Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

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288 AGUINALDO ET LES PHILIPPINS

Enfin, ii dut ce'der &, la pression de l'opinion publique et, le 5 mai, Otis transfdra ses pouvoirs At
son successeur Mac-Arthur.
Le moment oii ce dernier prit le commandement
e'tai't d'ailleurs pluto't critique: on 6'tait de nouveau
& la sai'son des pluies et les troupes ame'ricaines
se trouvaient encore contraintes hi une inaction
force'e; de plus on allait recevoir de Mindanao et
de Soulou de tre's f~tcheuses nouvelles.
Au debut des hostilite's on avait appris avec,
quelque surprise que la grande Ilie, toujours si rebelle aux Espagnols, avait effectue', sans la moindre
resistance, sa soumission aux Ame'ricains. Certains
reste'rent tre's me'flants au sujet d'un tel succes, dont
le gene~ral Otis ne manqua. pas de faire ressortir
orguefileusement l'importance.
Les gens sceptiques avaient raison!
Les Moros'n'ayaient vu au debut chez les Ame'*
ricains que les adversaires de leurs 6lternels ennemis, les Espagnols, et, 'a ce titre, uls ne s'e'taiient
pas opposes a ce que le drapeau des Etats-Unis
remplac~t celui de l'Espagne lah oui, grace & une
rente faite "a leur sultan, elle avai't e'te autorise'e h
l'arborer.
Mais quand les Moros virent les troupes yankees
se caserner A Cagayan et Zamboanga, les deux
ports principaux. de Mindanao, leur attitude changea, et, le ler j uin, quelques minutes avant le lever
du soleil, mulle d'entre eux, arme's de fusils, de