Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

488

188 AGUINALLD0 ET I ES PHILIPPINS

si celle-ci constatait que la paix r~gnait dans l'archipel.
))Nous autres, Philippins, nous aurions re~u, la
Commission A bras ouverts et conclu 1'accord avec
elle, comme nous eritendions, le faire avec les lionnk~es agents de la grande nation amiricaine Les
comrnissaires auraient pu visiter toutes nos provinces, Hs se seraient rendu compte de la conip1~te
tranquillit,6 suir tout notre territoire. Ils auraient
vii nos Champs cultive's, ils auraient pris connaissance cde nos lois constitutionnelles et examin6 le
fonctionnement de notr~e administration ptiblique,
bas~e stir la paix et la sauvegarde g.1ne'rales; As
a~uraient goiuts le charme incomparable de notre
vie orientate, avec notre insouciance m~le'e de sollicitude, notre chialeur temnp~r~e par une certaine
froideur, notre naive confiance corriog6e par notre
esprit de suspicion, toutes marques caract~ristiques
de temperament qui frappent les 6'trangers et qui
sont d~peintes par eux en une infinie varidte' de
nuances.
Mais, h~has! h e g~ndral Otis et les imp6rialistes
ne se souciaient pas de rencontrer ces doux et
agr~ables paysages. It entrait mietix dans lears
desseins criminels que les commissaires am~ricains
se trouvassent en pr~sence de la ddsolation et des
horreurs de la guerre des PhIlippines, et que la
Comm-ission respira't A son arriv~e l'odeur rdpugnante des cadavres americains et philippins. Ii