Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

44 AGUINALDO ET LES PHILIPPINS
tait et s'6orchait contre les pierres saillantes et
les plantes immondes qui croissaient eritre les crevasses. Patis la manivelle s'arrkta, 1'alferez coniptait les secondes.
- Montez! commanda-t-il s~chement an bout
d'une demi-minute.
Le bruit argentin et harmonieux des gouttes re.tombant dans 1'eau. annonca. le retour du supplici6
ai la lumi~re. Cette fois, comnne, la pesanteur dii
contre-poids 6tait plus grande, il monta. avec rapiditc. Les cailloux, les debris de pierre arrache's des
parois tombaient en cr~pitant.
Le front et la chevelure converts de fange bour-~
beuse, la figure remplie de blessures et d'dcorchures, le corps mouilld et d~gouttant, il apparut
aux yeux de 1'assembl~e, silencieuse, le vent le faisait trembler de froid.
- Veux-tu avouer? lui demanda-t-on.
- Prenez soin de ma scour, murmura, le rnallheureux.
La manivelle de bambou grinea. de nouveau et le
condamn6 redescendit, l'alferez compta. une minute,.
Quand 'Tarsilo remonta, ses membres Rtaient
contracts, violac~s. It dirigea, un regard sur ceux
qui l'entouraient et maintint ouverts ses yeux injecte's de sang.
- Veux-tu avouer? Iii demanda encore 1'alferez
avec ennui.
Tarsilo secoua n~gativement la tote; on le redes