Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

LX GUERRE

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Ces voitures publiques sont, d'ailleurs, assez
rares depuis que la guerre est d~clarde.
Mais la Escolta n'en. est pas moins encombrde et
c'est une longue file d'6quipages et de pidtons qui se
dirigent par le pont d'Espagne d'abord, puis par les
larges avenues ravine'es 'vers la promenade de la
Luineta.
La Luewta est c6V16bre par sa merveilleuse situation le long dui bord. de la mer; quand le soleil commence A descendre et quo le ciel prend des tons
violacls, un pen de brise marine s'616ve sondain et
vient rafralchir les promeneurs ext~nue's par
I'dcrasante chaleur dui jour. Avant la guerre, me
dit-on, la Luneta Otait chaque soir le rendez-vous
de tout ce que Manille comptait de belles Espagnoles Ai e'~l~gance un peu. tapageuse, de jolies
motisses aux cheveux noirs, an teint matI a l'ceil
clair, de riches Tagales habilldes A. leurop~enne;
et parmi. les voitures, faisant an pas Ile grand tour
de la promenade, au centre de laquolle un kiosque
donnait asile A une bruyante musique militaire, de
fringants cavaliers espagnols on indig~nes s'en
allaient en quote d'un sourire. I
Le kiosque est touj ours IA n ne musique militaire
am.6ricaine fait entendre un charivari plutolt d~sagr~able et do nornbreuses voitures circulent encore;
mais promeneurs et promeneuses ont l'air grave,
attrisW on inquiet:c'est seulement la fraticheur,
qu'on vient chercher sur la Luneta et los dventails