Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

224 AGUINALDO ET LES PIJILIPPINS
Pennerni que des ruines fumantes et des d~combres
d~serts.
iD~s 1'aurore de ce 31 mars, toute 1'armde amdricaine 6tait sur pied, pr~te pour l'assaut, et, cependant, ce ne fut qu'a' sept heures du matin que le
gendral Mac-Arthiur, placd stir une hauteur, At la
gauche du chemin de fer, donna 1'ordre 'a I'artillerie
d'ouvrir le feui. Le bombardement ne dura qu'une
demi-heure, le temnps de s'apercevoir que quelques
insurg~s n'y rlpondaient que par des hules et des
coups de fusil sans port~e. Aussit6t l'infanterie se
mit en mouvement, franchissant avec entrain trois
rangdes de trancheles -vides de d6fenseurs. Comme
d'dpais nuages de fuinde s'dlevaient du centre, de la
-vile, l'ordre fut donn.6 davancer en toute hftte.
Le colonel Fuston, du r~giment des Kansas, e6tant
le plus rapprochM du but 'a atteindre, d~passa la
ligne des tirailleurs avec quinze de ses hommes;
suivant tine rue de'serte qui s'ouvrait devant liii, il
arriva, sur la grande place de Malolos, au centre de
laquelle L'glise lai apparut tout en flamrnes. Pea
apr~s, le gros des Amdricains y d~houchait par
diverses rues.
En quelques instants, la maliheureuse cite' Leur
offrit -un spectacle terrifiant:le feui la consumait.
Pas un soldat indig~ne, niais quelques viefllards au
visage tier et attrist6, des femrnmes et des enfants en
pleurs et plusieurs centaines de Chinois affolds
s'efforcant de jeter dans la rue, par les fen~tres de