Abhandlungen zur Geschichte der Mathematik.

Note sur le caractere geometrique de l'ancienne astronomie. 281
S'il la rejette, c'est au nom de la physique: ~I1 y a des gens, dit-il, qui
tout en se rendant a ces raisons [contre un mouvement de la Terre,
commun avec les autres corps graves], parce qu'il n'y a rien a y opposer,
pr6tendent que rien n'empeche de supposer, par exemple, que le ciel etant
immobile, la Terre tourne autour de son axe, d'occident en orient, en
faisant cette revolution une fois par jour a tres peu pres; ou que si lun
et l'autre tournent, c'est autour du meme axe, comme nous avons dit et
d'une maniere conforme aux rapports que nous observons entre eux. I1
est vrai que, quant aux astres eux mnenes et en ne conside'rant que les
pIlenorences, rien n'emp6eche peut-etre que, pour plus de simplicite, cela
ne soit ainsi. Mais ces gens-la ne sentent pas combien, sous le rapport de
ce qui se passe autour de nous et dans l'air, leur opinion est ridicule....
Les corps qui ne seraient pas appuyes sur elle (la Terre) paraitraient
toujours avoir un mouvement contraire au sien.... S'ils disaient que
l'athmosphere est emportee par la Terre avec la meme vitesse que celle-ci
dans sa revolution [rotation diurne] il n'en serait pas moins vrai que les
corps qui y sont contenus, n'auraient pas la meme vitesse; ou s'ils en
etaient entraines comme ne formant qu'un corps avec l'air, on n'en verrait
aucun preceder ni suivre; mais tous paraitraient stationnaires; et soit qu'ils
volassent ou fussent lances, aucun n'avancerait ou ne s'ecarterait jamais;
c'est pourtant ce que nous voyons arriver, comme si le mouvement de la
Terre ne devait leur causer ni retard, ni acceleration~ (Traduction HALMA,
I, pp. 19, 20, 21).
Apres avoir ainsi rejete la rotation diurne de la Terre, au nom de
la physique, et non pas de l'astronomie, et avoir expose ses autres postulats
fondamentaux, il dit, dans son chapitre 7: ~Ces hypotheses etaient un
preliminaire indispensable pour les details ou nous allons entrer... Elles
seront d'ailleurs conirmnees par leur accord avec les phenomneres qui seront
demontres dans la suite.~
A partir de ce moment, PTOLEMEE n'est plus qu'astronome et quand
plusieurs hypotheses expliquent un phenomene determine, il choisit l'une
ou l'autre a volonte, par exemple, celle de l'epicycle ou de l'excentrique,
pour le Soleil et la Lune: ~La vraie cause de cette apparence d'irregularite
[dans le mouvement du soleil] peut s'expliquer par deux suppositions premieres et simples. L'une ou l'autre rendra egalement raison des phenomenes~
(HALMA, I, p. 170). ~Nous pourrions egalement expliquer la premiere inegalite [de la Lune] par l'epicycle et par l'excentrique; mais comme nous
avons deux inegalites, znos jugeons plus convenable d'employer l'une des
hypotheses pour la premiere inegalite et l'autre pour la seconde~ (EALMA,
I, p. 239).