Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

LE BILAN D'UNE CONQUPTE28

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Aguinaldo 6ltant absent, Luna dut demander &
l'officier de garde oii se trouvait son chef. bans
quels termes la question fut-elle posee, et dans
quels termes fut la' redponse, c'est ce qu'on ignore.
Quol qu'il en soit, Luna prit son revolver et fit feu
sur l'officier; puis, dans un subit paroxysme de
col1're, il se serait exprim6, avec une telle violence
contre Aguinaldo - chose tout 'a fait invraisemblable - que le capitaune du poste aurait donne'
l'ordre aux soldats de garde de le tuer, et avec lMi
don Ramon, son aide de camp. Ce qul fut fait.
)) Antonio Luna n'6'tait 'age' que de trente et un
ans; venu h Paris tre's jeune, il e'tudia la chimie
dans divers laboratoires, puis, apre's s'Otre rendu 'a
Madrid pour y passer divers examens, i1 fut admis
'a I'Jnstitut Pasteur, ott, sous la direction dui docteur Roux, 11 s'occupa de microbiologie. Nomme'
sous-directeur du laboratoire de la ville de Gand,
il quitta ce poste de's qu'il sut qu'aux Philippines
ses compatriotes se soulevaient contre la domination espagnole.
A peine de'barqu6 'a Manille, il fut en butte aux
persecutions du clerge' espagnol et Polavi~ja, Ame
damnele des moines, le fit condamner 'a vingt ans,
de travaux forces. II fut transport6' de Manille 'a
Cadix sur un navire de guerre, A fond de cale et
le's fers aux pieds. Le ministre d'outre-mer d'Espagne e'tait alors M. Moret. Outra' du traitement
barbare auquel Luna avait e'te soumis, il Mu fit