Ne retournez plus ceans, si me voulez accroire, auec voz bar-quatre-trois:

Via, camina alla forca.

La Paulme. Cha. 9.

VOulons nous faire vne partie à la paulme? vous & moy?

Allons au ieu de Ballon pres la Halle blanche.

Où est le maistre du ieu de pauline?

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Me voicy, mon∣sieur: que vous plaist-il?

Baille icy des souliers de cuir souple & mol.

Apporte des ra∣quettes & des esteufs Orça, iouëz.

I'ay quinze.

Vne faute, marquez ce chasse là.

Quinze & quinze.

Ceste raquette ne vault pas vn choux.

Baille icy des autres raquettes.

Orça ruëz.

Ie ne peux prendre vn esteuf de volée, ny du premier bond.

I'ay gaigné la chasse.

I'ay trente.

Trente & trente.

Demandez, ie ne I'ay pas touché.

Quarante cinq.

A deux de ieu.

Iouëz: i'ay l'a∣uantage.

I'ay gaigné le ieu.

Ie banderay vn esteuf plus de six vingt pas auec la raquette que vous refusez.

Agard.

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Diatre! que coup est-cela?

Vous auez vn bras de fer.

La Pomeh. Cha. 9.

VOoloon noo fer' ewn' partee à la pomeh? voozé moe'?

Alloon-zo ziew de Balloon pré la Halleh blansheh.

Oo é le meter du ziew de pômeh,

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Me voesee, moon∣seewr: ke voo plet-til?

Ba-lhee-see des soolier de qweer sooplé mol.

Apportéh dé raket∣te-zé de-zetewfz.

Orssa, zioo-éz.

zIé keen-zeh.

Ewneh fóteh, marké se shasseh là.

Keenzé keenzeh.

Setteh raketteh ne vó pazewn shoo.

Ba-lhée-see dezó∣ter ra-kettes?

Orsa ru-ëz.

zIe ne pew pran-drewn-netewf de volé-eh, nee du premier boont.

zIe ga-nhé la shasseh.

zIe tranteh.

Tranté tranteh.

Demandez, zie ne lé pa tooshé.

Karanteh seenk.

A dew de ziew.

zIoo-ez, zié la∣uantazieh.

zIe ga-nhé le ziew.

zIe banderé vn-ne tewf, plu de see veen pa-za∣uek la ra-ketteh ke voo refuzez.

A-gar.

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Dee-ater! ke coop∣essela?

Voo-za-ve-zewn bra de fer.

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La Chasse. Chap. 10.

LE deduit de la chasse me delecte sur tous autres ieux.

I'ay vn levrier nompareil.

Et moy vne lyce qui me tuera vn lieure en son giste.

Il n'y a point du plaisir en cela.

I'ayme veoir les braquets chasser & leuriers courir.

Vous auez vn beau mastin, que sçait il faire?

Lapper, iapper, vrler, & ab∣bayer du matin.

Le chien abbayant est le plus souuent couard, & ne mord pas.

On doibt toutefois croire I'abbay d'vn vieil chien.

Nous accouplerons mon leurier & vostre mastin ensemble.

Mon mastin ne va pas en lesse.

Il est difficil d'accoustu∣mer vn vieil chien à la lesse.

De couplons noz braquets, ils traceront la routte & suivront les erres.

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Le lieure est maintenant en son giste, mais du soir il sera à costé de ste forets pour viander.

Laissez entrer vostre furet en la taniere.

Il n'y a point de conils en ceste garene.

Ce viandi est plein de crottes & de laisses de sangliers, cerfs, biches, & faons.

Espions premierement le her pail.

O que belle prise de pouuoir attraper le conil à la croup e.

Nous attrapeons plustost vne roupie.

Voyci vne harde de bestes sauuages!

Sonnez vostre cornet, laschez vostre mastin. Trantranez vostre cor: redoublez vous huées. Tendez voz lacqs, filets & retz.

Où sont voz brachets?

Voyla vn beau cerf à dix cornes.

Voyez vous sa chambre icy, picquons, hastons, pour l'attraper auec vostre mastin.

Laissons le aller, laissez le courir.

Il s'en gardera bien de noz chiens, & noz cheuaux sont quasi las desia.

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Le fauconnier. Chap. 11.

FAuconnier, ou est vostre Gerfau?

Ie l'ay en mon charnier.

Allons voler à Perdriceaux.

Acharnez vostre leurre.

Quel oiseau de proye est cela?

Lon me l'ha vendu pour vn faulcon.

C'est vn hibou, ou chat-huant.

Non monsieur c'est vn laisnier.

Il duira pour prendre les oiseaux à la pipée.

Ie suë fort, ie suis las I'ay grand' faim, & suis tout en eau,

Moy ie n'ay point de faim, mais i'ay grand' soif.

Il me fasche aussi de chasser & rien prendre.

Sonne ton cor, braconnier: sonnez, car i'ay

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perdu tous mes chiens.

Lon dit com∣munement:

D'oiseaux d'armes, de chiens, & d'amours:

Pour vn plaisir, mille douleurs.

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Le focoon-nheer. Chap. 11.

FOconnee-er, oo é voter zier-fó.

zIe lé an moon sharnier.

Alloon voler-a Perdree-seawz.

Asharné voter lewrreh.

Kel-oe'zeaw de proe' essela?

Lón me la vandu poor-ewn focoon.

Settewn heeboo, oo shahuant.

Noon moon-seewr set tewn lénier.

Il dweera poor prander le∣zoe'-zeaw-zala pee-pe-eh.

zIe such fort, zie swee las. zIé gran feen, é swee tootan-eaw.

Moe' zie né poin de feen, me zie gran soe'f.

Il me fa-shóssee de shas-seré ree-en prander.

Sonneh ton cor, brasson-nier: Sónnéz, car zie

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per-du too mes shee-ens.

Lón dee com∣munemant:

Doe'-zeawz, dar∣mes, de shee-ens, é damoorz,

Pour ewn ple-zeer mee-leh doolewrz.

Le Barbier. Chap. 12.

QVe fait le gentil Barbier?

Bien venu monsieur.

Ie viens pour me faire la barbe & les cheueulx.

Mettez vous là: on vous accoustrera tantost.

Me voulez vous lauer, car i'ay grand' haste?

Attendez vn peu, i'ay quasi fait auec ce bon seigneur.

ça donnes moy des linges blancs.

Que dist vostre calendrier, Barbier?

Que la Lune est en vraye eclypse de pecune.

Quand fait-il bon saigner?

Quand-il y a des escus à gaigner.

Vous estes auaricieux en Diable.

Ie demande que tousiours fanté: bourse pleine d'argent,

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belle amye pour amour,

Et Paradis à la fin de mes iours.

Vous auez la barbe bien herisée & touillée.

Detouillez ma perruque auec ce peigne.

Ne frottez pas si rudement.

Frottez tout bellement.

Vne Pomade & du sauon, ho.

Haulssez ce bassin.

Mouillez moy doucement.

Vous couperay ie les cheueux?

Voulez vous faire raser la barbe?

Vous laueray ie le col, la poictrine & l'estomac?

Vous nettoyeray-ie les dents?

Garçon, où sont mes-cizeaux?

Baillez moy ce peigne d'Iuoire.

Aiguisez vn peu le rasoir.

Vous coupperay-ie les moustaches?

Vne cure-dent & cure-oreille ho.

Vous estes quasi accoustré.

Prenez le miroir, & mirez vous.

Me voyla bien.

Sambredeigne, ie porte vne mine bien fiere & felonne.

Tien pour ton vin. Adieu.

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The vprising in the morning. Chap. 1.

WHat boy, slepest thou villain? vp vp: I shall vvake thee by and by vvith a good cudgell.

I rise sir.

What a clocke is it?

It is six a clocke.

Giue me my greene veluet breeches.

Which?

It is all one, my round red sattin ones.

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Giue me a cleane shirt first.

Stay sir, till I aire it at the fire.

Brush vvell my hat and my cloke.

Make cleane my shooes.

Reach me my blacke Sattin doublet, for I vvill vveare it vvith my erimsin veluet veni∣tians.

There be your breeches, your doublet, and your shirt, sir.

Thou hast brought me a smocke villaine, thou knowest not what thou doest.

Pardon me sir if it please you, I am de∣ceiued, it is my mistresse smocke.

VVretchlesse boy thou wilt make me smell of the smocke all to day and to

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morrow.

There is your shirt sir.

VVhere be my netherstocks?

VVhere be my shooes?

There they are sir.

VVill you weare your single-soled shooes to day?

No, no, I vvill vveare my shooes of double and three soles.

VVhat wether is it abroad?

It is very faire vvether.

Giue me then my pumpes and my pantofles: but where are my sockes?

I go to seeke them.

Go fetch me the shooing horne.

I haue hurt my foot, I must go slip-shood.

VVhere hast thou layd my girdle and my garters?

There they are in the window behind the looking glasse.

Helpe me to

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tie my points.

Bring a bason of faire vvater to vvash my hands, face and mine eyes.

The towell to drie my hands.

Here sir, there is one.

Now that I am drest, I am redie to go to breake-fast.

To salute men. Chap. 2.

GOod morrow to you all my maisters.

Good day and good yeare to you signior Claudius.

God night and a thousand to euery body.

God giue you good morrow Gossip.

Goodmorrow goodmorrow Scholefelow.

I giue you againe fourteene good∣morrowes for foure, and for fiue fiftie.

God-morrow to your excellencie.

How doth my Lord the Prince of Condy, vvith madame the Princesse?

How doth my Lord

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the Duke of Nemours, with my La∣dy the Duchesse feele themselues?

Mounsieur the Marquis of Sa∣leuce with Madame the Marquise are they in good health?

My Lord the Count Soissons, vvith my Lady the Countesse, are they vvell?

Monsieur Martiall D'anuille and his brother Lord Steward of the Prouince of Lions, haue them heartily commended to your most renowned excellencie.

And how do you seignior Nicholas,? How goeth the vvorld with you? How is it vvith you?

I do very vvell, God be thanked, and you?

I feele my selfe sicke in my purse, lustie of body, and readie to go to breakefast.

How doth your body? I am all gallant and lustie now, sauing that I haue had a fit of an Ague, vvhich hath puld me downe.

Courage, courage, man, you shall do vvell by Gods grace.

I am readie to do you a pleasure.

And you, are you lustie man?

I am in a pecke of troubles. As you see.

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As vvhole as a rotten fish.

I am glad truly to see you in good health.

I thanke you most heartily.

I thanke you with all my soule.

I thanke you a thousand times.

All our good friends are they vvell?

They are all very vvell, vvith all their little barnes and kinred.

If I may do any thing for you commaund me freely.

I thanke you sir. I am yours, I am at your gentle commandement and seruice.

And I at yours truly. Come to the Court, I vvill do you the greatest credit that I may possibly.

I shall be sprinckled with the Court holy-water, that is to say, I shall haue a deluge of ceremonies, but as many apes tailes as dinners and breake∣fasts.

Emptie tunnes make more noyse then full vessels.

To foolish vvords stopt eares.

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The walking. Chap. 3.

LEt vs go walke.

I vvill breake my fast before I go a step out of doores.

Come, come, vve vvill go to breake fast when we come againe.

Not I, I vvill eate a morsell of bread and drinke a little vvine, then haue vvith you vvhether you vvill.

You should breake fast before you be vp. That vvere a new guise.

Not so, many London mistresses do so, and vvhen they haue vvell broken their fast, lay themselues downe a∣gaine to take a nap vpon it.

Thinke you that I had marked their manner therein?

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I can not tell.

Go go, the Dill take you, you are a scoffer, you are a frumper, you are a hedgehogge for all sawce.

To tell you the troth, it is to be feared that such woemen vvill plant hornes on their husbands foreheads if they looke not vnto them well.

VVhere haue you seene one cuckold alone among a thousand men?

Neuer one alone but one hun∣dred.

Where I pey you?

In this micro∣cosme of hornes and cuckolds.

Oxen haue hornes and calues cornets.

You are a clarke, I perceiue vvell, but to the purpose, where shall we go fetch our walke?

To Tower-hill.

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To saint Georges fields beyōd the water. To the Custome-house, to enter the lading of a ship.

To a village to eate some creame.

To Pauls church∣yard to buy a new booke.

To the Court, to White-hall.

To the Tennis-court in Blacke-friers.

To the hunting of a Stagge.

To the Exchecker office.

To VVestminster hall to talke vvith an Attornie, to take counsell of a Counseller.

To the Sarasens head to deliuer a letter.

To the prison of Newgate, to giue almes to the poore priso∣ners for Gods sake.

To the Exchange, to heare the newes out of France.

VVhere shall

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I find you about twelue a clocke?

I vvill be below in the Change, either vvalking among the Italians, or troking vvith the French, or pratling amongst our English, or carroussing vvith the Flemings at the Cardinals hat: And if I be not in these places, you shall find me a∣boue in the Pawne, deui∣sing vvith the faire Semsters.

Farewell then, till by and by.

Till we meet, Adieu.

The Exchange. Chap. 4.

CAn you not speake French?

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I can a little, sir.

VVhat newes in Fraunce?

None that I can tell, still vvarre, vvarre.

VVhat bruit in the vvorld?

I heare nothing at all.

Know you no newes?

VVhat say they from Barbarie, Italie, from Spaine, and Turkie?

Is there no good newes?

They talke of the great Carricke vvhich our English tooke the other day of the Spaniards, comming from the East Indies.

Can you tell me vvhen the ships shall set saile towards Moscouie?

The Embassador is he departed toward Constantinople?

Is the Fleete returned from Bourdis?

You heare no newes of the Tri∣poly and Xanthe ships?

VVhere dwelleth the ordinarie post to Calis, to Bruges, to Antuerpe?

He dwelleth in the Iewrie.

At what signe?

At the white Lyon, at the grenning Iackanapes.

Is it not right ouer against the Vnicorne?

It is a little further,

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on this side the Goate and the red horse, iust ouer against the blacke Bull, neere the Dogs head in the pot.

How shall I doe to deliuer him a packet of letters?

You shall find him vpon the Exchange about halfe an hower after eleuen a clocke.

But vvhen vvill he depart, can you tell?

He vvill embarke peraduenture vvith the first tide?

VVhere is the vvind? It is in the South. It is against him then, it vvas this morning North North-east.

I vvant fortie blockes of tinne of Cornewall, to send into Barbarie, and two hundred broad Cloathes to send to a Focquer merchant of Germany.

Here is an English merchant, vvho vvill furnish you very vvell.

Signior Paulo vvhat commo∣dities bringeth this Gallion from Venice?

His lading is of oyles, of vvines, of silkes and veluets.

Is there no Oranges, Lemmons, Cytrons, Figges, and raisins?

All that commeth from Spaine, not from Italie.

VVill you sell me ten tunnes of Muscadine for terme?

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I had rather haue giuen them away at Palermo.

VVhen shall I be payd for the oyles that you had of me last?

After Easter, if you can haue the patience.

Cancaro madonna stiamo fresci.

Argent, argent, or gage, or I vvill make you go to cage. I vnderstand not your language.

There is a faire letter of Attornie.

I demaund pledge, baile, readie monie, no obliga∣tion.

There is then your money, count it, there be faire An∣gels. This seemes to me a Daemon, that is clipt.

For how much giue you me this clipt Angell?

For two little deuils.

The Deuill take the Deuill. I will none of them.

There is another peece of Gold. It is not vvaight. This Souue∣raigne is saudred. These Spanish reals are not good mettall.

For how much pay you me this Portegue?

For two spanish gentlewomen.

For how much this French Crowne?

For two sheilds.

It is to light by six graines.

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For how much this Rose noble?

For two villains.

It is of base Gold. For how much this double Ducate?

For two simple baronries.

For how much this bald pate?

For two Henrie long beards.

It seemes to lacke waight. It is to light. It is not to be put away. It is false.

I haue not falsified it. I vvould that the eares of the coyner who hath falsified them vvere nayled to this pillar.

Change me these light peeces. I vvill none of these small monies.

You are very curious in recei∣uing of monie. There is other siluer. Let me haue a quittance of your hand.

There it is.

I am payd now. Farewell.

The Pawne. Chap. 5.

LEt vs go aboue to buy some thing of these fayre maidens.

VVhat seeke you sir?

Come here my friend: see here

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fine ruffes, falling bands, hand∣kerchers, sockes, coiffes, and cuffes, vvrought vvith golde and siluer. Haue I nothing vvhich likes you? I vvill vse you vvell. VVould you haue any fine Hol∣land? Any Cambricke, I haue very fine, and of all prices.

Harke my loue vvill you take a pint of vvine?

Thanks sir, not now.

Fine Venice Glasses, French garters, Spanish gloues, sweet, Flan∣ders kniues, fine Silke stockes of Italie.

VVhat vvant you Gentlewoman? what lacke ye?

Shew me a Peach colourd Ne∣therstocke.

There is a very fine hose, the price is an Angell, at

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at word.

Will you take a noble?

I cannot truly. There is a paire of incarnate take them for eight shillings.

You are too deare.

VVill you see a good hat sir?

Lacke you a good hat or a cap?

I seeke for a Beuer.

There is one vvhich vvill fit you iust, vvith the feather.

I vveare no plume.

It becommeth you very vvell.

It is too large and too great for me.

It is after the Babi∣lonian fashion, and the feather after the Polonian flant.

It is all the fashion now a daies.

Shew me another af∣ter the French fashion, vvith a flat crowne.

Will you see

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one of Spanish wooll? with a Cypres band, pinkt with taffetas, and finely trimde on the new cut.

Let me see it.

Let vs come to a price.

The price is reasona∣ble: giue me a bald∣pate.

Hold your hand, you shall haue neither more nor lesse.

Take you any double Ducates?

Come, I will pay you in Portegues, or in lacke an Apes pence.

Hem! ho: heare yee?

Come hither, buy something of me, Northren man.

Ah my loue, I haue not money inough to be∣stow.

You sir, what vvant ye?

Is there no high shooes here a∣bouts?

Come here my friend: heres a paire which will fit you iust.

Will you buy

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a prettie wench to carrie into the North with you?

By my troth I no.

What lackest thou welch boy?

Thou liedst, I am a Pilchard.

Wallon, you honest man of Wales, buy something of me.

Soft and faire gallant.

Soft and faire French Pig.

You anger my Lords of the Parle∣ment.

What want ye sir?

What would you buy mistresse?

What lackst thou fellow?

What will it please you to buy Gentle∣man?

What seeke you honest man?

Come hither: come to me.

I will sell you a peni∣worth.

I want nothing.

I will buy no∣thing.

I seeke nothing.

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I will haue nothing of you. I staie here for one.

I walke here for my plea∣sure.

The drunken mens Banket. Chap. 6.

HO that I am glad! we must laugh and be mery. Let vs make good cheare.

Let vs cast away care.

Come make a good fire.

Wash the glasses.

Hunt out the dogs.

Cut bread for the potage.

Set abroach a new pipe of Wine.

Set packing the poore.

Giue them that they would haue.

Set some chaires.

Laie the cloth.

Couer the Table.

Turne the spit.

Bring cleane nap∣kins.

Baste the rost meate.

Is the dinner readie?

See our guestes vvhere they come.

Sir you come looked for. In good time.

Yea: but I plaid the villaine: for I was bidden to din∣ner,

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and not to make you staie for me.

Be ye all the verie velcome maisters.

Come neere, if it please you mi∣stresse, sister, Aunte, Granmo∣ther, my Neece.

Come in, come in. Heres much ado with these wiues: welcome trulie.

Couzen come in for Gods sake.

Why haue ye not brought my litle couzin with you?

Sister shew them the way, the other will follow you.

Do not push me for I am with childe.

Tib, Iane, Sib, reach your vncle here a basin of water, and a towell. Lets wash all togi∣ther.

Come to Table maisters. Sit downe my magnificent Damoi∣sels.

O litle boye saie vs grace.

God giue vs of his grace:

And in his Paradice a place.

Draw your kniues.

Helpe that Gentlewoman. Set there the Venizon pastie.

What are these pasties of?

This is of Stags flesh.

This is of a Doe:

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and that as I thinke is venison of a vvilde boare.

There, there, begin where it shall please you.

Ye see your cheare. Welcome all.

Bring the rost. This piece of beefe is raw. Take it away.

Why bring ye nothing else out of the kitchin? Ye make vs staie well here.

Help your selues in the mean time.

Cut vp this Hare.

Eate of this Turkie Cocke. Open the lid of that Pigeon pie.

Cut of that shoulder of mut∣ton.

Dismember that Capon. Be doing vvith these Rabbets.

Set in order on the table the Hens, Partridges, Conies, Cranes, Feasants, Larkes, and Wood∣cockes.

What sause shall vve haue for these dishes?

There is Orenges, Citrons, and Oliues kept in pic∣kle.

What shall vve do vvith these great birds, the Goose, the Swan, and the Peacock? There is no more place to set them in.

Shew them onely and carrie them backe to the kitchin.

What a Peacock? Where is Quin∣tus Hortensius who did loue it so vvell?

Cut me a bit or two of

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this gammon, to the end that I drinke more couragiously this first glasse. O the braue gammon of ba∣••••n! vvhere is it? Tis inuisible. I see it not. Tis a Moguntine gam∣mon.

Reach hether the dish with Oliues: I saw a man who did swalow down these Oliue-stones, as an Estridge doth iron.

Now I drinke to you all, and be ye the verie well welcome.

Where are our Christall glasses? Will you drinke after the Greekes guise in this great goblet? I vvill drinke after the French fashion in this glasse, And I after the Eng∣lish maner out of this siluer cup.

Bring me a litle beere in this Sa∣mian viole: The vvhich I take to be verie good this hote vveather, to refresh the bo∣die.

Of vvhat beere then? Of the smal∣lest that is: for the strong make the vvit dull, heauie and grosse, and do feede the bodie too fat.

Powre this cup full. To you cousin Geneuefa.

This damsell is shamefast. Shee brides it.

No displeasure to you sir,

I drinke to you.

I will pledge you here.

What vvine pleaseth it you to drinke sir?

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Will you drinke Gascon vvine?

Whence comes this so bloodie and blacke vvine? Tis Orleans vvine. I would rather drinke of this small vvine of Rochell.

Thers verie good claret: vvhich turnes the vvind mill neare it.

What vvine drinke ye cousin? A sack of Spaine: which wets well, and washeth the braine.

I had rather drinke a cup of Rhe∣nish wine: for it make a man speake Latin fine.

Thers nothing more greeuous then to die for thirst in a banquet.

Some vvine here h! vvhen I was at Rome, I dranke of most excel∣lent vvines in the Cardinall Ca∣raffaes Celler. I dranke Roma∣nesco, Greco, lachryma Christi: sweete wine, sharpe, milde, and greene, for I vvas verie familier with his yeoman of Celler.

Muscadine liketh me verie vvell.

So doth it our English dames also.

This wine begins to wane, to be sowre, and waxe mustie.

The vvine of Spaine and Italie beare vvell their vvater, and vvill keepe vvell beside.

Powre me my glasse halfe full of water.

You christen your wine, and make it a good

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Christian.

Thats not done amisse.

You marre the wine, putting too much water in: I will not drinke with you. I loue it vvhen it is simple, pure, and neat, not brewed, as they do in many parts of the vvorld, to make of one tun tvvo.

That is a small matter.

Worse do the vintners of Lon∣don, who put in lime, brimstone, honie, allume, and other more beastly things to be spoken, and nothing is more hurt∣full to mens bodies, whome men ought to chastise publikely as theeues and murtherers: for thence proceed infinit mala∣dies, and specially the goutes.

Maisters ye eat nothing, I pray you drinke and pledge me a carouse.

Lets drinke ho: truly tis to day a faire weather to drinke in, so is it euery day.

Drinke we, I drinke to you with all my heart, and be yee the very well welcome.

Feare not least vvine and victuals faile here: for when the heauen should be of brasse, and the earth yron, yet wine should not want vs, were it for seuen, yea for eight yeares, A longer time then the famine lasted in Aegypt ywis.

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Let vs drinke then together by good accord in charitie.

I am yours, You are mine, I drinke to you, you shall pledge me, if you please.

Hem, ha-hem.

It is good and very fresh, as you vvould say, in the begin∣ning of the second degree:

To euery one tis not allowed to drinke so good,

To euery one tis not graunted to dwell at Corinthum.

In vvine is truth, that is to say, In vvine is truth.

Harke my friend, I vvill tell thee a thing in thine eare, tell no body if thou loue me, it shall rest secret betweene vs two: it is, that I find the vvine better and more pleasant to my tast then I vvas vvoont: more then I vvas wont I feare the meeting of a bad cup of vvine, and to tell you the plaine truth, the odour of vvine how much more it is delici∣ous, smirking and surpassing, by so much more celestiall and deli∣cate is it then oile, That is spoken like a man of learning. I vvill tell other stories. Tarry a little that I deduce a dram out of this bottell: Lo here my very and sole Helicon. See here my Fountaine Caballin. This is mine onely Enthusiasmos.

Here drinking, I deliberate,

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I discourse, I resolue and conclude. After the conclusion, I laugh, I vvrite, I compose, I drinke.

Ennius, the father of Latine Poets, drinking did write. writing did drinke.

Aeschylus (if you giue credit to Plutarchus in his bankets) did drinke composing, did compose drinking.

Homer neuer wrot fasting.

Cato neuer tooke pen in hand, but after drinking. To the end that you say not that I liue without example of men laudable and best accounted of.

Is there any one that will dispute with me of these intricat problemes of thirst and drinking: I haue no lesse studied Magicke, Negro∣mancie, Alchimie, the Ca∣ballisticke science and Geomancie, then the Philosophie of Hermes Trismegistus.

These are high matters, and profound sciences.

By our holy Lady, we must be merrie: Draw, bring boy, fill wine, ho diuell, poure, I vvill drinke for my part more then fiue and twentie or thirtie three tuns, before that I die.

Is there no more vvine? we are then aground, and in the deserts of Arabia.

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Tis vvhot. O how drie I am: As a land vvithout vvater. I beleeue that none of you drinkers doubt of it.

Is there good store of vvines in Gascony this yeare?

I hope then that we English∣men shall find infallible remedies against all alterations and thirsts.

I drinke to ye all. You seeme to me true Christians: for I drinke not to these dogs the Turkes, Maho∣metains, I denie and renounce them for villains.

The reason vvhy?

I vvill tell you how these diuell Turks are accur∣sed to drinke no drop of vvine. If no other mischiefe vvere in the Alcoran of Mahound, yet vvould I neuer be of his lavv.

VVorthie of eternall memorie and euerlasting praise vvas the holy man Noe (to vvhom vve are bounden and greatly beholding for that he planted the vine, vvhence flovveth this Angelicall, delicious, celestiall, ioious, deifying liquor. (The poore man vvas deceiued in drinking it, for he knew not the vertue and power thereof.) Haue

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you vnderstood me all this while?

Drinke then a good draught without vvater, for if ye beleeue it not, here is a fig for my God-son.

Where are these diuell Greekes, vvho in Alexan∣ders daies were renowned drinkers? O the poore goblins are dead.

We read that these fine Italian daemons haue drunke vvell heretofore: and especially in Iulius Caesars time, vvhen they made their horses, mules, and mares drinke carousse.

I am, beleeue me a good fellow and a boon companion.

I loue to drinke neat, and I eat willingly salt meat, and moreouer I loue to drinke of the best, so doth euery honest man ywis.

Neuer noble man hateth the good wine.

Drinke we, drinke we then, as do the camels and dromedaries in the Carauana, drinking for the thirst past, for the thirst present, and for the thirst to com.

So dranke Hercules.

Truce of thirst, league of hunger, I am no more angrie I thanke God and you. I am gay as a Papingeay, perke as a sparhawke, merrie as a butterflie.

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Truly it is vvritten by your goodly Euripides, and Silenus the famous carowsser speakes it.

Mad is the man, and starke out of his wit: Who drinks carrouse, and laugheth not a whit.

Considering that it is a great while since I was a scholler in A∣pollos schoole, and drank my fill of fount Caballine, among the merrie Muses, since that time I find this nectar diuine, this vvine precious, this muscadel delicate.

Gossip faire and softly, your rage in your quicke swallowing.

The dill take me, thou hast not found thy little sippers of London, vvho drinke but out of one pipe.

You haue a good throat to swallow downe.

O fellow mine, if I could mount vp as vvell as I can poure downe, I should already be aboue the sphere of the Moone with Empedocles.

But I know not vvhat the diuel this means. This vvine is so good and pleasant. The more I drinke, the more thirst I haue. I beleeue the shadow of these cups, doth engender drie mouthes, as the moone doth merrigalds.

This Liuerots head is good for those that haue the gout.

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VVe shall eate few greene geese this yeare.

I had broke my fast vvell: but therefore vvill I eat neuer the lesse. For I haue a stomacke paued and hollow as saint Benets boote.

Ha my friend, giue me some pigge.

Diabolo, theres no more liquor, I renounce my life, I die for thirst.

Draw, giue here, turne, broile, poure to me vvithout vvater: so my friend, firke me this glasse finely. Ha false feuer vvilt thou not packe hence?

By my fe Gossip I can∣not enter into my bets.

You are a cold. my loue. I marry, lets speake of drinking. I drinke not but at my houres, as doth the Popes mule.

I haue great thirst.

VVhich vvas first thirst or drinking? Drinking. For Priuatio praesupponit habitum.

I am a clerke, I tell you,

Foecundi calices quem non fecêre disertum.

Lets sing, lets drinke, lets poure it in, vvhere is my tonnell?

VVhat? I drinke but by ae letter of Attornie.

VVet you to drie, or drie you to vvet? By my fay I vnderstand not the

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Rhetoricke. With the pratticque I helpe my selfe a little.

Courage, I vvet, I moisten, I drinke, and all for feare to die, Drinke alvvayes, you shall neuer die.

If I drinke not, I am dead.

For conclusion of mine oration, I vvill say vnto you, that as for me, I thinke I am descended of some rich King or prince in old time, For you neuer saw man, vvho had a greater desire to be a King, and rich, then my selfe to the end to make good cheare, to take no pains at all, to care for no∣thing, and to enrich my friends & all honest and learned men. VVe haue drinke ynough for one time.

Go to, go to, make a long arme, feare not the Lum∣bards bit.

VVe haue done vvell for once truly.

You haue made a very sumptuous banquet.

Ye haue not toucht these rosted capons.

Eat you not of a young phesant Gentlemen?

Granmother do you not loue this Lyurots head? VVhat shall vve do vvith these yoong Pigeons.

These young sucing Rabbets

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are not the vvorst meat. Tast of this young Storke. I beleeue these quailes and quailchicks stand against your stomacke.

No body vvill carue vp these Partriges, I would they were in the fields and forrests againe.

Set here this Sturgion: open this Salmon pie.

Tast these fride gogions.

This sea-crafish, is a most daintie dish.

Ah! fish and flesh at one table.

The sea shall mix it selfe with the land, the phisitions forbid it.

Nay, the phisitions vvill haue it so.

I am deceaued, I should say that phisicke forbids it, and not the phisitions.

For my part I vvill speake of fish, I vvill eat none.

Take away, ho: and bring the fruit.

Thers a maruellous varietie in the nature of countries. India (sayth Virgill) sends yuorie, and the Sabeans their encens.

Thers a Peach.

See here truly sine apples and delicat peares.

Maisters make good cheare, and be merrie and frolicke.

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Serue your selues, for I serue no body.

Lets haue some cheese.

I must eat a little cheese.

There is very good.

This is mares cheese.

It is of the milke of a Phrigian or Sicilian shec-asse.

This cheese although it be of England, is full of eies and vvormes.

It shallbe good for Flemings then.

This Parmesan is vvell gathered, and fresher then that Holland cheese, which is full of eies also.

Tis not cheese of Parma, but of Placentia.

O that this cheese makes me haue a good appetit to drinke.

Lets drinke then to gaine the pardons.

Maisters if I had bene sur of your comming: You haue bene at too much cost.

The best is, that you be all the very well welcome, and I thanke you that you haue taken the pains to come and see me.

Come take away the table: bring here an ewer full of cleane water: doth it please you to wash gentles?

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Blest be the good God of heauen for his graces. Much good do you all masters. Lets haue cards and dice to disport our selues here an houre or two by the fire side.

Pastimes▪ Cha. 7.

ARe you dispo∣sed to be merrie and sport the time away alittle?

What sirs! are you all asleepe?

Let vs go to some game.

Lets go vvalke.

Tis fine vval∣king indeed, the streets are so foule and filthie.

O what fine vvether it is to studie neere the fire side on a paire of new cards.

I had thought you would haue sayd on some new booke.

I say, on a new paire of cards.

Lets rather go to tables.

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I could neuer yet play at tables.

Lets to dice.

I cannot dice it neither.

Lets play at draughts, or at chests then.

No: but vve vvill play at cards.

At cards, be it.

At all plaies, theres but the hazard.

I dare not play vvith you, Tripit-taintie, you are a little too craftie a companion.

You are a fret∣ter, a vvrangler, a brangler, a foulemouthed vil∣lain, and for nothing you will take exceptions, and quarrell.

You teare, you sweare, you forsweare.

Thou art a prating rascall, and liest in thy throat in saying so. I play fairer play then thou doest.

By your sleue ye

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we vvill none of your com∣panie: For you haue an ill report.

For vvhat? To be a corni∣fler, a coozener, they say to, that you carrie alwaies with you a bung card in your pocket to coosen simple companions.

Whosoeuer shall say so, lies in his throat.

Farewell my friend, I would be leath to play in thy companie, for thou doest no∣thing but picke quar∣rels and vvrangle.

Whiff, my friend, my man is fluced away.

What a companion? you haue sent him away with a flea in his eare.

Well, shall we too it now?

But thou Lancelot, so soone as thou hast gotten six∣pence, you do giue them ouer, with whom you play.

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That is rather to deceaue and mocke, then to play.

You say true indeed: For if I loose once sixpence, I am tied by the foote till the Cow come home.

Let vs sit downe then as vve were vvoont to do, crosse-legged, ho.

Geue me this chaire, to the end I may loose at more ease.

Shuffle the cards.

Cut, He shall deale vvho lifts the highest card, I shall deale.

Lets play at Primero.

No, no, wee will play at Spanish triumph.

Fie vpon it, tis euerie common alehouse game in Eng∣land.

At Sant then.

No, for Gods sake, vve will play at the

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Lance-knights game.

Well tis done, cut the cards.

Steuen you cut at the boung card.

I know not what it means truly.

Theres for thee An∣tonie, a dame without blame.

I haue a king with∣out a kingdome.

Looke this is mine owne.

What, maister knaue of clubs, you are vvel∣come.

Will you vvin me six pence?

Here is a ten, a nine, an ace, the foure of spades, the three of pickes, the two of harts.

A plague of the cards, I shal not turne vp one of these cards.

I thinke that there is no more kings or queenes in the decke.

O heres the brother of Robin Hood come.

You haue lost the game.

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Come six pence for me.

Come a shilling to me.

Ile lay a vvager, if I had a hundred crownes in my pursse, I should set them packing to day at play.

Leaue thy pra∣ting, if thou vvilt play, stake.

I know if I had a kingdome I should loose it now.

Play no more then.

Yet must I needs play.

Deale the cards with a plague.

What a vengeance, I shall loose as much to day, as my Lord maior is vvorth.

Theres an eight for you.

I will lay on this eights head, eight crowns. I will then cast vp the cards.

Play but six onely, and I will hold them.

Play then, Take a card for your selfe,

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Thou hast a fiue.

Play faire play and be hangd, looke not on the bottom card.

Whats this in the name of God?

God vvas neuer plaier at cards.

O fortune happie now be luckie.

One fiue fingers now, to get me fiue crowns.

Here tis by God.

This is mine.

Let my monie alone com∣panion.

And why?

Go to, go to, I say.

Sblood, you shall haue none of my monie.

And wherefore?

Therefore, I say.

I will be iudged.

Say companion, hath he playd faire play?

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I thinke so surely.

Did not he take the bottom card?

I vvill be iudged by him.

No truly: he hath woon the monie, and you haue lost it.

Take it then.

These cards are marked on the backs,

Thou knowest them all.

The greatest part of them truly, I know by the faces vvhen I looke vpon them.

Peraduenture also by the backs.

I vvill cast these cards into the fire.

They shall loose me no more monie.

VVhat haue you lost all at one cut of cards?

Tis no matter, I will play no more at cards.

I haue lost inough for one sitting.

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Dicing. Chap. 8.

LEts go to a dicing house to hazard euery man his crowne.

I haue but halfe a crowne to loose.

If I thought to loose, I would not play a farthing.

Giue vs dice here.

Here are the oxen, the little bones.

Lets play at Gresko.

I vvill play at passage, or at hazard

What set you companion?

But this one Kar-de-kew.

I haue woon it.

What, what, we play not yet a good.

I haue vvoon it, and I vvill haue it.

You shall not carry away my Kar-de-kew, so Why so?

Because I haue lost it but by one ace only.

One ace is ynough to loose.

One ace only, lost S. Martin his cloke.

By God you shall pay me for all that.

Thers another matter in it.

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And vvhat?

You are a cogger of dice.

These dice are horned, they are false.

They are full of quick-siluer, or gold within.

What a villanous theefe art thou?

VVhat a rogue is this?

Art not thou a rascall, to coosen men in this maner.

See me these dice run low.

They are highmen, and cut by-ace fashion.

You are a coosening mate.

Go to the Gallowes.

Be gone fellow fellon, or I will stob thee thorow the hand with my poignard.

Come no more here, if thou wilt beleeue me, with thy bar-kater-treas.

Go walke to the gallowes.

The Tenise-play. Cha. 9.

SHall we play a set at tenise you and I?

Lets go to the great Bracke at White-hall.

VVhere is the maister that keepes the tenis

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Here I am sir, what is your pleasure?

Giue vs some soft and gentle shooes here.

Rackets and bals bring here ho.

Well, play.

I haue fifteene.

A losse, marke that chace there.

Fifteene all.

This racket is not vvorth a rush.

Some more rac∣kets ho.

Now giue me a faire ball.

I cannot take a ball aboue hand, nor at rebound.

The chace is mine.

I am thirtie.

Thirtie all.

Aske standers by, I touched it not.

Fortie fiue.

At dews then.

A ball, I haue the aduantage.

The set is mine.

I vvill bande a ball more then six score paces mounting, with this racket vvhich you refuse.

Looke here.

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O diuell! vvat a fir∣king stroke is that.

You haue an arme of yron.

Hunting. Chap. 10.

I Like the pastime of hunting aboue all other sports.

I haue a fine grayhound.

And I a bitch that will kill a hare in her forme.

There is no pleasure in that.

I loue a life to see the beagles hunt and grayhounds run.

You haue a faire mastiffe, vvhat can he do?

Lap, bowle, howle, and barke in the morning.

The barking cur is often fearefull, and biteth not.

One should for all that beleeue the barking of an old dog.

VVe will couple my Grayhound and your mastiffe together.

My mastiffe will not be led in a lease.

It is a hard matter to vse an old dog to a s••••ing.

Let vs vncouple our beagles, they shall follow the tracke, and trace after the footing.

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The hare is now in her forme but in the euening she will come to releefe vnder this forrest.

Thrust your Ferret into the burie.

There are no conies in this vvarren.

This pasturage is full of the dunging of vvild boares, stags, hinds, and fawns.

Lets discouer first the heard.

VVhat a fine praie tis, a conie in a brake to enclose.

VVe shall catch rather a vvoodcocke at the nose.

Looke vvhat a heard of vvild beasts here is.

VVind your horne, let slip your mastif. Bugle your horne, vvind him double, Set your snares, grins, and purs-nets.

VVhere are your beagles?

See a goodly stag vvith ten hornes.

Behold here his bracke, lets gallop, lets spur cut to catch him vvith your mastiffe.

Let him go, let him run.

He vvill scape from our dogs vvell ynough, and our horses are almost tired alreadie.

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The Falkener. Chap. 11.

FAlkoner, vvhere is your Gerfalcon.

I haue her in my mw.

Lets go flie at Partridge.

Bait your lure.

VVhat bird is that?

She vvas sold to me for a falcon.

Tis an owle, or a Gilwhooter.

No sir, tis a Lanard.

She vvill serue to take birds vvith a call.

I sweat, I am vvearie. I am very hungrie, and all on a vvater.

I am not hun∣grie, but I am very drie.

I am also vvearie of hunting, and to catch nothing.

VVind thy horne huntsman: blow a blast of thy horne, for I

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Haue lost all my dogs.

Tis a common prouerbe:

Of birds, of arms, of dogs and loue:

For one pleasure many woes we proue.

The Barber. Chap. 12.

WHat doth the gentle Barber?

Welcome, sir.

I come to trim my beard and my haire.

Sit you downe there: you shall be trimd by and by.

Will you vvash me, for I haue great hast.

Stay a little, I haue almost done vvith this gentleman.

Come giue me some cleane cloathes.

What sayth your Almanacke Barber?

That the moone is iust in the eclipse of monie.

When is it good to bleed?

When there are any crownes to be gotten.

You are as couetous as the Diuell.

I aske nothing else alwaies: but health and a purseful of monie,

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for my paramour a pretie conie, And Paradice at the end of my daies.

You haue your beard tangled and knotty.

Vndo my lockes with this combe.

Rub not so hard.

Rub softly.

A Pomander and some soape, ho.

Hold vp this bason.

VVash me gently.

Shall I cut your haire.

VVill you haue your beard shauen?

Shall I wash your necke, brest and stomacke?

Shall I picke your teeth.

Boy, where be my Cizars.

Giue me this Iuorie combe.

Sharpen a little the rasor.

Shall I cut your mustaches?

An eare-picker, and a tooth-picker, ho.

You are almost trimmed.

Take the glasse and behold your selfe.

I am well.

Santie deare, I looke with a fierce and fellon lookes.

Theres to drinke, Adiew.

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