Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg.

57' ' ES ÉLE ' TAPES.DE LA IP. LOSOPî8tI, MT,''IX.MATÎQllE
elaiior ts spa,i s o'i n1irera le systrne des lois a.st. onorm iques
et physiques,
363.,>s- Ait si O.a u.ne base assurétment. plus large que celle de
la dJctrine car'rts:ienite, mais.conforrnément à son inspiration
profonde., e- rtla.blit,':iti de intelligencec hlumnine. L"oppo:
sition. entb;'c! >rieitalion de la biologic et l'orientation- de la
math bém:atilque, que plus d'un philosophy.coDsidtree connme un
fait éta!li, nois ptraît une illusion; et on pourait historic
quemernt rendre 'osmpte de cette illusion en se rappe'lant par
suite de quelles circ<nstances.ls mmath6maticiens se sont faith
une idée i exacsaet.e de la biologie, ou les biologistes se fit une
idée inexacte de la mathrnatique. Nous nous eontet erols de
citer une page i.e ri:euse -où se traduit le sentiment ameri que la
supérioritré Ieci4e f 'par ]es géomè'tres de l'Acradirnie des S..ttences
avait laissé chez les n;aturalistes du conînence.uent du
xiXe siecle: ~ Les sie smathématiques régnaient en souveraines dans cette société; évidemmnent perfectionnées par les
travaux des Euler; des Bernouilli, des Clairault,des d'Alembert,
des Laplace, elles étaient arrives à une ree telle prépondérance, à
un e tellc importance, qu'elles emb rassaient, commee de- I1:
domnaline, l'astronomie et àl pihysique; qu'elles tendaient a en.
fare aut.ant de la chimit eft môrme de la miné'ra!ogie, par la
cristaitlographie. L[.es scien? s naturelles, proprement dites,
aiossi bieiî dtans les Jleses que dans les phinomiènes -dont elles
s'occupent, se pritant pen ou point à une application des
mathématique, deait e idoanc être iima appréciées danls l'Académrie et, par cotnsiqent. elles étaient né4g'liges <. ~ Peut-être:,
et mé, me h l'epoque de Linné et de Cuviel,!a biologie paraissait-eile encore trop attache aux classifications statiques dont
la logique aristotlicienne lui: offrait le mrodfde. Aujourd'tui,
les rôles seraient renverss, La biologie s'est é8mancipée de
ce f>ormanlisme abstrait; elle est devernue une science positive,
grice à l-a notion fondamnentaie de la relation entre l'in.divid:.J
et le milieu,iversel, qu le l'analys athmatique de, Njewtonl
avait f'ait pé6étrer dans..temonde nde la nature inorganiquae
Elle 7sembln-e séYi.oigner de ta mat.hématique, qu'elle reléguerait
volontiers au. plus bas degré de Ia réalité; mais c'est en attribuant
à tla mBathéltatique, prl cisment cette inl.er pr tation antiscientifisqu e do ele- e fe plaint d'avoir été jadis victi.re,
1. Do Blain.vile et Mauipieti, Hitstoire des sciences de l'organisation et de leurs
progffrs cornre base de la philosuophie, L. III,: 1845, p. 369. eités par Revault
d'Atlonues, in Ltaarnck, Introduction, p. 55.