Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

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avons conquis un empire. C'tait le jugement de'
Dieui.. OQi, ajouta-t-il d'une voix plus basse, le
jugernent de Dieu. )
Je ne sais vraiment quel int~r~t la Providence
avait 'a ruiner aux Philippines l'omnipotence de
serviteurs aussi pieusement z~l's que les moines
espagnols: mais j'imagine que, plus encore que le
jugement de iDieu, les canons de 20 centim~tres de
lVOlym~pia eurent une influence d~cisive sur l'issu,3
de Ia bataille.
Ajoutez Ai cela la crimninelle incurie du gouvernemerit espagnol et de 1'amiral de Montojo: l'escadre
de celui-ci n'Otait pas sous pression malgri6 que,
depuis deux jours. courait h Manille le bruit de
I'arriv~e des Amidricains; aussi c'est A peine si elle
put e'voluer. Oblige's de rester les uns 'contre les
autres dans l'trofte petite bae de Cavite, les na-vires espagnols se masquaient, se g~naient et
ofiraient au feu des Am~ricains rime masse comnpacte oii portaient tons les coups. I~es officiers de
la marine espagnole s'attendaient si bien A un d6 -sastre in~vitable que, la veille m~rne de I'arriv~e, de
l'amiral Dewey, quelques-uns 6taient venus 'a Manille faire leurs adieux aux parents et amis; uls
retournaienit Ai leur poste en disant qu'ils allaient Ai
la mort.
Les maiheureux ne se trompaient pas et la ddfaite irr(~mndiable ne fut pas une minute incertaine.
C'est le Jer mai 1898, 'a cinq heures dui matin,