Nouvelles études sur l'histoire de la pensée scientifique, par G. Milhaud.

L'ORIENT ET L'IGYPTE

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cher; de sorte que j'ai peine a croire que le sens du
mot puisse etre discute. Ce qu'on se demande avec
quelque curiosite, c'est 6videmment quelles pouvaient
bien etre les fonctions des harpedonaptes. La premiere
pens6e qui vient a l'esprit, c'est que ce devaient etre
des arpenteurs charges soit de mesurer, soit de niveler
des terrains. Cela pouvait entrer dans leurs attributions, mais suirement il y avait autre chose. Si Democrite les nomme comme poss6dant une science demonstrative, c'est qu'au moins ils en ont la reputation et
l'apparence; c'est que, parmi les operations auxquelles
ils se livrent, il doit y en avoir une particulierement
importante. Les papyrus et les inscriptions confirment
d'ailleurs cette opinion. I)'une part, un des plus anciens
papyrus, qui fait partie de la collection de Berlin, mentionne, en lui donnant une certaine importance, l'operation des Speilspannen (coinme l'ont traduit les Allemands), c'est a-dire l'op6ration qui consiste a tendre la
corde. et ce papyrus remonte a Amemenhat I, de la
douzieme dynastie, dont la chronologie est impossible
a fixer, mais qu'il faut placer suirement bien au dela de
l'an 2000 avant J.-C. D'autre part, les peintures trouvees
sur les murs des temples nous montrent assez souvent
un personnage, qui n'est rien de moins que le roi luimeme, tenant dans ses mains une corde et des piquets,
etil ressort clairement des inscriptions que le roi, ainsi
represente, collabore avec une deesse a la tres grave
op6ration de l'orientation du temple. Nous savons,
en effet, que tous les temples, ainsi que tous les monuments funeraires, en Egypte, sont a peu pres exactement orientes: je reviendrai dans ma prochaine lecon
sur cette question qui touche a l'astronomie. Pour le

1. Cf. Cantor, Vorlestrngen, I, p. 57,