Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

194 AGUINALDO ET LES PIIILIPPINS
c~tres, adjurait ses coll(ogues d'y demneurer fiddles:
C'en est fait, s'6criait M. Hoar, notre drapeaa
ne portera plus au dela' des iners, vers les oppriimds
et les tOcrasds, cette douce pese qu'il est au momns
un lieu oii leur rove est une v~ritd vivante. Le
pauvre Malais, le pauvre Africain, le pauvre ouvrier
d'Europe s'dcrieront, en lisant notre nouvelle doctrine: (Dieu uil n'y a plus dle place sur la terre oti,
en vertu de mes droits, d'homme, je puisse me
relever et Wte un homme.
Et M. Hoar terminait par urie image singulie'rement troublante:
(( Quand Samuel Rogers visita les domini~cains de
Padoue, un vieux Pore lui montrant La C~,ne, au
r~fectoire, lui dit (( Je me suis assis IA quiarantesept ans, et tant de nous sont venus et s'en sont
allds que, quand je 16ve les yeux vers les, convives
silencieux de La Cone, ii me semble que c'est
1 nous, et pas eux, gui sommes les ombres. )
Eli bieni I voir les pr~sidences commencer et finir,
les repr~sentants s'en. venir et s'en aller, devant les
portraits silencieux peints sur ces murs, it me
semble que c'est nous les ombres, tandis que
fiancop et Jalferson, Adams et Franklin, Ellsworth
et Livingstone ddlib~rent encore, agissent encore,
vivent encore I
Un autre jour, Hoar, protestant contre les pro-,
jets d'annexion, faisait un supr~me appel aux
consciences en s'emparant d une proclamation