Les hommes de révolution Aguinaldo et les Philippins / par Henri Turot; préface par Jean Jaures.

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l'usage dui grand monde. La f*~te est annoncde avec
fracas par les journaux. quii en donnent le pro-~
grammne avec, un luxe inouY de details. II y a
toujours une musique militaire qui pr~te son
concours et les bd~timents publics sont ornds de
drapeaux: les batients "a l'ancre sont pavoisds.
Cela se passe ge'neralement le matin A la fratche;
des centaines de dames dai meilleur monde et des
messieur.s 616cgants, tous en grande toilette, honorent 1'ex~eution de leur pr~sence. Les spectatecirs,
debout dans leurs voitures, font sauter les bouchons
de champagne en attendant que Iliheure sonne. Puis,
quand le lieutenant qui comnmande le peloton a
abaissd son sabre et que la fusillade retentit, les
dames- agitent leurs mouchoirs et leurs omnbrelles
en signe de joie.
Le peloton d'ex~cution se compose de cinq
hommes plac~s 'a environ 10 m~tres dui condamn6&
Jadis on employait principalement A cette odieuse
besogne les soldats indigy~nes. Mais ceux-la' 6taienit
dci fond dui cceur avec les insurgds et pour no pas
assumer la responsabilit6 de la blessure mortelle,
uls visaient soit A la jambe, soit aui bras. Cela, bien
entendu, ne faisait qu'ajouter 'a I'1horreur du supplice. II y eut une sdance oft furent ex~cutds
treize membres d'une sociWt secr~te r~volutionnaire. Pas un de ces treize maiheureux ne fut tW6
a la premi~re d~charge. Dans la majoritd des cas,
il. en failut trois ou, quatre et m~me une fois cinq