Nouvelles études sur l'histoire de la pensée scientifique, par G. Milhaud.

136 ETUDES SUR LA PENSEE SCIENTIFIQUE
tion, et en fit des copies et des photographies qui lui
permirent ensuite de reconstituer a peu pres completement le texte. Si l'on songe que Fl'criture des traites
mathematiques apparaissait a demi effacee sous celle,
moins ancienne, d'un recueil de prieres, - que le format et l'ordre des feuillets avaient ete completement
changes par le dernier copiste, et si I'on jette les yeux
sur la photographie d'un de ces feuillets qui accompagne la communication de Heiberg dans 1'Hermbs, on
aura une id6e desdifficultes qu'a rencontr6es l'6minent
professeur de Copenhague, et du grand nmerite qu'il a
eu a les vaincre.
Disons bien vite qu'il a ete paye de sa peine. Outre de
nombreux extraits d'ouvrages d'Archimede que nous
poss6dions deja, le nouveau manuscrit contient une
grande partie du Traite des corps flottants, dont
nous n'avions qu'une traduction latine; - un traite
inedit, le Stomachion (nom d'une sorte de jeu geometrique); mais surtout le Traite de la methode
('EoScxd6v ou "Edooos), dont nous ne connaissions
encore que le titre par de rares commentateurs anciens,
et qui pr6sente le plus grand intetre pour l'etude de
la pensee mathematique chez les Grecs. C'est ce dernier traite dont nous avons aujourd'hui le texte et les
traductions; c'est lui qui fera l'objet de cette etnde.
~
Archimede s'adresse Eratosthene. II lui a envoye
autrefois, dit-il, les enoncs de deux theoremes qu'il
avait d6couverts, mais dont il ne lui donnait pas les
demonstrations; elles se trouveront dans le present
livre. Les theoremes dont il s'agit comparent, I'un le
volume d'un segment de cylindre a celui d'un prisme,