Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

LA PREPARATION D'UN COUP DE TJIRATRE 4 89
enitrait mieux au'ssi dans leurs desseins que le pre&
sident de la Commission, M. Schurm an, quitt~t
Manille en n'ayant pris ses renseignements qu'aupres de quelques Philippins qui, s~duits par l'appa't
de 1'or, avaient pris fait et cause pour les impelrialistes. II valait mieux pour eux que la Commission
n'a perelit le probl~me philippin que sous l'aspect
des flammes et des massacres, au milieu de la pluie
des balles, dans le choc des armdnes ennemies en
proie 'a la fureur. Elle aurait eN emp~ch~e ainsi de
se former un jugement exact sur les, v~ritables et
toutes naturelles conditions du problfme. Enfin, il
valait mieux que la Commission regagna't les EtatsUnis apr~s avoir Ochou6 dans sa mission de paix
et qu'elle nWeAt qu'a' bla'mer mes compagnons et moi
de notre incapacitd A r~gler les affaires, tandis qu'en
r~alit6 le peuple philippin et moi nous aspirions 'a
la paix d~jA conclue la veille, longtemps avant le
moment present, rnais 'a une paix honn~te et honorable, honorable Ogalement pour les Etats-Unis et
la R~publique philippine, c'est-a'-dire sinc~re et
durable. )),On comprend, qu'avec une telle clairvoyance,
Aguinaldo alt fait 1'impossible pour calmer l'impatience de ses compatriotes et apaiser les col~res
qu'excitaient chez les plus mod~r~s les proc~d~s
scandaleux de l'amiral Dewey et du gdn~ral Otis.
Mais la ta'che devenait de jour en jour plus difficile.