Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

SOUVENIRS DE VOYAGE 2

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Et comme j'insistais, faisant observer que le m-oment.6tait peut-6tre mal. choisi pour traiter avec
les Am~ricaiDS, que les pertes suhies apr~s la sai-~
son des pluies rendraient sans doute plus -accommodants les envahisseurs.
- AhI 1mais, fit Torr~s, nous ne voudrions pas
qu'ils soient trop dkcouragds. Nous souhaitons des
r~formes et certaines libertds: mais nous ne vouIons point que les Ame'ricafins s'en aillent. Eux
partis, ce serait une sorte de regime socialiste et
nous perdrions nos hiens I
II n'est pas besoin, j'imagine, de longs commentaires pour faire ressortir l'importance des d~clarations de M. Torr~s. Je Les ai contr6]es A plusieurs
reprises et j'ai acquis la conviction qu'elles dtaient
conformes A la r~alIt6 des choses.
Oui, 1'insurrection des Philippines est plus qu'pun
mouvement nationaliste.
Sans doute, elle fut "a l'origine un sou1*~vement
contre la tyrannie des pr~tres et des moines
les Tagals r~solurent de secouer un joug aussi
abominable. Mais, rdvoltds contre les oppresseurs
espagnols, les Philippins r~fldchirent et peu 'a peu
ils englob~rent dans uine haine commune tous ceux
en qui uls virent des maitres du passe, du prdsent
ou de l'avenir. Ft maintenant, 'a colte de la guerre,
pour l'ind6pendance, 11 y a la lutte -des classes,
consciente chez les uris, instinctive chez les autres.
Si bien que, nombre de riches Philip pins plus