Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

PROCLAMXTION DE L'IND1~rENDANCE 11

141

des promesses qui lui avaient dte faites, Agui-.
naldo d~cida de proclarner, en une cdrdmonie grandiose, l'Ind~pendance des Philippines. Cette ce're'
monie fat fixde aui 15~ jun et le dictateur envoya
un commissaire At 1amiral Dewey pour le prier d'y
assister.
En m~me temps les Philippins rdsidant A Singapore pr~sentaient 'a M. Pratt, le consul, tine adresse
ainsi concue
Nos compatriotes,, qui sont aux Philippines, et
nous-m~mes qui rdsidoas lici chass~s de notre patrie
par la tyrannie et le mauvais gouvernement de
l'Espagne, nous esp~rons que votre nation persdve'rera dans sa gdn~reuse politique, qu'elle ratiflera
L'entente concilie entre le gdndral Aguinaldo et vousm~me, et qu'elle nou~s aidera 'a consolider notre
Ind6pendance. )>
Ni M. Pratt, ni lamiral Dewey ne protest~rent
alors. Ce dernier, an contraire, s'excusa de ne punvoir assister 'a la fete de l'Inddpendance, pr~textant
seulement que la date choisie dtait pr~cisdment celle
da courrier et qu'il ne pouivait quitter son bord.
L'absence de l'amiral amdricain n'ernpkha dWailleurs pas la f~te d'6tre magnifique et impressionnante,
et la popuiation de Cavite, les troupes rdvolutionnaires rassembldes autour d'Aguinaldo, firent aui
nouveau dictateur une indescriptible ovation.
Celui-ci, toutefois, ne se laissa pas endormir par
la juie des premiers triomphes, par la griserie de sa