De Gaulle et le Québec libre en 1967[*]
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Plenary Address
"Vive le Québec libre " . . . Ces quatre mots prononcés dans un discours improvisé par le général de Gaulle, président de la République française, lors de son voyage au Canada, le 24 juillet 1967, du balcon de l'hôtel de ville de Montréal sont entrés dans l'histoire de France, dans l'histoire du Québec et du Canada, et plus largement encore, peut-être, dans l'histoire des relations internationales des années 1960.
Ces quatre mots ont suscité immédiatement d'immenses réactions, publiques ou semi-publiques, officielles ou privées, à Montréal, au Québec, à Ottawa, en France et dans le monde entier, tout particulièrement en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Après un court instant de silence de la foule présente à Montréal, les réactions sont diamétralement opposées. Elles vont des acclamations et de l'enthousiasme frénétique— essentiellement des Québécois—à l'approbation plus ou moins gênée, à l'embarras, et surtout à la désapprobation la plus ferme et aux plus vives critiques, ces dernières l'emportant, tant dans les milieux politiques canadiens que dans la presse canadienne, française et anglo-saxonne, et dans les opinions publiques, y compris française.
Plus de quarante ans après, le "cri " du président de Gaulle ou "l'appel de Montréal " reste une référence presque incontournable dès qu'il s'agit du Québec. Dans le domaine du tourisme, en témoigne le guide touristique officiel de Montréal 2008–2009 qui consacre la moitié de la présentation de l'Hôtel de ville à l'événement: "Et en 1967, c'est de ce balcon que le général de Gaulle, alors président de la France, lança son combien célèbre "Vive le Québec libre." Dans le domaine politique, la récente polémique de la mi-octobre 2008 l'atteste. Les propos tenus par le président Sarkozy à Québec: "La France est un pays qui rassemble et non qui divise " suscitent de nombreux articles dans la presse québécoise. Dans Le Monde du 25 octobre, un chercheur de l'Université de Montréal et ancien conseiller diplomatique de premiers ministres indépendantistes du Québec, Jean-François Lisée, publie un texte intitulé "Quand Sarkozy enterre de Gaulle," établissant une comparaison entre les positions du fondateur de la Ve République et de l'actuel président. Dans le domaine de l'histoire scientifique, au Canada, les écrits sur le voyage du Général de Gaulle et sur ses rapports avec le Québec et le Canada sont nombreux depuis 1967, et il est impossible ici d'en dresser la longue liste. Parmi les publications récentes, deux méritent un intérêt particulier : une Histoire des relations internationales du Québec, et l'ouvrage de Marine Lefèvre intitulé Charles de Gaulle: Du Canada français au Québec, qui s'appuie sur une exploitation des archives canadiennes et d'importants témoignages dont celui, précieux et fourni—plus de 80 pages—d'Alain Peyrefitte (C'était de Gaulle, tome 3, 2000).[1] En France, les publications sont plus réduites. Les biographies de Charles de Gaulle—de celle de Jean Lacouture à celle d'Eric Roussel en passant par celle de Paul-Marie de La Gorce apportent beaucoup d'éléments.[2] Parmi les travaux scientifiques, deux font autorité : les actes du colloque De Gaulle en son siècle, et le livre de Maurice Vaïsse La grandeur: La politique étrangère de la France 1958–1969.[3]
Ce texte aujourd'hui s'appuie sur ces travaux et ne peut prétendre apporter des révélations sur un sujet désormais bien étudié même s'il s'agit peut-être, selon Alain Peyrefitte, "parmi les pages d'histoire que Charles de Gaulle a écrites . . . [de] l'une des plus mal comprises " ou, en tout cas, des plus polémiques.[4] Parmi les sources nouvelles françaises que nous avons ajoutées aux publications existantes figurent surtout les Documents diplomatiques français de 1'année 1967 mais aussi quelques témoignages de journalistes français comme Bernard Lefort ou Michèle Cotta[5]. Que peut attendre encore, en matière d'archives, l'historien? Peu de choses si ce n'est peut-être dans l'ouverture prochaine des papiers de Gaulle à l'Elysée . . .[6]
Un voyage et un "incident diplomatique français sans précédent "[7]
Un bref rappel du voyage permet de comprendre l'intensité de l'événement et son caractère exceptionnel dans l'histoire diplomatique. Ce voyage n'est pas le premier mais le quatrième qu'effectue de Gaulle au Canada (1944, 1945, 1960), soit le second en tant que chef d'État. De Gaulle a reçu en 1966 une triple invitation à se rendre au Canada, celle du Premier ministre de Québec, Daniel Johnson (septembre 1966), du maire de Montréal, Jean Drapeau, et du gouverneur général, Georges Vanier. A la première invitation, de Gaulle n'est guère enthousiaste. En septembre 1966, de Gaulle répond à Peyrefitte qui lui demande s'il a l'intention de visiter l'exposition de Montréal:
L'organisation même du voyage est exceptionnelle avec l'arrivée en bateau, sur le croiseur Colbert, parti de Brest le 15 juillet, la remontée du Saint-Laurent et l'arrivée à Québec le 23 juillet, alors que la règle aurait voulu qu'il commence par Ottawa. Puis, le 24 juillet, de Gaulle effectue en voiture le parcours entre Québec et Montréal par "le chemin du Roy." Il doit séjourner à Montréal les 25 et 26, y visiter l'Exposition avant de se rendre à Ottawa le 27. Or, après la stupeur provoquée par le discours de l'Hôtel de ville et la déclaration du Premier ministre canadien Pearson estime “inacceptables” les propos du président de Gaulle," de Gaulle annonce le 26 juillet sa décision d'abréger son voyage et de ne pas se rendre à Ottawa. Le gouvernement canadien assure qu'il est "facile de comprendre dans les circonstances. Toutefois, ces circonstances qui ne sont pas le fait du gouvernement, sont fort regrettables ."[10] L' interruption d'un voyage d'un chef de l'Etat est rarissime dans les annales diplomatiques et constitue un incident qui suscite, dans un journal de Québec, la question: "Les relations diplomatiques seront-elles rompues entre la France et le Canada?"[11]
Des mots qui sont à la fois le fruit de convictions et des circonstances
Un propos—a posteriori—du général de Gaulle à Jean-Daniel Jurgensen résume bien cette double influence de la réflexion et du moment: "Je savais que je devais faire quelque chose. Mais quoi ? quand ? où ?"[12] D'emblée, il faut écarter une des explications les plus souvent mises en avant en 1967 par la presse et même certains hommes politiques français (y compris gaullistes, peut-être Pompidou ?), celle d'un Président vieillissant, fatigué pour ne pas dire gâteux et donc incontrôlable! Le discours de Montréal s'appuie sur la force de convictions.
De Gaulle ne découvre pas le Canada et le Québec en 1967. Selon la formule de Marine Lefèvre, il faut reconstituer la "chronique d'un engagement annoncé" aux côtés des Canadiens français . . . ou des Français du Canada.[13] Le chef de l'État, féru d'Histoire, a une connaissance ancienne fort précise de l'histoire de Cartier, de Champlain, de Montcalm, de la Nouvelle France et de son abandon par la France en 1763. Il ne faut pas sous-estimer cette dimension pour comprendre 1967. Cette connaissance livresque a été complétée par les contacts avec les Canadiens durant la Seconde Guerre mondiale et les voyages effectués à partir de 1944. Mais il est vrai que sa position envers les Canadiens français, enthousiaste comme celle manifestée en 1967, a mis du temps à se forger. Elle apparaît comme le fruit d'une lente maturation. La chronologie de cette genèse varie selon les auteurs: 1960 (Eric Roussel)? 1963 (Marine Lefèvre)? ou 1967 (Maurice Vaïsse)? C'est progressivement que de Gaulle devient sensible au fait canadien français. C'est à partir de 1963–1964 que les propos du Général traduisent cette évolution: ainsi, en 1963, en marge d'une note sur la visite officielle en France du Premier ministre canadien Lester B. Pearson, de Gaulle écrit: "Le Canada français deviendra un État et c'est nécessairement dans cette perspective que nous devons agir."[14] Plusieurs facteurs ont contribué à cette évolution qui heurte ses amis Georges et Pauline Vanier:[15] du côté québécois, la Révolution tranquille, la personnalité du Premier ministre Daniel Johnson à compter de juin 1966; du côté français, la fin de la guerre d'Algérie et le "lobby du Québec à Paris."[16] Les préparatifs du voyage, tels qu'en témoignent les Documents diplomatiques français, montrent combien les irritations sont grandes du côté fédéral. Ainsi, en février 1967, le gouvernement canadien propose un programme de deux jours à Ottawa, deux jours à l'exposition [sic] et deux jours pour visiter une ou deux provinces! D'où la réponse en juin, évoquée plus haut: "Le voyage du Général de Gaulle . . . ne saurait s'inclure dans la série des visites de chefs d'État se rendant à l'Exposition universelle de Montréal"![17] Les propos tenus au Québec en juillet 1967 avant le discours du balcon annoncent clairement les sentiments du général de Gaulle, notamment dans le discours au château Frontenac le 23 juillet au soir: "On assiste ici, comme en maintes régions du monde, à l'avènement d'un peuple qui veut, dans tous les domaines, disposer de lui-même et prendre en main ses destinées . . . Cet avènement, c'est de toute son âme que la France le salue . . . "[18]
Le discours de Montréal doit être lu aussi selon la grille de la politique étrangère française sous de Gaulle, souvent résumée par la célèbre formule des Mémoires de guerre: "une certaine idée de la France." Inscrits de longue date dans l'histoire du gaullisme et devenus les lignes directrices de la politique étrangère de la Ve République après la levée de l'hypothèque algérienne en 1962, les "fondamentaux " en sont la résistance aux hégémonies dont l'impérialisme américain, le soutien aux luttes nationales et aux peuples en lutte pour le respect de leur identité, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dont celui des Canadiens français, mais aussi la grandeur de la France dont la défense de la langue française.
Cependant, à ces convictions s'ajoutent les circonstances du voyage qui "dopent" le président de Gaulle. De Gaulle avait, avant son départ, la volonté de faire quelque chose comme il l'avait annoncé à Messmer, le 29 mars 1967: "Je n'irai pas au Québec pour faire du tourisme. Si j'y vais, ce sera pour faire de l'Histoire."[19] Mais il est incontestable que l'accueil reçu durant tout le voyage a largement contribué à l'inciter à s'exprimer fortement. Il a été "dopé " (Bernard Lefort) ou "grisé" (Robert Boulin) par la ferveur, l'enthousiasme frénétique auquel il a assisté depuis son arrivée en crescendo, les foules, les slogans— dont "France-Québec libre," "France libre-Québec libre."[20] Même si la foule—notamment à Montréal—a été habilement "chauffée " et noyautée par le parti séparatiste, le Rassemblement pour l'Indépendance nationale (RIN), de Gaulle ne peut qu'être touché et conforté dans son idée, d'où cette comparaison—audacieuse et blessante pour le Canada—entre le parcours sur le Chemin du Roy et la Libération de la France en 1944 ! En même temps, ce n'est pas la première fois que de Gaulle se livre à ce que son fils appelle aimablement "une improvisation dont il avait le secret " et ce que des contemporains désignent comme "une de ces escalades oratoires dans lesquelles il est passé maître" (Le Monde).[21]
Dans l'histoire de la politique étrangère de la France, le moment constitue, selon la formule de Maurice Vaïsse, "le temps de la parole libre."[22] Depuis 1963, de Gaulle est libéré des questions coloniales avec la fin de la guerre d'Algérie. La France a reconnu la Chine populaire en 1964; elle a fait échec à la supranationalité dans la CEE par le compromis de Luxembourg (1966); elle s'est retirée de l'OTAN le 7 mars 1966; de Gaulle a critiqué la politique américaine au Vietnam dans son discours de Phnom Penh (31 août 1966) et a dénoncé avec des mots très durs le 21 juin 1967 la politique israélienne lors de la guerre des Six jours.
Le discours de Montréal intervient aussi à un moment délicat de l'exercice du mandat présidentiel par le général de Gaulle et cette situation contribue à comprendre la position du chef de l'État. Le second mandat n'a été obtenu qu'après ballottage en 1965. La majorité est affaiblie depuis les élections législatives du printemps 1967. Le contexte économique se détériore comme en témoigne la création de l'Agence nationale pour l'emploi le 13 juillet 1967. Et surtout "De Gaulle a le sentiment de disposer de peu de temps en raison de son âge ". . . soit 76 ans.[23] Tout cela explique ce que le Président déclare à son gouvernement venu l'attendre à l'aéroport d'Orly le 27 juillet au petit matin: "Je n'aurai plus été moi-même si je ne l'avais pas fait."[24]
Quatre mots accélérateurs d'Histoire?
Pour le Québec, c'est indéniable et très connu ce qui justifie de ne pas s'y étendre ici. Certes, ce n'est pas le voyage du Président français qui a déclenché le mouvement indépendantiste québécois. Bien sûr, de Gaulle a sûrement surestimé la force du séparatisme au Québec.[25] Évidemment, des actes forts et durables pour les relations franco-québécoises et l'histoire des relations internationales du Québec ont été posés, avant 1967 et surtout entre 1961 et 1967 dont l'ouverture de la Maison du Québec à Paris en 1961 et l'accord franco-québécois en matière d'éducation signé par Christian Fouchet et Paul Gérin-Lajoie en 1965.[26]
Mais le cri de Montréal a constitué un coup de pouce, "un catalyseur," selon le mot du Premier ministre Pearson en septembre 1967, ou un "accélérateur, tout au moins de facilitateur", selon Marine Lefèvre, pour tous ceux qui voulaient faire avancer la cause québécoise et en particulier l'affirmation du Québec sur la scène internationale sans nécessairement aller jusqu'à l'indépendance.[27] Le 16 septembre 1967, Johnson écrit à de Gaulle: "Votre visite et vos propos auront décomplexé nos gens."[28] Sur un plan diplomatique, franco-québécois, l'ambassadeur Leduc écrit à Couve: "Il s'est passé quelque chose et il est nécessaire que des signes tangibles montrent dans les semaines qui viennent que de nouvelles relations s'établissent entre Français et Québécois ."[29] Inévitablement, se créée "du fait de l'intensification des relations franco-québécoises, une tension entre Paris et Ottawa."[30] Les accords signés entre Alain Peyrefitte et Daniel Johnson en novembre 1967 donnent une nouvelle impulsion à la coopération franco-québécoise.[31] De Gaulle évoque alors, dans une conférence de presse, le 27 novembre 1967: "L'avènement du Québec au rang d'État souverain et maître de son existence nationale." En décembre, Johnson et Pearson échangent au sujet d'un éventuel projet de traité d'amitié franco-québécois sur le modèle du traité de l'Élysée, franco-allemand (1963) ce que le premier dément et ce que le second condamne car "ce serait pour le Québec agir en pays indépendant" et il accuse de Gaulle d'être allé plus loin qu'en juillet.[32]
Qu'à cela ne tienne, une invitation est adressée—sans passer par le gouvernement fédéral—au Québec pour qu'il participe à la conférence des ministres de l'Éducation de France et des pays africains et malgaches à Libreville en février 1968.[33] La France et de Gaulle appuient l'invitation, ce qui créée un nouveau malaise mais n'empêche pas le Québec d'être représenté. Une nouvelle étape vers la reconnaissance de sa personnalité internationale est alors franchie. Sur un plan politique interne, c'est en 1968 que René Levesque fonde le parti québécois qui arrive au pouvoir en 1976, fait voter la loi 101 d'août 1977 qui établit le français comme unique langue officielle, puis organise le premier référendum sur le projet de "souveraineté-association " du Québec en 1980 (échec: 59,6% non) avant que le Premier ministre Jacques Parizeau organise un second référendum en 1995 où le "non " l'emporte de justesse (50,6%).
Pour la France, le discours de Montréal a pour conséquence une image internationale troublée, renforcée dans le Tiers monde et à l'Est, affaiblie dans le monde atlantique secoué, une fois encore, par cet allié perturbateur. A l'intérieur, il révèle un écart entre l'Élysée d'une part et le gouvernement et le Quai d'Orsay, d'autre part, inquiets, regrettant et cherchant à minimiser comme en témoigne le communiqué de Simonne Servais: "en parlant du Québec maître de son destin, il ne faisait allusion à aucune dissidence quelconque des Canadiens français."[34] Il renforce l'éloignement naissant entre de Gaulle et l'opinion publique. Alors que jusqu'en 1967, les Français approuvent majoritairement la politique étrangère du chef de l'État, la tendance s'inverse après le voyage au Québec et la popularité du général chute brutalement même si tout n'est pas dû au Québec. Mais c'est un des "chagrins " du Général, selon la formule des Rouanet.[35] L'opposition socialiste et centriste se déchaîne contre les foucades du chef de l'Etat. La majorité est fragilisée. Du côté de l'indispensable allié que constituent les "Républicains indépendants," Valéry Giscard d'Estaing dénonce "l'exercice solitaire du pouvoir." C'est l'amorce d'une distance affichée en 1969 quand Valéry Giscard d'Estaing dit non au référendum du Général, ce qui provoque une dissension durable entre gaullistes et giscardiens. Du coté des gaullistes, l'unanimité ne règne pas sur le "Québec libre," et surtout le discours de Montréal alourdit le climat des relations de Gaulle/Pompidou, des relations entre la majorité de l'UNR, le parti gaulliste, et les gaullistes de gauche. Ces derniers approuvent largement le Président de la République, à l'image de leur journal Notre République et de Paul-Marie de La Gorce, une de leurs têtes. Pour ces gaullistes, l'appel de Montréal se situe dans le droit fil de la politique française :
Ainsi, pour la France, aux yeux de ces gaullistes de gauche (très attachés au projet social du gaullisme et à sa politique étrangère et très critiques envers l'atlantisme), le "vive le Québec libre" apparaît comme une des pierres d'une politique unique, débordant largement le problème québécois et se déclinant avec le même objectif, de Phnom Penh à Montréal en passant par Moscou ou Luxembourg. Un gaullisme qui non seulement veut aider les Canadiens français mais faire bouger les lignes de Yalta de façon quasi révolutionnaire, dans le monde. Des mots? Parmi ceux prononcés par le général de Gaulle, peut-être ceux de Montréal sont-ils parmi ceux qui ont eu le plus grand effet et pas seulement le plus grand écho?
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The editors gratefully acknowledge the assistance of Michel De Waele in preparing this plenary address for publication.
Stéphane Paquin et Louise Beaudoin, eds., Histoire des relations internationales du Québec (Montréal: VLB Editeur, 2006) et Marine Lefèvre, Charles de Gaulle: Du Canada français au Québec (Montréal, Léméac, 2007).
Jean Lacouture, De Gaulle, tome 3, Le souverain (Paris: Le Seuil, 1986); Eric Roussel, Charles de Gaulle (Paris: Gallimard, 2002); Paul-Marie de La Gorce, De Gaulle (Paris: Perrin, 2000).
Institut Charles de Gaulle, De Gaulle en son siècle, tome 6, Liberté et dignité des peuples (Paris: Plon-La Documentation française, 2002). Le dernier chapitre est consacré à "De Gaulle, le Québec et le Canada" et compte une centaine de pages, dont "Le général de Gaulle et le Québec" par Sylvie Guillaume et de nombreux témoignages dont ceux de Jean Chapdelaine, Claude Morin et Robert Bordaz; Maurice Vaïsse, La grandeur: La politique étrangère de la France 1958–1969 (Paris: Fayard, 1998).
Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle (Paris: Éditions de Fallois-Fayard, 2000), 3:303.
Documents diplomatiques français 1967 (DDF 1967), 2 tomes (Bruxelles: Peter Lang, 2008); Bernard Lefort, Souvenirs et secrets des années gaulliennes 1958–1969 (Paris: Albin Michel, 1999); Michèle Cotta, Cahiers secrets de la Ve République, tome 1, 1965–1977 (Paris: Fayard, 2008).
Agnès Callu, " Les archives du général de Gaulle ," Vingtième siècle. Revue d'histoire, no. 92 (2006): 181-89.
DDF 1967, tome 1, note de juin 1967 (sans date). Les mots "Canada français" sont soulignés par nous.
DDF 1967, tome 2, 26 juillet, télégramme de l'ambassadeur de France à Ottawa à Maurice Couve de Murville, ministre des affaires étrangères.
Georges Vanier était gouverneur général du Canada. E. Roussel, Charles de Gaulle, 836 et A. Peyrefitte, C'était de Gaulle, 348.
Le " lobby du Québec " à Paris est constitué est constitué d'une douzaine de personnes dont des diplomates, Bernard Dorin auprès du ministre Alain Peyrefitte, Jean-Daniel Jurgensen et René de Saint-Légier de la Saussaye auprès du général de Gaulle à l'Elysée; des conseillers comme Philippe Rossillon, Martial de la Fournière, ou Gilbert Pérol; des politiques comme le député Xavier Deniau; et des journalistes comme Pierre-Louis Mallen. Voir à ce sujet : Paul-André Comeau and Jean-Pierre Fournier, Le lobby du Québec à Paris (Québec, Québec-Amérique, 2002).
DDF 1967, tome 1, 8 février 1967, et tome 2, juin 1967 (sans date).
Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (Paris: Plon, 2004), 2:367.
Un sondage d'opinion montre que la grande majorité des Québécois francophones veulent rester Canadiens, encore plus à Montréal qu'à Québec. DDF 1967, tome 2, 15 août 1967.
S. Paquin et L. Beaudoin, eds., Histoire des relations internationales, 23.
DDF 1967, tome 2, télégramme de Leduc à Couve de Murville, 29 septembre 1967; M. Lefèvre, Charles de Gaulle, 192.
Un doute subsiste sur son origine. M. Lefèvre, Charles de Gaulle, 164. Mais elle provient vraisemblablement d'Alain Peyrefitte, avec l'appui du lobby québécois à Paris et l'accord du général de Gaulle.
"Une connerie," selon le ministre des Affaires étrangères, Couve de Murville, cité par E. Roussel, Charles de Gaulle, 841; "une gaffe regrettable" selon le Premier ministre Pompidou, cité par A. Peyrefitte, C'était de Gaulle, 349. Le communiqué de S. Servais, chef du service de presse à Matignon est cité par B. Lefort, Souvenirs et secrets, 202.
Anne et Pierre Rouanet, Les trois derniers chagrins du général de Gaulle (Paris: Grasset, 1980).
Paul-Marie de La Gorce, Notre République, no. 274, 8 septembre 1967.