Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg.

LE P. SACCHERI 317 La création de ces pseudo-géomtiries, parallèles aux pseudosyllogismes dont nous venons de parler, anticipe, en dépit des intentions de Saccheri, l'euvre des Lobatschewsky et des Riemann. Avec une pénetrafion tout à fait remarquable, il prend pour base la consideration du quadrilatère birectangle isoscèle AB CD ou mieux du quadrilatère trirectangle LMBD. Les angles L,M,B étant droits, D peut être droil (fig,, 11) (et c'est le postulat d'EuClide, sous la forme e- ) que déjà lui avait donnée au xm~I siècle le commentateur persan Nasr Eddin-al-Tusi 1) ou bien soit obtus soit aigu -deux hypotheses A M B dont il s'agit de suivre les consequences jus- Fig. 41. qu'à ce qu'y apparaisse une contradiction formelle: Vélimination de ces hypotheses apporterait alors une valeur apodictique a la thèse euclidienne. A l'épreuve, les deux hypotheses témoignent d'une dissymétrie curieuse. Saccheri croit pouvoir faire -la preuve que l'hypothèse de l'angle obtus est absolument contradictoire. I1 lui suffit-de quelques propositions pour démontrer que l'hypothèse conduit à' concevoir deux droites distinctes ayant deux points cQmmuns; ce qui la met, suivant Saccbheri, en contradiction avec une propriété essentielle de l'espace, elle qui, dans la Vulgate des Éléments, forme le postulat VI. Il y a donc clarté parfaite2. Au contraire, Saccheri ne parvient à devoiler de contradiction dans l'hypothèse de l'angle aigu qu'au prix de deductions laborieuses et donit il n'est pas lui-même entièrément satisfait; il réussit seulement a montrer que dans l'hypothèse de l'angle aigu, on arriverait à concevoir deux lignes qui ont une perpendiculaire commune et un point commun. Cela est, ajoute-t-il, contraire à la nature de làaligne.droite. Mais de cette assertion, qui conserve une forme métaphysique,, peut-on conclure à une contradiction formelle? Saccheri ne regarde pas son couvre comme la solution définitive du débat.. Il avait, semble-t-il, retardé autant qu'il était possible, la publication de son Euclides 1. Cf. Bonola (tr. LiebranE),,Die Nichteuklidische Geometrie, Leipzig, 1908, p. 13. 2. -Euclides ab omni næovovindicatis sivé Conatus geometricus quo:sabiliantur prima ipsoe universal geometrit- principia, Milan, 1733e prop., XIVÏ.p. 19.' Cf. Mansion, Annales da 'la Société scientifique de Bruxelles, t. XIV, 1889-1890, p. 35 et suiv. 3. Prop., XXXHII, p. 70. 4. IProp., XXXIX, Schol., p. 98.

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Title
Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg.
Author
Brunschvicg, Léon, 1869-1944.
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Page 310
Publication
Paris,: F. Alcan,
1922.
Subject terms
Mathematics -- Philosophy

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"Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg." In the digital collection University of Michigan Historical Math Collection. https://name.umdl.umich.edu/aan8827.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed April 29, 2025.
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