Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

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peut-6tre un peu pu~rile; elle n'en eut pas moins
pour effet d'accrolitre plus qu'on ne saurait l'ima.giner l'irritation de la population indige'ne.
A Manille, comme dans toute l'Espagne catholique, la nuit de Noel se c~Tl~brait non seu-~
lement d'une facon religieuse mais d'une mani~re
joyeuse. On dansait jusqu.'a' trois heures du matin,
puis, apr~s un souper plantureux, danseurs et
danseuses -celles-ci en costume de bal, la tate
couyerte de la mantille andalouse - se rendaient
a la messe dui Gallo ou du cog, la messe dui point
dui jour. A la grande surprise de la population,
les autorit~s am.6ricaines ont de'fendu danses,
soupers et messes dui Gallo.
Lorsqu'on sait le gofit qu'ont les Philippins pour
les belles fetes, les danses et les plaisirs, on
comprend At quel point une pareille mesure put
provoquer chez les indig~nes de sourdes col~res
et accumuler dans les times d'ineffacables rancunes.
Aussi bien les Ame'ricains ne prennent plus
maintenant la peine de dissimuler leurs arri~repensees et ils se dlmasquent tout A. fait le 4 janvier
1899 par une proclamation sign~e du g~n~ral Otis.
Celui-ci, par cette proclamation, avisait la population de sa nomination de gouverneur g~n~ral des
Philippines: il affirmait, au nom dui president MacKinley, la souverainetd de I'Amdrique dans l'archipel avec, menaces de ruine, de chaltiment ou de