Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg.

134 LES ÉTAPES DE LA PHILOSOPHIE MATHÉMATIQUE En opposant les relations spatiales aux relations purement abstraites de l'équation, Leibniz soulève un problème nouveau, problème redoubtable dans sa propre philosophie, dont la discussion occupera les derniers moments de son activité intellectuelle et dont l'étude suggérera plus tard à Kant les idées maîtresses de la Critique de la Raison pure. Mais par la il nous avertit que pour ses prédécesseurs immédiats les termes du probléme étaient différents; l'espace leur paraissait présenté par la science analytique de Descares à titre de réalité intellectuelle, et c'est a partir de l'intellectualité pure de l'espace qu'ils formulaie it les questions d'ordre philosophique. L 'TENDUE INTELL1IGIBLE ET L'ETENDUE RiELLE 86. - Le meilleur moyen de péné,trter la pensée de Malebranche sous le biais où nous avons à l'envisager, nous semble être de mettre en regard deux passages tir6s, l'un des Entretiens, l'autre des Mldiations., Dans Ml'u alebranche crit: ~ Non, Aris'e, it tn' a point de deux sortes d'étendues, ni de deux sortes d'idées qu i les reoprés enter. Et si cette étendue à laquelle vous pensr;ez Tvus tou:<chait, mtlodi tiait votre àme par quelque sentinment, d4l.;hiteigible qune'lee est, ellc vous paraîtrait sensible ~ Dans l'autlre, il ait grif au ~i miserable Spinosa ~ de n'avoir pas su distinger (< deux especes d'étendues, l'une intelligible, l'autre atérelte )>,e~. Dans le premier cas Mal'ebranche parle en g6omaère; la géométrie a pour objet l'idée de l'étendue, et toutes Ies dé'terminations spatiales qui se présentent dans le monde sensible ont leurs raisons dans l'essence intelligible de l'étendue; et tel est le principle oi i alebranche s'accorde avec Spinoza. ~ Je, trove, Monsieur, écrit-il à Dortous de Mairan, que l'auteur est plein d'équivoques et qu'il ne prouve que'cette vérité, que l'idée d'une étendue infinie est présente à l'esprit en sorte que l'esprit ne peut l'épuiser, et cette vérité encore qu'il n'y a point deux sortes d'idées d'étendues s. ~ En passant de la science géomét rique à l'univers donné on ne rencontrera donc aucune pr:-p'ifétd spatiale dont l'étendue intelligible ne permette de rendre compte. Mais cela ne signifies nullement que l'existence même de l'univers soit une conséquence nécessaire de cette essence intelligible; et. c'est ici qu'au jugement de Malebranche t. hI, -12. 2. iX, i.e 3. Lettre du /12 juin 171i, Éd. Cousin, p. 312.

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Title
Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg.
Author
Brunschvicg, Léon, 1869-1944.
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Page 130
Publication
Paris,: F. Alcan,
1922.
Subject terms
Mathematics -- Philosophy

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"Les étapes de la philosophie mathématique, par Léon Brunschvicg." In the digital collection University of Michigan Historical Math Collection. https://name.umdl.umich.edu/aan8827.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed April 29, 2025.
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