Abhandlungen zur Geschichte der Mathematik.

288 Paul Mansion:
du mot; il n'est philosophe ou physicien qu'accidentellement. C'est linverse pour GALILEE. GALILEE est, dans le sens ancien, bien mloins astronome9) que physicien: des hypotheses explicatives commodes pour le calcul
ne lui suffisent pas; c'est la realite qu'il veut atteindre: il veut savoir ce
qui est immobile et ce qui se meut. Sa vraie gloire d'ailleurs, c'est
d'avoir ete le fondateur de la Miethode, inductive, experimentale et mathematique a la fois, en philosophie naturelle; c'est ensuite, d'avoir renverse
la vieille conception dualistique (physique terrestre, physique celeste) de
l'Univers, enfin d'avoir trouve les preinieres lois de la dynamique, a propos
de la chute des corps pesants. Mais, si physicien qu'il soit, il sait tres
bien, quel est, d'apres la tradition, 'objet de l'Astronomie. On a de lui
un Trattato della Sfera ovvero Cosmografia (Vol. II de l'Edition FAVARO,
pp. 203-255) ou il expose, avec sa nettete habituelle, ses idees sur ce
sujet. La cosmographie ou description du monde, dit-il en substance, ne
s'occupe pas de tout ce qui regarde le monde: elle traite du nombre, de la
distribution, de la figure, de la grandeur, de la distance et surtout des
mouvements des parties du monde en laissant la consideration de la substance et des qualites de ces parties au physicien (filosofo naturale). Le
cosmographe observe les apparences ou phzenomenes; il imagine ensuite des
hypotheses ou suppositions telles qu'elles repondent aux apparences; en troisieme lieu, il prouve par des demonstrations geome'triques que les phenomenes s'ensuivent des hypotheses; enfin, il fait des calculs qui permettent
de retrouver a chaque moment la position des corps celestes (L. c., pp. 211 -212). Dans ce cours d'astronomie, GALILEE part de l'hypothese que la
Terre est immobile, bien qu'il fut, depuis longtemps, persuade de la doctrine contraire (il la signale dans son chapitre 6), parce qu'il sait que l'on
peut sauver les apparences, en partant de l'une et l'autre supposition.
En maints endroits de ses ouvrages, il a indique avec nettete ce qui
distingue le physicien de lfastronome, ou comme il dit, l'astronome philosophe de l'astronome pur, ou astronome calculateur. Voici, par exemple,
une citation de son livre sur les Taches Solaires (Ed. VENTURI, 1718,
t. II, pp. 98-99; ed. FAVARO, t. V, p. 102): ~ei va retinendo come veri,
e reali, e realmente tra loro distinti, e mobili quelli Eccentrici totalniente,
o in parte quei Deferenti, Equanti, Epicicli, ec. posti da i puri Astronomi
per facilitare i loro calcoli, ma non gia da ritenersi per tali dagli Astro9) I1 l'a meme ete trop peu. Dans son Dialogo de 1632, il a publie une
hypothese sur l'origine des planetes, qui est incompatible avec les lois de KIrPLER
(son ami et son correspondant), publiees depuis longtemps. Voir notre article ä
ce sujet, dans les Annales de la Societe scientifique de Bruxelles, 1894, t. XVIII,
1ere partie, pp. 46-49, 90-92.