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¶ Comme aux enfans est piteux un bon pere,
Ainsi pour vrai à qui lui obtempere,
Le Seigneur est de douce affection:
Car il connoist dequoi sont faits les hommes,
Il sçait tres bien, helas! que nous ne sōmes
Rien sinon poudre & putrefaction.
¶ A herbe & foin semblent les jours de l'homme,
Pour quelque temps il fleurit ainsi comme
La fleur des chamos qui nutriment reçoit:
Puis en sentant d'un froid vent la venuë,
Tourne à neant, tant que plus n'est connuë
Du lieu auquel n'agueres fleurissoit.
¶ Mais la merci de Dieu est eternelle
A qui le craint: & trouveront en elle
Les fils des fils justice & grand' bonté.
J'entens ceux-là qui son contract obser∣vent,
Et qui sa Loi en memoire reservent,
Pour accomplir sa sainte volonté.
¶ Dieu a basti, sans qu'il branle, n'empire,
Son trône aux cieux: & dessous son empire
Tous autres sont & soûmis & ployez.
Or loiiez Dieu, Anges de vertu grande,
Anges de Dieu, qui tout ce qu'il comande
Faites si-tost que parler vous l'oyez.
¶ Benissez Dieu, son armée tant sainte,
Ministres siens, qui d'accomplir sans feinte
Ses mandemens n'estes point paresseux:
Tous ses hauts faits en chacun sien royaume,
Benissez Dieu: & pour clorre mon Pseaume,
Loiiez-le aussi, mon ame, aveques eux.