Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg.

CHAPITRE XIX
I.'tD iE D"E LA:) i':DUCTION A. BSOLUE
LES ~ ABSOLUS' > NEWT:fO'Ir'ENS.47. - Si dans la pensée tde M, ussell le prestige dut réalisme
survit aux contradictions mortelles que la critique logistique a
elle-.néme dévoilées, 'cest qu'Il lui paraeilt nécessaire pour Céchapper au scepticisme scientifique de posern en principe qfue les propositions de la sciences sont vraies, non parce qu'elles sont
crues, mnais parce qu'elles existent L tire de rdéalité transcelndante a:n-térieurement i leur verification. Ou la science est unu
tissa d'impressions illisoires, iun rétv;e human et subj-ectif; et,
suivant la curieuse interi}rétation que M. liussel done de la
philosophie- kandienne, 1e point de vue cri ique se ramnle au
psychologisme 1. Ou il y a, m)telogiqueiment parlan.t, ltelle chose
que mouvemein absoliu, iemps absolu, espace absolu.
Selon nous, ce pr: t endu dilemmne implique entre le language de
la m1e.aphysiqute et le langage de.la science ue sériede c 0onfusions qui ont je.é leur ombrie sur maintes discilussions co.illemioraines, et dont il serait desirable que i'horizon de la philosophic
natihématique fûut dfinitivement dé'gagé.
L'idée du movement absolu est liée aux doinnees de la vie
intime le movement émane de notus, ou, se reprféisentant en
nous, il s'accoimtpagne de sensations d'ordre particulier qui ne
laissent pas de doute sur la réalité du phé,nomène. Nous croyons
spontanément au mouvement absolu, et cette croyance suffit
dans bien des cas. M. Bergson rappelle la b)outade de 1Morus,
ecrivant à Descartes: ~ Quand je suis assis traquille, et qu'in
autre, s'éloignant à un mille, est rouge de fatigue, c'est bien lui
1. Bullelin de Ji Société française de philosophic stancee du 23 mars 19J1)
" annrée, p..;8.