Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

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PIECES ANNEXES

ennemis ravis, ce fat un encouragement a de faux
bruits encore. Ne devrait-on pas donner quelque raison s6rieuse, quelque chose de plus qu'une simple rumeur, pour saisir ainsi tout a coup ce qui nous appartient? A Manille on a montre toute considaration aux
Espagnols, naguere ennemis des Americains, mais
les Filipinos, amis, allies de ces derniers oat souvent
ete traites en ennemis.
> Est-ce que cela cadre avec la notion que les Americains se font de la justice?
>> Le peuple filipino ne pent comprendre, malgr6
que ses chefs lui disent de ne pas protester et que
tout finira bien. Les Americains nous demandent
de tenir les n6tres tranquilles, d'eviter toute conflagration en attendant la decision de la Commission de
la paix. Nous le ferons avec joie, mais nous demandons que le gouvernement de Washington donne aux
Am6ricains des instructions semblables.
>> Depuis le commencement des rapports, depuis
qu'on a a Singapour et a Hong-Kong presse Aguinaldo
de revenir a Cavite et d'aider les Americains jusqu'a
la chute de Manille, nous avons agi d'aprs les avis et
au su des fonctionnaires americains. Pendant ce
temps nous avons conquis tout Lucon en dehors de
Manille; les Am6ricains nous reconnaissaient officieusement et nous encourageaient; mais quand Manille
fut prise etle but principal atteint, on ne nous connut
plus, on nous traita meane comme indignes de confiance. Cela est-il juste? Nous ne pouvons attribuer
le changement soudain d'encouragements amicaux et
de coop6ration qu'a des ordres donn6s par le gouvernement de Washington aux fonctionnaires de Manille, d'dviter de compromettre le gouvernement am6 -ricain en reconnaissant d'une maniere quelconque les
Filipinos ou leur gouvernement. Ces fonctionnaires