Nouvelles études sur l'histoire de la pensée scientifique, par G. Milhaud.

182 ETUDES SUR LA PENSEE SCIENTIFIQUE
tre tres venere,,,pour connaitre une decouverte aussi
importante que celle de la loi de la refraction, si elle
se fut produite avant 1626. Golius, dont nous voulons
parler, quitta Leyde et s'eloigna de Snellius en d6cembre 1625, pour un voyage en Orient, d'ou il ne devait
revenir qu'en 1629. Or, Golius, au commencement de
1632, ignore encore absolument les travaux de Snellius
sur la r6fraction. Nous le savions deja par les lettres
echangees 'a cette date entre lui et Descartes, notamment par celle de Descartes que nous avons mentionnee
plus haut, du 2 f6vrier 1632. Mais nous avons mieux
aujourd'hui, grace au professeur Korteweg, d'Amsterdam; nous savons desormais que cette ann6e 1632 est
celle ou Golius, qui venait de connaitre deja par
Descartes sa loi des sinus, decouvrit le fameux manuscrit de Snellius. M. Korteweg a retrouve quelques lettres fort importantes, dont F'une de Golius a Constantin Huygens. Par elle, nous apprenons quelle a ete
1'hesitation de Golius a accepter la loi de Descartes
(ingeniosi Descartes invenitm); il a voulu la verifier
par l'experience (et cela confirme ce que nous avionsvu d'autre part); mais ses hesitations n'ont pris fin
que par la decouverte de quelques ecrits de Snellius,
ou il a trouve la meme loi, 6noncee sous une autre
forme. Et Golius, plein d'enthousiasme pour la rencontre merveilleuse des deux savants, dont 'un a ete
conduit par l'exp6rience, l'autre par le raisonnement,
cite et compare les 6nonces qu'ils ont donnes Fun et
l'autre de la loi des refractions. Tandis que Descartes
fait porter la relation sur les sinus des angles d'incidence et de r6fraction, Snellius, limitant par une
mmme normale a la surface de separation des deux milieux le prolongement du rayon incident et le rayon
refracte, enonce que le rapport de ces deux longueurs