Part of Du Bartas English and French, and in his owne kinde of verse, so neare the French Englished, as may teach an English-man French, or a French-man English. With the commentary of S.G. S. By William L'Isle of Wilburgham, Esquier for the Kings body.

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Part of Du Bartas English and French, and in his owne kinde of verse, so neare the French Englished, as may teach an English-man French, or a French-man English. With the commentary of S.G. S. By William L'Isle of Wilburgham, Esquier for the Kings body.
Author
Du Bartas, Guillaume de Salluste, seigneur, 1544-1590.
Publication
London :: Printed by Iohn Hauiland,
M.DC.XXV. [1625]
Rights/Permissions

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Subject terms
Bible. -- O.T. -- Genesis -- History of Biblical events -- Poetry -- Early works to 1800.
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"Part of Du Bartas English and French, and in his owne kinde of verse, so neare the French Englished, as may teach an English-man French, or a French-man English. With the commentary of S.G. S. By William L'Isle of Wilburgham, Esquier for the Kings body." In the digital collection Early English Books Online 2. https://name.umdl.umich.edu/A11408.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed May 19, 2024.

Pages

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Que tu es, ô Nature, en merueilles feconde! On ne void seulement en chaque part du monde Les hommes differens en stature, en humeurs, En force, en poil, en teint, ainçois mesmes en moeurs: Ou soit que la coustume en nature se change: Qu' à l'exemple des vieux la ieunesse se range: Que le droict positif change diuersement En Royaumes diuers: que le temperament Qu'ici bas nous humons des tousiours-viues flammes, Semble comme imprimer ses effects en nos ames▪
L'homme du Nort est beau, celui du Midi laid: L'vn blanc, l'autre tannè: l'vn fort, l'autre foiblet: L'vn a le poil menu, l'autre gros, frizé, rude: L'vn aime le labeur, l'autre cherit l'estude. L'vn est chaut & humide, & l'autre sec & chaut: L'vn gay, l'autre chagrin. L'vn entonne bien haut, L'autre a gresle la voix. L'vn est bon & facile, L'autre double & malin. L'vn lourd, & l'autre habile. L'vn d'vn esprit leger change souuent d'auis, Et l'autre ne demord iamais ce qu'il a pris. L'vn trinque nuict & iour, l'autre aime l'abstinence: L'vn prodigue le sien, l'autre est chiche en despence. L'vn se rend sociable, & l'autre chaque fois Ainsi qu'vn Lougarou se perd dedans les bois: L'vn s'habille de cuir, l'autre de riche estofe:

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L'vn est né Martial, & l'autre Philosofe.
Mais celui du milieu a part aux qualitez. Du peuple qui se tient aux deux extremitez, Ayant le corps plus fort, mais non l'ame si viue, Que celui qui du Nil seme la grasse riue: Moins robuste au contraire, & mille fois plus sin Que les hommes logez de là l'Istre, & le Rhin.
Car dans le clos sacré de la cité du Monde Le peuple de Midi, qui, curieux, se fonde En ectases profonds, songes, rauissemens: Qui mesure du ciel les reglez mouuemens, Et qui contemplatif ne peut son ame paistre D'vn vulgaire sçauoir, tient la place du Prestre. Cil du Nort, dont l'esprit s'enfuit au bout des doigts, Qui fait tout ce qu'il veut du metal & du bois, Et qui peut, Salmonee, imiter le tonnerre, Y tient rang d'artisan, & rang d'homme de guerre. Le tiers, comme sachant bien regler vn Estat, Tient grauement accort le lieu du Magistrat: Et bref l'vn studieux admire la science, L'autre a les Arts en main, & l'autre la prudence. Bien est vray que, depuis quelques lustres Pallas, Phebus, Themis, Mercure, & les Muses n'ont pas Dressé moins leur eschole en la prouince Arctique, Que Bellone sa lice, & Vulcan sa boutique.
Mesme ne void-on pas entre nous qui viuons Quasi pesle-meslez, & qui pauures n'auons Pour partage à peu pres qu'vne motte de terre, Ceste varieté? L'Alemand est in guerre Courageux, mais venal: l'Hespaignol lent, & fin: Le nostre impatient, & cruel le Latin. L' Alemand en conseil est froid, le Romain sage, L'Hespaignol cauteleux, & le Fançois volage. L'Hespaignol mange peu, le Romain nottement: Le François vit en Prince, en pour ceau'l Alemant, Le nostre est doux en mots, l'Hispaignol fier & braue, L'Alemand rude & simple, & l'Italien graue:

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L'Ibare en habio propro, impropre le Germain, Inconstant le Prançois, superbe le Romain. Nous brauons l'ennemi, le Romain le caresse: L'Hespagnol onc ne l'aime, & l'Alemand le blesse. Nous chantons, le Tuscan semble àpeu presbeller, Pleurer le Castalian, le Tudesque hurler. Le nostre marche viste, en sier Coq le Tudesque: L' Ibre en basteleur, en boeuf le Romanesque. Nostre ameureux est gay, le Romain enuieux, Suberbel' Alemand, l'Hespaignol surieux.
Toutes sois l'Immortel vulut que nostre race De ce vaste Vniuers courist toute la face: Asin que retirant ses enfans des pechez, Dont leurs pays nataux semblent estre entachez, Il nous monstrast sa grace: & que du ciel les slammes Peuunt bien incliner, mais non forcer nos ames. Qu'és lieux plus reculez ses seruiteurs deuets Lui peussent presenter sacrifice de los: Et que son Nom s'onist de la froìde Scythie Iusqu' aux tristes deserts de l'Asrique rostie: Que les tresors produits par les champs estrangers Ne fussent comme vams parsaute d'vsagers: Ains que les regions de Thetis separees, En semble trasiquant, troquassent leurs deurees.
Car comme dans les murs d'vne grande cité Le Palais est ici, là l'Vniuer sité, Deça sont les Marchans, delà les Mechaniques: Ce quartier de souliers a plcines ses boutiques, Cest autre de chalits, cest autre de chapeaux: Cest autre de pour points, & cest autre de peaux: Vne rue fournit le drap, l'autre là soye, L'autre l'orfeurerie, & l'autre la monnoye: Cen'est qu'vn contr'eschange, & tout ce que chaeun A de propre, se fait par l'vsage comman.
Ainsi le Sucre doux nous vient de Canarie, D'Inde l'yuoire blanc, l'Amome d'Assyrie. L' Antractique Perunous fait part de son Or,

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Damas de son Albastre, & l'Arabie encor De son Encens fumeux. La trasiqueuse Hespaigne Nous pauruoit de Sasran, de cheuaux l'Alomagne. L' ardent Chus nous produit l'Ebore rougissant, Et le Baltique flot son Ambre pallissant. Le terroir Russlen ses Martres nous euoye Albion son Estain, l'Italie sa Soye. Bref chaque terre apporte vn tribut tout diuers Es cffres du thresor de cé grand Vniuers.
Et comme encor iadis la compaigne du Prince Des Persans belliqueux nommoit vne prouince Sa robbe, ou son mateau, l'autre ses brasselets, Et l'autre ses patins, & l'autre ses collets: L'homme le peut de mesme. Hé, quel mont si sauuage, Quel si vague desert, quelle si triste plage, Quel slot si naufrageux, quel si sterile bord Peut on imaginer du Mady iusqu'au Nord, Qui ne lui face rente: &, despouillé d'enuie, N'aille emtribuant au bon-heur de sa vie?
Les vallons esmaillez, que maint ruisseau bruyan Fend du cours replié de son verrcondoyant, Nous seruent de tardins: & leur herbe fanee Met en oeuure nos faulx deux ou trois fois l'annee. Ceres regne en la pl••••••c, & Bacchus es cout auts, Ces eschllons du Ciel, ces monts asprement hauts, Magazins de l'orage, & forges du tonnerrs, Que tu nommes à tort la honte de la terre, Et crois que l'Eternel (ô profane sureur!) Les forma par malice, ou le sort par erreur; De confins eternels limitent les Empires: Produisent des forests, dont tu fais des nauires: Bastis, ingenieux, ta superbe maison, Et te defens du froid de la grise saison: Vomissent nuict & iour des prosondes riuieres, Qui les peuples voisins nourrissent voicturieres: Engraissent les guerets de leurs fertils brouillars: Font tourner les moulins: sont au lieu de rempars

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Pour arrester le cours d'vne bouillante guerre, Et ioignent à la mer le milieu de la terre. Ces landes & deserts, qui t' effrayent si fort, Sont autant de pasquis, dont chaque heure te sort Le bestail à miliers pour labourer les plaines, Et te fournir de peaux, & de chair, & de laines. Et mesme ceste mer, qui ne semble seruir Qu' à noyer l'Vniuers, & bruyante couurir Tant de larges pays, où pour ses perses ondes Des orget on verroit flotter les moissons blondes, Est vn grand reseruoir, qui sous ses vagues eaux Nonrrit, pour te nourrir, innombrables troupeaux: Viuandiere pouruoit vn million de villes Qui criroyent à la faim, & languiroyent debiles Sans elle, tout ainsi qu'vn Dauphin, qui mi-mort A sec l'ondant reslus à laissé sur le bord: Augmente le trafiq, acourcit les voyages: Exhale nuict & iour les flo-flottans ni••••ges Quira fraichissent l'air, & se fondant en eau Font croistre àveuë d'oeil le fromentier tuyau.
Mais seray-ie tousiours le iouët de Borec? L'obiet de la fureur du tempesteux Neree? Verray ie point iamais mon Ithaque fumer? Maschalupe fait cau: ie ne puis plus ramer. C'est fait, c'est fait de moy, si quelque humain riuage Ne reçoit promptement les ais de mon naufrage.
Ha, France, ie te voy: tume tends ia le bras: Tu m'ouures ton giron, &, mere, ne veux pas Qu'en estrange pays, vagabond, ie vicillisse. Tu ne veux qu'vn Brasil de mes os s'orgueillisse, Ʋn Catay de ma gloire, vn Peru de mes vers: Tu veux estre ma tombe aussi bien que mon bers.
O mille & mille fois terre heureuse & feconde! O perle de l'Europe! ô Paradis du Monde! France, ie te saluë, ô mere des guerriers, Qui iadis ont planté leurs triomphans lauriers Sur les riues d'Euphrate & sanglanté leur glaiue

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Où la torche du iour & se couche & se leue: Mere de tant d'ouuriers, qui d'vn hardi bon-heur Taschent comme obscurcir de Nature l'honneur: Mere de tant d'esprits, qui de sçauoir espuisent Egypte, Grece, Rome: & sur les doctes luisent Comme vn iaune esclattant sur les palles couleurs Sur les astres Phebus, & sa fieur sur les fleurs.
Tes sleuues sont de mers, des prouinces tes villes, Orgueilleuses en murs, non moins qu'en moeurs ciuiles. Ton terroir est fertil, & temperez tes airs. Tu as pour bastious & deux monts, & deux mers. Le Crocodile sier tes riuages n'infeste, Des piolez Serpens la race porte-peste Sur le verd de tes fleurs à rompu-dos-rempant, N'aune de sa longueur la longueur d'vn arpent. Le Tigre aux pieds volans ne fait ses brigandages Dans tes monts cauerneux, le Lyon ses carnages Dans tes bruslants deserts: & le Cheual de l'eau Ne traine tes enfans sous vn vagueux tombeau. Que si le riche flot de tes fleuues ne roule L'or auecses caillous: si de tes monts ne coule Ʋn Argent espuré: si nous n'y trouuons pas Le Grenat, le Ruby, la Perle à chaque pas: Tes toiles, tou Pastel, tes Laines tes Salines, Ton froment, & ton Vin, sont d'assez riches mines Pour te faire nommer Reine de l'Ʋniuers. La seule paix te manque. O Dieu qui tiens ouuers Tousiours les yeux sur nous, de l'eau de ta Clemenco Amortile brasier qui consume la France. Balaye nostre ciel: remets ô Pere doux, Remets dans ton carquois les traicts de ton courroux.

Notes

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