Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

LA GUERRE

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Ces volontaires sont presque tous de superbes
gaillards de haute taille, bien decouplds, A la demarche souple des gens habitues aux sports de
toute nature. Leur uniforme tr6s simple donne
encore une plus martiale allure i leur demarche:
ils portent le pantalon de toile cachou et la veste
de meme nuance serrde a la taille par une large
cartouchi6re de cuir jaune. Ils sont chauss6s
de gros souliers aux jambi6res fauves et coiff6s
du large chapeau mou en feutre gris, forme tyrolienne.
Amusant detail: la plupart d'entre eux portent
au chapeau, passde dans la ganse, une brosse &
dents, seul objet de toilette dont ils craignent
l'usage abusif de la part des voisins de chambrde
ou de tente.
Le jour, ces volontaires sont inoffensifs pour le
paisible promeneur; mais la nuit venue, dRs que
sept heures sont sonnIes, ils se forment en patrouilles qu'il vaut mieux eviter. DMfense est faite &
tous les habitants, a tous les Btrangers, de sortir le
soir; seuls peuvent se risquer dehors ceux qui,
comme moi, out obtenu un laisser-passer du gdneral
Otis. Encore n'est-ce point trbs prudent. D6s qu'une
sentinelle vous apercoit, elle vous couche en joue et
vous somme de crier le mot de passe. Une simple
distraction, une rdponse mal comprise et le coup ne
serait pas long a partir. Mieux vaut done se promener a satiet6 dans la journee et se rdsigner, le