Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

LA Ji"UPLICITR "IMPPRIALISTE15

IfIR

grand serreinent de cceur, ~les ~tragiques 6pisodes de
la bataille navale encore rdcente. II1 suffit dWane
iieure pour aller par mer de Manille A Cavite et le
trajet est particuli~rement curieux tant il a gard6
les traces du meurtrier combat.
A peine au sortir du port de Manille, nous trouvons un navire espagnol renflou6 'a grand'peine,
qu'on va. conduire 'a Hong-Kong pour les rdparations n~cessaires, et qui porte encore les traces
M~antes des boulets am.6ricainsPlus loin, au ras des flots, une chemin~e 6merge,
clest celle du cuirassd C~astilla. Plus loin encore,
nous passons 'a c~t6 des tristes 6paves de la Reina
Christina. Quelle tristesse 'a la vue de ces lugubres
d~bris, de ces flanes immergds qui contiennent encore taut de cadavres et tdrnoignent si lamentablement de la sauvagerie des guerres!1
Cavite, oii j'aborde apr~s une traversde d'une
heure, est maintenant une ville morte, aux larges
rues d~sertes oji le pas du promeneur r6sonne tristement:partout le silence kcrasant des lendemains
de de'sastre. Sur la promenade ombragde qui s'dtend
le long de la mer se dresse encore la statue de Chris-,tophe Colomb, d6capitde par les femmes de Cavite.
Les malheureuses voulaient lapider l'aute-ur res'ponsable des maiheurs de la Patrie. (( S'il n'avait
point d~couvert l'Amdrique, disaient-elles, nous,
n'aurions pas aujourd'liui 'a pleurer sur de nouveaux
mnalheurs. )