L'Hostelerie. Chap. 17.
DIeu vous gard mon hoste. Bien venu monsieur.
Seray-ie logéicy pour meshuy?
Combien estes vous?
Harry, ma beste, Roncin & moy.
Vous serez bien traicté. Entrez s'il vous plaist, on vous tyrera les bottes & les esperons tantost.
Vallet d'estable, ie te príe, frotte bien mon cheual, & luy baille vn botteau de foin, & vn picotin d'auoyné.
Ie luy penseray bien monsieur: n'en doubtez pas.
Mon hoste, quand souperons nous? I'ay bon appetit.
Quand il vous plairra mo••sieur, le souper est prest. Or auant lauons les mains.
Sus sus à table messieurs.
N'attendrons nous pas les autres?
Si ferons comme l' Abbé attend ses moynes: asçauoir en mangeant tant qu'il peust.
Messieurs mangez s'il vous plaist. Beuuez à la ronde, Vous n'estes pas ioyeux.
Faites bonne chere de ce que vous auez. C'est iour de ieusne au i••urd'huy. C'est la vigile de nostre dame. Voyla des oeufs en l'escaille, au beurre, pochez & frits Il faut que ie mange de la chair, car ie n'ayme point les oeufs, ny le poisson.
Voyla donc vn bon chapponet. C'est vne viande bien friande. Sçaymon, quand l'estomac est▪ en bonne disposition.
Ie suis d'opinion qu'vn chappon rosti vault mieux à manger, qu'vn gigot de mouton crud.