Part of Du Bartas English and French, and in his owne kinde of verse, so neare the French Englished, as may teach an English-man French, or a French-man English. With the commentary of S.G. S. By William L'Isle of Wilburgham, Esquier for the Kings body.

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Title
Part of Du Bartas English and French, and in his owne kinde of verse, so neare the French Englished, as may teach an English-man French, or a French-man English. With the commentary of S.G. S. By William L'Isle of Wilburgham, Esquier for the Kings body.
Author
Du Bartas, Guillaume de Salluste, seigneur, 1544-1590.
Publication
London :: Printed by Iohn Hauiland,
M.DC.XXV. [1625]
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Subject terms
Bible. -- O.T. -- Genesis -- History of Biblical events -- Poetry -- Early works to 1800.
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"Part of Du Bartas English and French, and in his owne kinde of verse, so neare the French Englished, as may teach an English-man French, or a French-man English. With the commentary of S.G. S. By William L'Isle of Wilburgham, Esquier for the Kings body." In the digital collection Early English Books Online 2. https://name.umdl.umich.edu/A11408.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed May 26, 2024.

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Dessus le throne assis, violent, il exerce Cent mille cruautez: pesle-mesle renuerse Droit humain, & diuin: braue le tout-puissant, Luy porte iusqu'au nez son Scepre fleurissant. Et de peur qu'à la sin le peuple aisé ne pense Asecouër sou ioug, il le met en despense: Espuise sa richesse, & occupe ces bras A bastir vne Tour, ou plustost vn Atlas. C'est trop, dit-il, vescu en bestes passageres: Quittons ces toicts roulans, ces tentes voyageres: Massonnons vn Palais, quifrappe, ambitieux, Les abismes du pied, de la teste les cieux: Asyle inuiolable, & sacré-sainct refuge Contre l'iré desbord a'vn rauageur Deluge. Sus fondons vne ville, & passons la dedans Encorps & sous vn Roy le reste de nos ans: De peur que diuisez en pauillons & Princes, Nous ne soyons espars par toutes les prouinces, Que la lampe du iour visite de son cours, Sans nous pouuoir donner ni conseil, ni secours. Que si l'ardent tison d'vn intestine guerre, Ou quelque autre mal-heur nous espand sur la terre, Au moins frere laissons pour jamais engrauez Nos beaux noms dans ces murs iusqu'au Pole esleuez.
Comme vn foible Vulcan, que la troupe frilleuse Des pasteurs laisse choir dans lorée fueilleuse D'vne vaste forest, se tient quoy quelque temps, Esleuant les nuaux fumeusement flottant Sur vn humble buisson, puis aydé par Zephyre Fait voye rougissant aux efforts de son ire, Monte du bas hallier au slairant Aubespin De l'Aubespiu au Chesne & du Chesne au Sapin, Gaigne tousiours pays, en courant serenforce, Et ne laisse Dryade en sa natale escorce: Ainsi ce doux propos premierement issu De deux ou trois mignons, fauorable, est receu Des esprits remuants: puis de main en main passe

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Iusqu'au plus malotru du confus populace, Qui desireux de voir parfaite ceste Tour, En mestier diuisé, trauaille nuict & iour.
Les vns d'vn fer trenchant font trebucher les Presnes Les Aunes bazardeux, & les durables Chesnes: Degradent les forests, & monstrent au Soleil Des Champs, qu'onque il n'auoit esclairé de son oeil.
As-tu veu quelque-fois vne ville exposee Au sac a'vn cam vaineucur? Le pleur & la risee Bruyent pesle-meslez. Qui charrie, qui prent, Qui traine, qui conduit. Le Soldat insolent Ne treune lieu prou seur, ni serreur assez forte, Et la ville en vn iour fuit toute par sa porte. Ainsi ces charpentiers pillent en vn moment Des collines d'Assur le fucilleux ornement: D'vne ombrageuse horreure despouillent les montaignes, Et moissonnent, bouillants, les rameuses campagnes, Les chars & les mulets s'entre-choquent, espais: Et l'essieu slchisant gemit dessous le fais.
Ici pour dur ciment nuict & iour on amasse Des estangs bitumeux l'eau gluantement grasse. Le Tuillier cuit ici dans ses fourneaux fumants Enbrique les poussiere. Iciles fondemens Insqu'aux enfers on creuse: & les impures ames Reuoyent contre espoir du beau soleilles flammes. Tout le ciel retentit au dur son des marteaux, Et les poissons du Tygre en tremblent sous les coux. De tonr & de longuer les murs rougeastres croissent, Leur ombre s'est end loin, Ia de loin ils paroissent. Tout bouillonne d'ouuriers: & les foibles humains Pensent au premier iour toucher le ciel des mains.
Quoy voyant l'Eternel, renfrongne son visage, Et d'vn son qui grondant roule comme vn orage Par les champs nuageux, desracine les monts, Et fait crouler du ciel les immobiles gonds. Ʋoyez, dit-il, ces Nains, voyez ceste racaille, Ces fils de la poussiere. O la belle muraille!

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O l'imprenable Tour! O que cefort est seur Contre tant de canons braquez par ma fureur! Ie leur auois iure que la terre feconde Ne craindroit desor mais la cholere de l'onde: Ils se font vn rempart. Ie voulois qu'espandus Ils peuplassent le Monde, & les voicy rendus Prisonniers en vn parc. Ie desirois seul estre Leur loy, leur protecteur, leur pasteur, & leur maistre: Ils choisissent pour Prince vn voleur inhumain, Vn Tyran, qui veut faire à leur despen sa main: Qui despite mon bras: & qui, plein de branade, A ma saincte maison presente l'escalade. Sus, rompons leur dessein: & puis qu'vnis de voix Aussi bien que de sang, de vouloir, & de loix, Ils s'obstinent au mal: & d'vn hardi langage S'animent, sorcenez, nuict & iour à louurage: Mettons vn enrayoir àleur courant effort: Frappons les vistement d'vnesprit de discord: Confondons leurs parole: & faisons que le pere Soit barbare à son fils, & sourd le frere au frere.
Cela dit, tout soudain s'espand confusement Vnie nesçay quel bruit par tout le bastiment: Vn tintemarre tel, qu' on oit parmi la bande Des paisans, que Denys de son Thyrse commande. L'vn parle entre les deats, l'autre parle du nez, L'autre forme au gosier ses mots mal-ordonnez: L'vn hurle, l'autre sisle, & lautre encore begaye. Chacun a son iargon: chac un en vain essaye A trouner les accents, & termes bien-aymez, Dans le berceau tremblant auec le laict humez.
Leue toy du matin & tandis que l'Aurore D'vn clair griuolement l'huis d'vn beau iour decore, Escoute patient les discordantes voix De tant de chantres peints, qui donnent dans vn bois L'aubade àleurs amours, & chacun ensa langue Perché sur vn rameau, prononce sa harangue: Et lors tu conprendras quel meslange de sons

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esle-mesle couroit par-my tant de maçons.
Porte-moy crie l'v•••• porte-moy la truelle: On luy porte vn marteau. Ʋenez-çà, qu'on ciselle, Dit l'autre, c'este tuille: adonc vn Chesne on fend. Sus, qu'on tende ce cable: alors on le destend. Planchez cost eschasaut: on le iette parterre. Baillez-moy le vniueau on luy baille l'esquierre. On crie, on se tourmente, on fait signes en vain. Ce que l'vn a ia fait, lautre desfait soudain. Les confus hurlemens les mettent hors d'haleine. Tant plus chacun trauaille, & moins paroist sapeine.
Bref, comme les maçons, qui bastissent soigneux Dedans le bas courant d'vn fleuue rauineux Les haut spiliers d'vn pont: voyant des monts descendre Cent torrents tous nouueaux, & ia loin loin s'espandre Le flot qui hait ce ioug, quittent soudainement, Fuyans deçà delà, ce beau commencement: Tout ainsi ces ouuriers, voyans venir l'orage De la furur de Dieu, perdent force & courage: Laissent làleur besongne: & d'vn courroucé bras Iettent regles, marteaux, plombs, & niueaux en bas.

Notes

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