Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

124, AGUINALDO ET LES PRILIPPINS
accusd et volontaire; les yeux sont vifs sous des
sourcils epais, le front est haut et large, la bouche
autoritaire.
M. Dewey m'offce un si~ge et, tr~s airnable, s'excuse de ne point parler le francais aussi correctement qu'il le souhaiterait. Je constate d'ailleurs
qjue l'amiral. s'exprirne fort clairement en notre
langue et qu'ii connalit m~me A merveille la port~ee
exacte des mots qu'il emploie.
Je dernandai ~i l'almiral son opinion sur la valeur
militaire des Philippins.
- Us sont braves, prononga-t-il, mais ce sont
des enfants sans, auctine connaissance de la taotique. Et puis ils ont trop de ge'D4raux et quels
g~ndraux A des gens en guenilles, et pieds nus qui
ressemblent davantage, je vous affirme, 'a des mendiants qu'a' des officiers sup~rieurs!
C'est avee un sourire narquois cjue M. Dewey
acheva. cette phrase.
J'avais la langue levde pour re'pondre a' l'616gant
amiral que-, ces g~ne'raux en guenilles et aux pieds
nus avaient d~jA fait passer par de rudes dpreuves
les, gdne'raux bott~s, et galonn~s des Etats-Unis.
Mais la place 6itait mal choisie, on en conviendra,
pour 6chager avec mon interlocuteur des propos
aigres-doux.
Je me contentai de remarquer courtoisement
que, malgre' leur d~faut de tactique, les Philippins
avaient, serublait-il, apportd un important con