Memoirs presented to the Cambridge philosophical society on the occasion of the jubilee of Sir George Gabriel Stokes, bart., Hon. LL. D., Hon. SC. D., Lucasian professor.

SON INFLUENCE SUR LA PHYSIQUE MODERNE. xxiii Considéré à ce point de vue, le troisième livre de 1'Optique n'est plus la discussion seulement impartiale de systèmes opposés; il apparaît comme la peinture des souffrances d'un génie puissant, tourmenté par le doute, tour à tour entraîné par les suggestions séduisantes de l'imagination et rappelé par les exigences impérieuses de la logique. Nous assistons à un drame, à l'éternel combat de l'amour et du devoir, et c'est le devoir qui a été le plus fort. Telle est, j'imagine, la genèse intime de la Théorie des accès, mélange bizarre des deux systèmes opposes; elle a été beaucoup admirée à cause de l'autorité du grand géomètre qui a eu la gloire de ramener l'ensemble des mouvements célestes à la loi unique de la gravitation universelle. Aujourd'hui, cette théorie est abandonnée; elle est condamnée par l'experimentum crucis d'Arago, réalisé par Fizeau et Foucault: on doit pourtant reconnaître qu'elle a constitué un réel progrès par la notion précise et nouvelle qu'elle renferme. Le rayon de lumière considéré jusque-là était simplement la trajectoire d'une particule en mouvement rectiligne: le rayon de lumière tel que le décrit Newton possède une structure périodique régulière, et la période ou longueur d'accès caractérise la couleur du rayon; c'est là un résultat capital. Il ne manque plus qu'une interprétation convenable pour transformer le rayon lumineux en une onde vibratoire; mais il faut attendre un siècle, et c'est le Dr Thomas Young qui, en 1801, aura l'honneur de la découvrir. III Reprenant l'étude des lames minces, Thomas Young montre que tout s'explique avec une extrême simplicité, si l'on suppose que le rayon lumineux homogène est l'analyse de l'onde sonore produite par un son musical; que les vibrations de l'éther, soumises aux lois des petits mouvements, doivent se composer, c'est-à-dire interférer, suivant l'expression qu'il propose pour exprimer leur action mutuelle. Quoique Young eût pris l'habile précaution de se réclamer de l'autorité de Newton*, l'hypothèse n'eut aucune faveur; son principe d'interférence conduisait à cette singulière conséquence que la lumière ajoutée à de la lumière pouvait, dans certains cas, produire l'obscurité; résultat paradoxal, contredit par l'expérience journalière. La seule vérification que Young apportât était l'existence des anneaux obscurs dans l'expérience de Newton, obscurité due, suivant lui, à l'interférence des ondes réfléchies aux deux faces de la lame; mais, comme la théorie newtonienne interprétait le fait autrement, la preuve restait douteuse; il fallait un experiment'um crucis, Young ne réussit pas à l'obtenir. " Comment ces attractions (gravité, magnétisme et élec- initiateur de la théorie de l'émission. En réalité, il hésite tricité) peuvent-elles se produire, je ne m'y arrête pas ici. entre les deux systèmes opposés dont il aperçoit claireCe que j'appelle attraction peut être produit par des impul- ment l'insuffisance et, dans cette discussion, il s'efforce de sions ou par d'autres moyens que j'ignore..." s'éloigner le moins possible des faits bien établis: voilà Il y aurait encore bien des remarques curieuses à faire pourquoi il ne formule aucune théorie dogmatique. Il sur l'état d'esprit du grand physicien, géomètre et philo- serait donc injuste de rendre Newton responsable de tout sophe, qui se révèle naïvement dans ces " Questions." Les ce que les partisans de l'émission ont abrité sous son courts extraits qui précèdent suffisent, je crois, à justifier autorité. la conclusion qui ressort de cette étude, à savoir, que * The Bakerian Lecture, on the Theory of Light and Newton n'avait pas, sur le mécanisme de la lumière, les Colours.-By Thomas Young. Philos. Trans. of the Royal idées arrêtées qu'on lui prête en le considérant comme SocietyJ of London, 1802, p. 12. d2

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Title
Memoirs presented to the Cambridge philosophical society on the occasion of the jubilee of Sir George Gabriel Stokes, bart., Hon. LL. D., Hon. SC. D., Lucasian professor.
Author
Cambridge Philosophical Society.
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Page XVI
Publication
Cambridge,: The University press,
1900.
Subject terms
Physics.
Mathematics.
Stokes, George Gabriel, -- Sir, -- 1819-1903.

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"Memoirs presented to the Cambridge philosophical society on the occasion of the jubilee of Sir George Gabriel Stokes, bart., Hon. LL. D., Hon. SC. D., Lucasian professor." In the digital collection University of Michigan Historical Math Collection. https://name.umdl.umich.edu/abn6101.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed May 24, 2025.
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