Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

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~7O AGUINALDO ET LES~ PHILIPPINS

((En Allemagne, 'a la chute du jour, lorsque trop,
rarement Iles trilles vari~s du rossignol venaient
charmer mon oreille, c'dtait ta prdsence qui inspi-~
rait le c~leste chanteur. Si j'ai pensd hi toil1 La
fivre de ton amour donnait une Amne aux broull.
lards et rdchauffait les glaces de ces pays du Nord.
En Italie, le beau diel azur6, par sa 1impiditW et par
sa profondeur, me parlait de te~s yeux, les gracieux
paysages me redisaient ton sourire, comme les
campagnes d'Andalousie, emabaum.6es d'aromes,
peupl~es de souvenirs orientaux, remplies de couleur et de poe-sie, m'entretenaient de ton amour.
i)Dans les nuits de lune, (le cette somnolente lune
d'Europe, je me demandais, voguant dans une
barque sur le iethin, si je ne pourrais pas tromper
ma fantaisie pour te voir apparaitre, entre les peupliers de la rive, assise sur un rocher, ou bien
chiantant au milieu des ondes, dans le silence de la
nuit, comme la jeune- file des consolations, charg~e
d'egayer la solitude et la tristesse de ces vieux cha'teaux 'ruin~s. J'errais par les bois peuplds de ces
fantastiques cr~atures, filles de po~tes, remplis de
myste'rieuses l6gendes des g~ne'rations passees. Je
prononcais to.n nom, je croyais te voir dans la
brume s'dlevant du fond de la vallde, je croyais
t'~outer dans le murmure des feuilles; et quand
les payssans, revenant du travail, faisaient entendre
au loin leurs refrains populaires, ii me semblait
que ces accents s'harmonisaient avec mes voix in-.