Doctrine de la penitence publique Et la forme d'icelle ainsi comme elle se practique en l'Eglise des estrangiers à Londres, deuant qu'on vienne à l'excommunication. Ensemble aussi la forme d'administrer la saincte Cene.

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Doctrine de la penitence publique Et la forme d'icelle ainsi comme elle se practique en l'Eglise des estrangiers à Londres, deuant qu'on vienne à l'excommunication. Ensemble aussi la forme d'administrer la saincte Cene.
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[London :: S.n.,
1552]
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"Doctrine de la penitence publique Et la forme d'icelle ainsi comme elle se practique en l'Eglise des estrangiers à Londres, deuant qu'on vienne à l'excommunication. Ensemble aussi la forme d'administrer la saincte Cene." In the digital collection Early English Books Online 2. https://name.umdl.umich.edu/A06102.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed May 18, 2024.

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❧ L'ORDRE ET FOR ME Q'VON TIENT POVR CELEBRER LA SAINCTE Cene de nostre Seigneur Iesus Christ.

PRemieremēt le iour solennel, plus pro¦chain de celuy auquel on doit celebrer la Cene, est aduerty le peuple, de se pre¦parer pour le iour ordonné à ladite Cene, & pour aider à ceste preparation, on fait le sermon, d'icelle, ou a tout le moins on en touche quel∣que point.

Le iour auquel la Cene se celebre, le peuple estant assemblé, tout, ou en partie, premier que commēcer le sermō on coeuure la table, & pose on dessus le pain en vn grand plat, & sont deux petis platz des deux costez, pour dedans iceux mettre les fragmēs du pain que rompra le Mi∣nistre, pour distribuer aux assistans, on met aus∣si les vaisseaux de verre sur la table, pour distri∣buer le vin.

Apres, le Ministre monte en la chaire, ou ayant fait la confession des pechez, & asseure le peuple que l'absolution, & remission d'iceux est faicte par la misericorde de Dieu, en faueur de Iesus Christ à tous croyantz, il fait chanter vn psalme: puis fait toute la predication du mistere de la Cene & de ses fruictz, laquelle predication

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finée il fait les prieres acoustumées, puis fait chā¦ter veni creator, en lāgue vulgaire, ou le symbole des Apostres, ou quelque autre psalme, & en la fin declaire que nul des Ministres, Senieurs, ou Diacres, ne des autres freres, n'est trouué inydoi¦ne, ou indigne, qui au Iugement humain, ne¦puisse cōmuniquer à la saincte Table de Iesus Christ, puis admoneste le peuple, d'aimer, rete∣nir, & embrasser, l'usage de la discipline ecclesia¦stique, foit en admonestant & aduertissant ceux qui pechent, ou receuant en humilité, & propos da'mendemēt, les corrections des autres, leur re¦monstrant aussi, que s'ilz ont esté parauant negli¦gens, ou contempteurs, de l'une de ces choses, qu'ilz s'en repentent presentement de tout leurs coeurs: & deliberēt se mieulx porter à l'aduenir, attendu que celuy seroit indigne de la table de IESVS CHRIST, qui de fait & de courage mespriseroit, & seroit nonchallāt en telle choses.

Ce fait, le Ministre inuite l'Eglise à prier, & à suiure de leurs coeurs ses parolles, puis dit pour soy, & pour toute l'Eglise: Dieu eternel & tout puissant, qui aduances & illustres continuelle∣ment la gloire de ton filz vnicque entre nous, voicy qu'en ensuiuant sa doctrine nous sommes assemblez, afin de celebrer ces benefices les∣quelz il nous à acquis par sa mort, à la gloire de son nom & du tien.

Parquoy nous te prions tres humblement, pere tressaint, par iceluy ton filz, que tu vueilles estre

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present auec luy, & le saint Esprit, en ceste no∣stre action, & faire par ta vertu diuine que nous ia receuz en la societé d'un corps, auec iceluy tō filz, laquelle il nous à donnée par la cōmunion de son corps, & de son sang, nous puissions estre vn auec toy: cōme auec luy, & estre par foy auec l'usage de ceste Cene, tous les iours confirmez de plus en plus en ceste vnion, voire & exprimer & declarer par ceste imitation de tō filz, l'image d'icelle deuant toute l'Eglise, besongnant pour cela en nous ton S. Esprit. Car ainsi tous seront contraintz confesser que nous auons ia com∣mencé estre tes enfans, apres nous auoir veuz estre gouuernez & conduictz par ton esprit: & que le sainct nom de ton filz, & le tien, est glo∣rifié entre nous. Lequel doit estre loué à tou∣sioursmais. Ainsi soit il.

L'oraison finée, le Ministre exhorte le peu∣ple, qu'un chascun s'esprouue soymesme, iouxte le dire de sainct Paul en la premiere aux Corin¦tes onziesme Chapitre, & fait ladite exhortatiō selon que le seigneur Dieu luy donne par son esprit, & luy enseigne par sa parolle, ou s'il luy plaist il recite celle qui s'ensuit, & dit.

Mes freres, qu'un chascun s'esprouue & exa∣mine sa conscience, pour sauoir s'il sent sa mise∣re, & la pesanteur de ses pechez, & s'il en a vraye repentance, desirant de viure d'oresnauant sain∣ctement & selon Dieu, sur tout s'il à sa fiance en la misericorde de Dieu, & cerche entierement

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son salut en Iesus CHRIST: croyant que le pere luy veut estre propice en faueur de sō filz IESVS, & aussi, si en renonçant à toutes ini∣mitiez & rancunes, à bonne intention & cou∣rage de viure en concorde & charité fraternelle auec ses prochains.

Si nous auons ce tesmoignage en noz coeurs deuant Dieu, ne doutons nullement qu'il ne nous aduouë pour ses enfans, & que le seigneur IESVS n'adresse sa parolle à nous, pour nous introduire à sa table, & nous presenter ce S. sa∣crement, lequel il à cōmuniqué à ses Disciples. Et combien que nous sentions en nous beau∣coup de fragilité & misere: comme de n'auoir pas la foy parfaite, mais estre enclins à incredu∣lité & defiance, comme de n'estre point entiere∣ment si adonnez à seruir à Dieu, & d'un tel zele que nous deurions: mais auoir à batailler iour∣nellement contre les concupiscences de nostre chair, neantmoins puis que nostre seigneur nous à fait ceste grace, d'auoir son euangile Im¦primée en nostre coeur, pour resister a toute in∣credulité: & nous a donné ce desir & affection, de renoncer à noz propres desirs, pour suiure sa Iustice & ses sainctz commandemens, soyons tous certains, que les vices & imperfections qui sont en nous, n'empescheront point qu'il ne nous reçoiue & nous face dignes d'auoir part en ceste table spirituelle. Car nous n'y venons point pour protester que nous soyons parfaitz

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ne iustes en nousmesmes: mais au contraire en cerchant nostre vie en IESVS CHRIST, nous confessons que nous sommes en la mort. Entant donc, que ce sacrement est vne medecine pour les paoures malades, & que toute la dignité que nostre seigneur requiert de nous: c'est de nous bien recongnoistre, pour nous desplaire en noz vices, & auoir tout nostre plaisir ioye & conten∣tement en luy seul.

Premierement donc, croyons à ces promes¦ses, que IESVS CHRIST qui est la verité in∣fallible à prononcé de sa bouche: assauoir qu'il nous veut vraymēt faire participās de son corps & de son sang, à sin que nous le possedions en∣tierement, en telle sorte qu'il viue en nous, & nous en luy, & cōbien que nous ne voyons que du pain & du vin, toutesfois que nous ne dou∣tions point, qu'il accomplit spirituellement en noz ames, tout ce qu'il nous demonstre exteri∣eurement, par ces signes visibles: c'est à dire, que il est le pain celestiel pour no{us} repaistre & nour¦rir à vie eternelle, ainsy que nous ne soyons point ingratz à la bōté infinie de nostre sauueur lequel desploye toutes ses richesses, & ses biens, en ceste table, pour nous les distibuer. Car en se donnant à nous, il nous rend tesmoignage que tout ce qu'il à est nostre. Pourtant receuons ce sacremēt cōme vn gage, que la vertu de sa mort & passion nous est imputée à Iustice, tout ainsi

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que si nous l'auiōs soufferte en noz propres per¦sonnes. Que nous ne soyons point donc si per∣uers, de nous reculer, ou IESVS CHRIST nous conuie par sa parolle. Mais en reputant la dignité de ce don precieux qu'il nous fait, pre∣sentons nous à luy d'un zele ardant, à fin qu'il nous face capables de le receuoir.

Pour ce faire, esleuons noz espritz & noz coeurs en haut, ou est IESVS CHRIST en la gloire de son pere: & dont nous l'attendons en nostre redemption, & ne nous amusons point à ces elemens terriens, & corruptibles, que nous voyons à l'oeil, & touchons à la main, pour le cercher la, cōme s'l estoit enclos au pain ou au vin. Car lors noz ames seront disposées à estre nourries & viuifiées de sa substance, quand elles serōt ainsi esleuées pardessus toutes choses ter∣restres, pour atteindre iusques au ciel, & ētrer au Royaume de Dieu ou il habite. Cōtentōs nous doncques, d'auoir le pain & le vin pour signes & tesmoignages certains, spirituellement la verité ou la parolle de Dieu promet que nous la trou∣uerons. Cela faict, le Ministre faict la confession de foy, cōme elle est contenue au symbole des Apostres, voire si ledit symbole n'a point esté chāté au parauant, pour testifier au nom de tout le peuple, qu'il veulleut tous viure & mourir en la foy & confession de la doctrine & religion chrestienne.

Puis le Ministre recite l'institutiō de la Cene

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escrite en la premiere aux Corinthiens. 11. Chapi¦tre: & dit à haute voix. Escoutons cōme IESVS CHRIST à Institué sa saincte Cene, selon que sainct Paul le recite au Chapitre. 11. de la pre¦miere epistre aux Corinthiens.

I'ay rcceu, dit-il, du seigneur ce que ie vous ay baillé, C'est que le seigneur Iesus, en la nuit qu'il fut liuré, print du pain, & apres auoir Ren∣du graces le rompit & dit: Prenez, mangez, cecy est mon corps, qui est Rompu pour vous. Faites cecy en memoire de moy. Semblablement a∣pres auoir souppé, print le calice disant: Ce calice est le nouueau Testament en mon sang: faites cecy toutesfois & quantes que vous beu∣urez en memoire de moy. C'est que quand vous mangerez de ce pain, & beuurez de ce cali¦ce, vous annoncerez la mort du seigneur, Ius∣ques a ce qu'il vienne. Pourtant quiconque man¦gera de ce pain, ou beuura de ce Calice indi∣gnement, il sera coulpable du corps & du sang du Seigneur. Mais que l'homme s'esprouue soy mesme & ainsi qu'il māge de ce pain & boyue de ce calice. Car quiconque en mange & boit indignement, il prent sa condānation, ne discer¦nant point le corps du seigneur.

Cela dict, il adiouste ce qui s'ensuit.

Nous auōs ouy mes freres, cōme nostre Sei∣gneur fist sa Cene entre ses Disciples: & par cela nous demonstre que les estrangers, & ceulx qui

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ne sont pas de la compagnie de ses fideles, n'y doiuent point estre admis. Parquoy suiuant ce∣ste reigle, au nom & en l'authorité de nostre sei¦gneur Iesus Christ, I'excommunie tous Idola∣tres, blasphemateurs, contempteurs de Dieu, he¦retiques, & toutes gēs qui font sectes apart: pour rompre l'unité de l'Eglise, tous pariures, tous ceux qui sont rebelles a peres & à meres, & a leurs Superieurs: tous seditieux, mutins, bat∣teurs, noiseux, adulteres, paillardz, larrons, rauis∣seurs, auaricieux, yurongnes, gourmans, & tous ceux qui meinent vie scandaleuse & dissolue: leur denonçant qu'ilz ayent a s'abstenir de ceste saincte Table, de peur de polluer & contami∣ner les viandes sacrées, que nostre Seigneur Ie∣sus Christ ne donne sinon à ses domestiques & fideles.

Apres ces choses, le Ministre inuite tout le peu¦ple a venir en bon ordre à la saincte Cene, & leur dict a haute voix.

Nostre pasque, assauoir Christ, a esté sacrifié pour nous: parquoy mangeons en, non point en leuain viel, n'en leuain de mauuaistié & de malice. Mais en pains sans leuain, qui soyent de pureté & de verité. Ainsi soit il.

Cela dict, le Ministre se sied au milieu de la Table, & les aultres Ministres, & Senieurs de l'Eglise, & aussi les Diacres, (si la table les peut tous receuoir). Et lors rompant le pain, & en baillant tant a ceux qui sont proches a ses co∣stez,

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comme aussi dans les deux petis platz, a tous les autres de la table il dict.

Ayez tous memoire que le corps de nostre seigneur IESVS CHRIST, à este baille à la mort pour nous, en remission de noz pechez. Prenez & māgez, car le pain que nous rompōs, c'est la communion du corps de Christ, en la vie eternelle. Puis quant tous ceulx de la table, ont pris le pain, le Ministe prent les vaisseaulx ou est le vin, & les distribue à ceux qui sont plus proches de luy: afin que tous par ordre pren∣nēt le vin, & en baillant lesdictz vaisseaux il dit.

Ayez tous memoire, que le sang tresinno∣cent de IESVS CHRIST, à esté repandu pour la remission de noz pechez. Prenez & beuuez, car la couppe de benediction que nous benis∣sons, c'est la communion au sang de IESVS CHRIST, en la vie eternelle.

Ainsi ce faict a toutes les assietes nouuelles de peuple, & ce pendant quelque Ministre, ou Se∣nieur, lit en la chaire le. 6. Chap. de S. Iean le 9. de la. 1. au Corinth. & quelques autres textes cōuenables a l'action. Puis quand tous ont Cō∣munié, le Ministre dit a toute l'Eglise. Croyez tous ensemble par le tesmoignage de ceste Ce∣ne, que vous auez certaine & salutaire Cōmu∣nion auec Iesus CHRIST: en son corps & en son sang, a la vie eternelle. Adonc il inuite tout le peuple a rendre graces au Seigneur, & suiure de leur cueur ses parolles, & dit.

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Dieu tout puissant, & pere misericordieux, nous te rendons graces par IESVS CHRIST ton filz nostre Seigneur, de ce que tu nous as repu¦ez dignes, de nous refectionner des viandes mi∣stiques d'iceluy, pour la confirmation de nostre foy, & ce afin que nous deplorez, esclaues de pe∣ché, & de mort, soyons asseurez par la cōmuni∣on d'iceluy, ton filz auec nous, & de nous auec luy, en vn mesme corps & sang que nous som∣mes tes enfans par adoption, ainsi comme par nature il est ton filz, & dauātage que par ta mi∣sericorde indicible tu es nostre pere, ainsi cō∣me tu es le sien, supposé que par nostre mespris, & impieté deliberée, nous ne violōs point ceste communion qu'il nous à donnée auec luy. Et pource que retenir en noz espritz, ce tresor ine∣stimable de nostre Communion auec ton filz, excede de beaucoup les forces de noz foibles vaisseaux, veu que ordineremēt nous tombons, & sommes enclins a tout genre devices. Nous te prions humblement (pere tres benin) par iceluy ton filz, qu'ainsi cōme par ta bonté im∣mense, tu eslis les choses basses & cōtemptibles, afin que par icelles tu mettes en lumiere, & esclarcisses à merueilles ta puissance diuine, tu ne defaille point a nostre infirmité, puis que tō filz la receuë en soy: ains gouuernes & condui∣ses noz pensées par ton, esprit, tellement que le monde, & son prince Sathan, sentent que tous∣iours tu nous es present en noz tentations &

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cheutes, à ce que nous ne succombions aucune∣nement, & que nous ne soyons point priuez de la cōmunion de ton filz, que tu nous as donnée. Ceste nostre communion est de ton don (pere tressaint) par lequel tu nous as gratuitement a∣doptez tes enfantz. Garde donc, & couronne en nous, iouxte ta bōté & misericorde ce tien don. Il n'y à rien en nous de refuge, de force, ou espe¦rance. A ceste cause, nous t'inuocquons, nous t'appelons, nous nous retirōs vers toy (pere tout puissant) & nous rēdons du tout à ta sauuegar∣de, par la confiance du merite de ton filz, & de nostre communion auec luy. Nous implorons ta grace, & nous enclinons entierement dedans le sein de ta misericorde, estans asseurez, que tu ne mespriseras point en nous le sang de tō filz, auec lequel & le saint Esprit tu vis eternelle∣ment.

Ainsi soit il.

Icy le Ministre admonneste le peuple, de perseuerer en la grace de Dieu, & monstrer par integrité de vie, qu'il ne mesprise point les bene¦fices de Dieu, a fin que Sathan ne retourne en eux auec sept autres espritz, & que leur fin soit pire en eulx que la passée: puis on chante, nunc dimitis, en langue vulgaire, & en la fin, le Mini∣stre donne congé au peuple, disant.

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Le Dieu de Paix, vous sanctifie entierement, & voz espritz entiers, & ames & corps soyent conseruez sans reproche, en la venue de nostre Seigneur Iesus Christ, auec lequel nous a esté donnée la Communion de tout son merite, sa iustice, & suffisance. Or celuy qui vous a appel∣lez est fidelle, qui aussi le fera, allez en paix, le Seigneur vous preserue de tout mal, & vous conduise en la vie eternelle, Ainsi soit il. 1552

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