Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

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234 AGUINALDO ET LES PRlILIPPINS

Et du nm~me coup, Le Gentil va nous enseigner ce
mnoyen diabolique tout en nous delcrivant, de facon
pittoresque, le cigare, dont le nomn sans doute
n'e'tait pas encore passd dans notrelangue.
((Tout le monde fume, dit-il, les femmes comme
les honmmes; on a, pour cet effet, des bouts de tabac
faits expr~s de 4, 5 A 6 pouces de longueur et gros,
c~ornme le pouce, un pen plus, un peun mons; on
l'allnme par un bout et on tire par I'autre eli le
tenant entre ses, dents ou. ses, 16vres, comme Onl
ferait d'une pipe; on rencontre rarement dans les
rues des femmes sans un tabaco At la bouche; les,
hornmes qui cherchent des rendez-vons en ont
aussi, nmais touj ours, Oteint; lorsqn'ils, rencontrent
une femme qui leur plait, uls l'arr~tent et lui demandent la permission d'allnmer leur tabaco; la femme,
sans aucune facon, prend le tabaco et l'allume avec
le secours de son feu; pendant ce temps-Et', on lie
une conversation que la femme pent faire durer
tant qu'elle vent; cela d~pend du plus on momns de
temups qu'elle enmploie 'a allumer le tabaco. )
Si rdvoltd, qn'eftt k6 d'ailleurs M. Le Gentil par
des mceurs, si faciles, cela. ne iYempkcha pas de regarder et d'assez pr~s les Indiennes qu'il nons
d~taille avec quelque complaisance.
1II est fort difficile, explique-t-il, de rendre leur
couleur: quelques personnes pre'tendent que cette
couleur est celle du coing cuit, on mieux celle de
1'olive; pour moi elle me parait approcher de celle