Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

198 AGUINALDO ET LES PHILIPPINS
m~me pour les finances am~ricaines. Ensuite, il
arrivera, tr~s probablement, que le cousin anglais
prendra le fr~re Jonathan A sa remorcjue pour
l'initier aux coups et aux trucs de ce qu'oni appelle
la grande politique. Or, si la nouvelle politique
asiatique des Etats-Unis -veut fraterniser avec la
politique anglaise, ii pent surgir de la' les surprises
et les aventures, les plus dlsagr~ables au point de
vue de la paix europ~enne. Le premier acte de I'Angleterre sera de s'efforcer de rendre momns bons les
rapports entre la Russie et l'Union, ce qui ne lui sera
pas difficile sur le terrain de la politique asiatique. >)
(( II r~gne maintenant, en Amdrique, disaient les
autres, un. nouvel esprit, un esprit in quiet et provocateur qui ne promet rien de hon pour l'avenir.
C'est un maiheur pour les Rlpubliques lorscju'elles
font la guerre. Si ces guerres sont victorieuses, on
voit nalitre, dans la nation, des velleits malsaines
d'expansion, qui 6'loignent l'Etat de sa mission pour
le jeter dans la voie d'une politique d'ambition,
mnanquant de base historique. ))
En presence de telles attaues, de si hautes protestations, le parti impe'raliste comprit qu'il Otait
temps d'agir: A toute force ii fallait que le conflit
dclat~t avant que l'opinion publique fU't tout 'a fait
retourn~e. II allait bient~t se produire, non toutefois
par la faute des Phulippins gui, jusqu'au. bout, gard~rent leur sang-froid, malgr6 tant d'avanies dont
uls dtaient victimes.