Nouvelles études sur l'histoire de la pensée scientifique, par G. Milhaud.

L ORIENT ET LEGYPTE

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la ceuvre de science, et non pas seulement oeuvre d'art.
Pourquoi? - Parce que, etant donn6es la hauteur de la
tour, sa stabilite, la resistance des diverses parties les
unes a l'egard des autres, et la resistance du monument
entiera l'6gard des tempetes, une quantite infime de
matiere a servi a la construction. Vous vous rappelez,
pour l'avoir vue, au moins en gravure, la partie inferieure de la tour, jusqu'au premier etage, qui a a peu
pros la hauteur de 70 metres. Sur cette premiere partie
repose une hauteur de tour de 230 inetres. Vous imaginez-vous le colossal tronc de pyramide massif
qu'eussent construit les anciens a la place, vous le savez, de ces constructions evidees, reduites presque aux
aretes de la pyramide? Vous vous rappelez l'ecartement gigantesque des pieds des montants, louverture
6norme des arches et leur hauteur. Comment si pen
de matiere suffit-il? C'est precisement la que la science
intervient, determinant la forme des courbes, la direction des tangentes ou des normales, les dimensions et
le poids des innombrables 6lements qui entrent dans
la construction, justement de telle facon que les conditions de stabilite et de resistance soient assur6es.
Mais en presence des monuments de la vieille Egypte
ou de la Chald6e, de quelles connaissances scientifiques
pourrions-nous y voir le temoignage?
Voulez-vous que nous consultions sur ce point un
architecte c6lebre de l'antiquit6, Vitruve, qui vivait
du temps d'Auguste, et qui justement nous a laisse un
ouvrage complet sur son art?
( L'architecte, dit Vitruve (Livre I, chapitre I), doit
~ savoir 6crire, dessiner, etre instruit dans la geometrie,
{ n'etre pas ignorant de l'optique, posseder la science
< du calcul, connaitre l'histoire, avoir etudie la philo( sophie, avoir acquis des connaissances en musique,