Examen pacifique de la doctrine des Huguenots Prouuant contre les Catholiques rigoureux de nostre temps & particulierement contre les obiections de la response faicte a l'Apologie Ctholique [sic], que nous qui sommes membres de l'Eglise Catholique Apostolique & Romaine ne deurions pas condemner les Huguenots pour heretiques iusques a ce qu'on ait faict nouuelle preuue.

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Examen pacifique de la doctrine des Huguenots Prouuant contre les Catholiques rigoureux de nostre temps & particulierement contre les obiections de la response faicte a l'Apologie Ctholique [sic], que nous qui sommes membres de l'Eglise Catholique Apostolique & Romaine ne deurions pas condemner les Huguenots pour heretiques iusques a ce qu'on ait faict nouuelle preuue.
Author
Constable, Henry, 1562-1613.
Publication
A Paris [i.e. London :: J. Wolfe],
Octob. 1589.
Rights/Permissions

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Subject terms
Catholic Church -- Controversial literature -- Early works to 1800.
Huguenots -- Early works to 1800.
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"Examen pacifique de la doctrine des Huguenots Prouuant contre les Catholiques rigoureux de nostre temps & particulierement contre les obiections de la response faicte a l'Apologie Ctholique [sic], que nous qui sommes membres de l'Eglise Catholique Apostolique & Romaine ne deurions pas condemner les Huguenots pour heretiques iusques a ce qu'on ait faict nouuelle preuue." In the digital collection Early English Books Online. https://name.umdl.umich.edu/A19225.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed May 21, 2024.

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CHAP. II. Que les Catholiques aussi bien que les Hugue∣nots ne s'accordent auec l'ancienne Eglise en matiere de Caeremonies, & que pourtant les Huguenots ne sont pas a condemner.

COmmenous tegardons es hōmes, leur corps, & leurs accoustremēts: aussi nous considerons en l'Eglise, la doctrine & les caeremonies, quant a la doctrine, ou corps de la relligion, i'ay mon∣stré au premier chapitre, que les Hugue∣nots ont le cerueau, le coeur, le foye, & tou∣tes les parties vitales entieres, cest a di•••• qu'ils tiennēt encores touts les points prin∣cipaux de la foy. & que le plus qu'on leur scauroit reprocher, est qu'ils ayent quelques verrues & taches en la peau, i'entens qu'el∣ques erreurs, aux circonstances, & en la maniere, d'appliquer la dite foy. Or quant aux accoustremens & caeremonies de la re∣ligion, ie confesse que l'Eglise des Hugue∣nots, n'est pas du tout si braue ny si bien pa∣rée, {que} l'Eglise Romaine, & pour cela, est vo∣lontiers mal venue, & mesprisée, aux cours des grāds Princes, & Monarques du mōde.

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Et cela ie iuge estre la Cause pourquoy, l'A∣pologie Catholique a tasché d'excuser les simples & nues ceremonies de l'Eglise re∣formée, non pas pour blasmer les beaux & sumptueux habits de l'Eglise Catholique, ains pour monstrer qu'il ne faut auoir tel esgard a ceste simplicité exterieure, que de les condemner sans les ouir. Comme vn officier seroit par trop seuere, qui empes∣cheroit vn pauure homme de presenter sa requeste a son Prince, pour n'estre pas ha∣billé en courtisan.

La raison par laquelle l'Apologie les ex∣cuse, est que l'Eglise ancienne se conten∣toit iadis de pareille simplicité. Or sur ceste occasion l'autheur de la response, pense a∣uoir gaigné vn grand auantage, sur l'Apo∣logie Catholique,

dautant (ce dit il) quil peut prouuer que plusieurs des Caeremonies, que reiectent les Huguenots, sont tresaciennes.
A∣quoy ie respons que i'accepte volontiers, ce qu'il octroye. Ascauoir quil ne peut prouuer, que toutes les Caeremonies de l'Eglise Romaine soyent anciennes, ains (comme il dit) plusieurs, & quant a ces plu∣sieurs desquelles il fait mention, afin qu'on voye comme elles sont impertinentes, ie monstreray ces deux choses.

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Premierement qu'il ne prouue pas con∣tre les Huguenots que l'Eglise Romaine s'accorde auec l'ancienne es dites Caere∣monies.

Secondement qu'encores que l'ancien∣ne l'Eglise en ait vsé, toutefois les Hugue∣nots ne sont pas a cōdemner pour les auoir quitté.

Quant au premier point, mon intention n'est pas, de condemner les caeremonies de nostre mere saincte Eglise: Mais veu que nos gens sont si rigoureux, que d'em∣pescher, nostre accord pour vne chose si indifferente, comme les Caeremonies; i'ay pris la hardiesse de luy contredire, & de monstrer que les Huguenots peuuent re∣spondre aux raisons qu'il allegue: ce que ie ne di pas, pour les iustifier, mais afin que nous ne nous persuadions si absolument, que toutes choses facent si clairement pour nous, oyons donc comme les Huguenots respondront aux seixe exemples qu'il am∣eine.

Le premier exemple, est le signe de la croix, touchant lequel les Huguenots con∣fesseront, qu'il a esté en vsage anciennemēt mais que l'vsage en a esté introduit en l'E∣glise pour vne occasion particuliere & pro∣pre

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seulement a ce siecle la. Car les Payens parmi lesquels les Chrestiens con∣uersoyent en ce temps la, auoyent ac∣coustumé quand ils rencontroyent quel∣ques Chrestiens, de faire le signe de la Croix par opprobre, d'autant que le Dieu quils adoroyent, auoit esté pendu en vne croix. Tellement que les Chrestiens pour monstrer quils n'auoyent pas honte d'v∣ne telle mort, en toutes leurs actions faisoyent le dit signe. Or ceste occasion maintenant est ostée, & par ainsi les Hu∣guenots diront qu'il n'est aucun besoing d'en continuer l'vsage, non plus que d'ap∣pliquer l'emplastre a vne playe ia gue∣rie.

Quant a l'oraison faicte vers l'orient ie n'ay iamais cogneu Huguenot, qui pensast, qu'il soit illicité de prier vers l'orient, ny Catholique qu'il soit illicite, de prier vers les autres coins du monde. Qui a il donc a dire entr'eux, sinon d'vne cou∣stume indifferente, l'aquelle n'a pas este ob∣seruée anciennement en toutes Eglises? Car Socrates dit, qu'en l'Eglise d'Antio∣che l'autel estoit du tout au contraire, asca∣uoir vers l'occident.

Touchant l'inuocation de l'Eucharistie,

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nostre aduersaire dit, quil appert par Sainct Basile, quon vsoit alors, & des le temps des A∣postres, d'inuocation, quand on monstroit l'Eu∣charistie, Ie responds, que ces Paroles ne font rien contre les Huguenots: Car on peut bien vser d'inuocation, pendant que le Sacrement est celebré, & cependant, l'in∣uocation estre de Dieu, & non du sacremēt. Il est bien vray qu'il y auoit vne priere par∣ticuliere ordonnée pour cefaict la, que S. Basile estimoit estre tradition des Apo∣stres. Mais les Catholiques mesmes ne ti∣ennent plus la mesme formule de prier. Et on ne peut scauoir par aucune antiquité, quelle estoit la forme de ceste priere dont parle S. Basile. De maniere que si ceste pri∣ere estoit vne tradition Apostolique, nostre Eglise a esté peu soigneuse de la guarder, ce qui me faict croire, que nous auons soubs le tiltre de traditions Apostoliques, quel∣ques choses qui ne le sont pas: Car il será aussi facile d'inuenter quelque tradi∣tion que nous n'auons pas receue, que de nous oublier de celles que nous auons receu: Car Dieu ordinairement ou il oste la memoire, adiouste de l'inuētiō, et souvēt du iugement. Estant tressagement faict, ayant per du vne tradition, d'en mettre vne

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autre en sa place, pour tenir tousiours le nō∣bre entier.

Le quatriesme exemple, est de la bene∣diction de l'eau du Baptesme. Or les Hugu∣enots confesseront auec S. Basile, que l'eau du baptesme doit estre benie, mais ils nient ceste benediction auoir esté telle iadis, que celle que nous auons, dautāt quils disent {que} l'eau, & toutes autres creatures sont desia sanctifiées de Dieu, & particulierement, que l'eau en nostre Baptesme n'a aucun be∣soing de benediction pour la rendre plus saincte, d'autant que S. Chrysostome dit, que Christ par son Baptesme a sanctifié toutes eaux. Que si mon homme veut encores da∣uantage que necessairement l'eau du Bap∣tesme, doiue estre benie en telle sorte qu'on faict pour le present. Ie di que Eusebe escrit, que Cōstantin le grand, vouloit qu'on bap∣tisast, dedans le Iordain, & toutefois ie n'ay iamais ouy dire, que toute la riuiere du Iordain, fust d'eau benite.

Ils diront le mesme de la consecration de l'huile: le mot de consecration au commē∣cement ne signifiant autre chose que l'in∣stitution du signe a vn vsage sainct, & quant a l'vsage de l'huile, comme l'ancienne l'E∣glise en vsoit au Baptesme, aussi vsoit elle

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de miel, & de laict, qui ne sont plus en vsage en l'Eglise Romaine. Pourquoy donc se∣ront les Huguenots plus blasmez pour le defaut, d'vne caeremonie, que les Catho∣liques pour le defaut de l'autre. Et cela suf∣fit aussi pour improuuer l'autre exemple qui s'ensuit,

ascauoir que l'Eglise Romaine accorde auec l'ancienne en toutes Caeremonies du Baptesme.

L'Exemple suiuant est du ieusne de Ca∣resme, estimé par S. Ierosme vne tradition Apostolique. Sur quoy les Huguenots re∣spondront, que Epiphanius dit, que cest vne tradition Apostolique de Ieusner les Mecredis & Vendredis, hormis entre Pas∣ques & Pentecoste, auquel temps le mes∣me S. Ierosme, au mesme liure cité par la response, dit qu'il est illicite de Ieusner, & toutefois les Catholiques ieusnent les ven∣dredis au mesme temps. Pourquoy donc seront les Huguenots plus a blasmer, pour s'esloigner de la coustume de l'ancienne E∣glise, en l'obseruation de 40. iours deuant Pasques, que les Catholiques pour desac∣corder d'auec la mesme Eglise en l'obserua∣tion de 50. iours apréz? Tiercement ils di∣ront auec Spiridion,

quils osent manger chair en Charesme, dautant qu'ils sont Chresti∣ens.

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Et qu'ils ne sont pas tenus de ieusner dautant qu'ils sont Laics. Car Telesphorns qui a esté Pape, dit que luy mesmes auoit ordonné le ieusne de Caresme seulement pour les Clercs.

Touchant le sacrifice pour les morts, il appert par S. Cyprian, Cirille, Chryso∣stome, & autres Peres, qu'on faisoit menti∣on entre les morts (pour lesquels ils sacri∣fioyent) des Apostres & des Martyrs, qui vont (selon le iugement de touts) tout droit au ciel, & n'ont aucun besoing de telle oblation, qu'on offre auiourdhuy pour le soulagement des ames des trespassez. tel∣lement que les Huguenots diront, qu'il faut dire {que} les ames des saincts de paradis, sont aidées de nos oblatiōs, ce que les sages Ca∣tholiques ne diront pas: ou que le dit sa∣crifice pour les morts, n'estoit autre chose qu'vne commemoration pendant qu'on celebroit l'Eucharistie, ce que les sages Hu∣guenots ne blasmeront pas.

Le dixieme exemple est du Baptesme des enfans, lequel les Huguenots approu∣uent aussi bien que les Catholiques.

Quant a l'admixtion de l'eau auec le vin dans le calice: selon le iugement de S. Tho∣mas, ce n'est pas chose si necessairement

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requise, & l'Eglise Romaine mesmes desac∣corde en l'vsage d'icelle, auec la coustume de l'ancienne Eglise, entant que nous vsons d'eau froide, ou S. Chrysostome monstre qu'en son temps l'eau estoit chaude.

Le 12. exemple, est du perpetuel coeli∣bat, ce que les Huguenots ne blasmeront pas, mais ils diront que l'obseruation en ce tēps la enestoit voluntaire, & non forcée, & qu'on n'estoit pas contrainct de le vouer. Comme Theodoret dit, en expliquant le 4. chap. de la premiere a Timothée. Ie ne blasme pas le coelibat (dit il) mais i'accuse ceux qui par ordonnances, contraignent les hommes de le suiure.

Le 13. exemple est de la vie solitaire ou contemplatiue, laquelle vie les Huguenots ne veulent absolumēt condemner, mais biē ils diront quelle estoit anciennemēt tout au∣tre, que celle de nos Hermites, & Anacho∣retes d'auiourdhuy. Car ceux qui ont les premiers introduits ceste facon de viure, l'ont obserué seulement au temps de perse∣cutiō, pour fuir l'Idolatrie, & les occasions d'estre forcés aux actions illicites par les ty∣rans qui regnoyent, comme l'histoire Ec∣clesiastique tesmoigne en la vie de S. Paul & S. Antoine, les deux premiers Hermites.

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Or pour les ordres des moynes, les Hu∣guenots nommeront le temps & l'année, quand chacun d'iceux a esté inuenté, & combien que en l'Eglise primitiue le nom de moyne fust desia vsité, toutefois ils e∣stoyent tout autres gens que nos moynes d'auiourd huy. Car premierement ils gag∣noyent leur vie, a la sueur de leur visage, se∣condement plusieurs d'entreux estoyent mariez, comme escrit Athanase. Finalemēt les Huguenots diront qu'il n'y eut iamais moyne en la primitiue Eglise, qui ait tué vn Roy, ny aucun Catholique en ce temps la quil'eust approuué.

Reste l'election des viandes, laquelle les Huguenots approuuent, moyennāt que ce soit par discretion, & non par conscience, selon la coustume de l'ancienne Eglise. Et pour mieux esclarcir cela, il mesēble, qu'on peut faire distinction, entre election de vi∣andes, & difference de viandes: Car les Hu∣guenots diront, qu'il n'y a point de diffe∣rence de viandes, quant a la relligion, d'au∣tant qu'il est licite de manger toutes sortes de viandes indifferement, sans faire consci∣ence; mais qu'on peut pour humilier sa chair, s'abstenir de telles viandes, qui inci∣tent plus a concupiscence. Laquelle absti∣nence,

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dautant qu'elle est remise a la discre∣tion, & au chois de celuy qui ieusne, pour∣roit estre propremēt appellée electiō de viā des, car les Apostres (cōme dit l'hist. Eccl.) auoyent laissé en la liberté de chacū, d'vser tant es Ieusnes, qu'es autres iours, de telles viandes qu'on voudroit. la ou les ieusnes de l'Eglise Romaine (diront, les Huguenots) doiuent plustost estre appellez prescription de vian∣dez, qu'election: dautant que l'election est volontaire, & leur abstinence est estreinte.

Finalement quant aux iours de festes, les quels il nomme icy tradition Apostolique, ie di que l'histoire Ecclesiastique monstre tout le contraire. Car Socrate dit en ter∣mes ex prez. Que les Apostres n'ont rien or∣donné touchant les iours de festes. Dauantage ceux qui les ont estimez estre ordonnez par les Apostres, ont esté forcés en fin de met∣tre l'obseruation d'icelles entre les choses indifferentes. Car de touts les iours de fe∣stes, il ny en a aucun qui ait este obserué a∣uec plus de deuotiō que le iour de Pasques, lequel l'Eglise Occidentale celebroit au di∣manche, l'orientale aux autres iours: l'vne confirmant sa coustume par la tradition de Pierre, & de Paul, l'autre par la tradition de Iean & de Philippe, dont la controuerse

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a este ainsi appaisée entre Polycarpe, & Vi∣ctor euesque de Rome, que l'obseruation en seroit libre, or les Huguenots ne blasment pas simplement l'obseruation des festes, ains l'obseruation forcée. Car en Angle∣terre, en Allemaigne, en Suisse, & es aures païs ou la religion pretendue reformée, est establie, on retient encores plusieurs festes, sans que les Huguenots de France, les blas∣ment.

Mais posons le cas que l'vsage de toutes les caeremonies susdites, ait este tel en l'E∣glise ancienne, qu'en la Romaine: Toute∣fois ie di que touts ces exēples ne font rien a propos. Dautant que les caeremonies (commei'ay dit) ne sont que les accoustre∣mens, qui changent de facon bien souuent, & sont accommodées au temps & au lieu, ce que nostre aduersaire confesse luy mes∣mes. Car scachant que la plus grande par∣tie de nos caeremonies a esté incogneue des anciens.

Il n'a autre response, que cela, qui mesmes suffit pour luy respondre, cest asca∣uoir, quil n'appartient pas beaucoup, a la matie∣re ascauoir mon si les caeremonies Ecclesiastiques estoient en vsage en la primitiue Eglise, ou si elles ont este innouées, en ces dermers temps.
Or l'Escripture (diront les Huguenots)

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prononce la mesme malediction, contre ceux qui adioustent que contre ceux qui ostent, de maniere que s'il est licite a l'E∣glise Romaine d'adiouster aux caeremonies anciennes, il nous est licite aussi (diront ils) d'en oster, principalement celles qui ont esté adioustées.

Secondement l'Eglise est appellé pri∣mitiue, ou au regard de soy, d'autant quelle est vrayement ancienne, ou bien au regard de la moderne, d'autant qu'elle est plus an∣cienne que la nostre. Or si nous parlons de l'Eglise comme elle est ancienne en soy, les Huguenots diront qu'il n'y a aucune ressē∣blance des caeremonies de l'Eglise moder∣ne, aux ceremonies anciennes: mais parlant de celle qui est plus ancienne que la nostre (duquel temps seulement sont tirez les ex∣emples de nostre aduersaire) ils diront qu'ē∣cores que la pluspart de nos caeremonies soyent du tout differentes, toutefois ily en auoit trop pour lors en l'Eglise, tellement que S. Augustin en son temps se plaignoit fort, de la multitude d'icelles.

Finalement, comme l'ancienne Eglise auoit quelques ceremonies que les hugue∣nots n'ont pas, aussi en auoit elle aucunes que l'Eglise Romaine n'a pas, comme le

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laict & le miel au Baptesme: la coustume de plonger l'enfant trois fois aux fonds, la∣quelle a este ostée (comme dit S. Thomas) pour euiter la calumnie des Sabellians, qui sur ceste occasion, reprochoyent aux Chre∣stiens qu'ils adoroyent trois Dieux. Dont on peut receuillir, combien les ceremonies sont indifferentes, pendant qu'il n'y a point d'abus, & de l'autre costé combien il est li∣cite voire necessaire de les oster pour pre∣uenir vn plus grand inconuenient. Dont on peut dire cela pour les Huguenots, quils ne se desuoyent pas en ce point de la cou∣stume de l'ancienne Eglise, entant que ils ne mesprisent pas plusieurs ceremonies, cōme elles estoyent anciennement praticquées. Toutefois les reiectent maintenant quand elles sont changées en telle superstition, que nos plus doctes Catholiques se moc∣quent du pauure peuple, qu'eux mesmes ont abusé.

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