Nouvelles études sur l'histoire de la pensée scientifique, par G. Milhaud.

114 ETUDES SUR LA PENSEE SCIENTIFIQUE
gle rectangle isocele. L'6nonce (d'apres lequel le carre
construit sur la diagonale d'un carre est le double de

4,
/ I
/ \? \
I. I
I / I
/
/, g /
Fig. 1.
mitif, et en insc

ce carre) est accompagne,
dans la traduction de Burk,
de la figure 1 due au traducteur, mais qui a bien des
__ chances de rappeler celle de
/, l'auteur lui-meme, et qui rendait inutile tout raisonnement
et tout commentaire. Il suffirait, d'ailleurs, de modifier
legereiment cette figure, en
doublant le cote du carre pri-:rivant dans le grand carr6 le carre

de la diagonale, pour obtenir la demonstration intui

tive que Platon fera mettre,
de l'esclave, dans son dialogue du Menon (tig. 2). La
vieille tradition se sera conservee jusque-la: en realite,
les Elements d'Euclide euxmemes en auront garde des
traces nombreuses.
En dehors de ce cas si

par Socrate, sous les yeux

/ I
/ \
I /
I/
/ x
N
\

simple, c'est tres probable-,"
ment le triangle 3-4-5 qui.
fut connu le premier. Les Fig. 2.
temoignages fort anciens recueillis en Chine et en Egypte, joints a la grande
simplicite des nombres qui mesurent les cotes, en sont
un gage suffisant. Faut-il croire que l'exp6rience seule
intervint ici? Oui, sans doute, tout d'abord, et dans des
temps extremement recules, des arpenteurs ou des ingenieurs, habitues, comme le montre Apastamba lui