Les œuvres libertines de Cyrano de Bergerae ... / précédées d'une notice biographique par Frédéric Lachèvre.

LE PEDANT JOUE, COMEDIE 89
CORBINELI
Tu peux parler maintenant, it n'y a plus de danger.
PAQUIER
Ii /'aut avouer qu'Alexanclre le Grand estoit un vaillant homme; un
jour....
CORBINELI
Un jour tit seras juge, quand tu auras pris de l'elldbore.
GRANGER
[On donne conge' au notaire.] He' bien, Mademoiselle, que dites-vous
de nostre Com6die?
GENEVOTER
Elle est belle,: mais apprenez qu'elle est de celles qui durent autant
que la vie'. Nous vous en avon's tantost f'ait le re~cit comme d'une Histoire
arrivee, mais elle devoit arriver. Au reste, Yous n'avez pas sujet de vous
plaindre, car vous-mesme nous avez rnariez; vous-mesme vous avez signe'
les articles du Contract. Accusez-vous seulement d'avoir enseigne6 le premier ~i fourber. Vous fistes accroire aux parens de vostre Fils qu'il estoit
fol, quand vous vistes qu'il ne vouloit point entendre au voyage de Venise.
Cette insigne fausset6 luy montra le chemin de celle-cy. Ii crutt qu'il ne
pouvoit f'aillir en imitant uni si hon P~re.
CORBINELI
Enfin, c'est une pilule qu'il vous, faut avaler.
LA TREMBLAYE
Oiiy, vous l'avalerez, ou, par la mort...
GAREAU
Ah! par ma fy, je sommnes logez It lEnseigne de sJ 'en tenons ~.Parmanda, j'en avouas queuque souleur, que cette petite Ravodi~re-lIA ly grimoneret queuque Troge'die. He' bian, ne vela pas nostre putain de mamnag~re toute revenuOi? NManmoins, comme nan dit, Jcsu Maria et durdt sont
deux biaux mots, feue la pauvre d~funte, devant gnieu set son Itme da,
m'en baillit eun jour d'une belle vr6d~e. Par ma fiquette, ol me boutit At
Cornuaille en tout bian et tout honneur. Stampandant la bonne chienne
qu'ol.e..t.t. Aga h6! ous estes don itou de ces saintes sucr~es-la'? Par
massure a, je le voyas bian, qu ous aviais le nez torne' 'a la friandise. Or un
jour qu'il plut tant: e(Jaquelaine, ce ly fis-je tout en gaussant, I'I fait cette
nuit clair de l'Eune, il fera demain clair delI'Autre.s) Enfin tanquia, qu'Odon,
a) 1654:Bonnefy.
(1) Mo~ire a encore doublement imit6 cette sc~ne, d'une manihre moins directe
sans doute mais non moins 4vidente que les deux prdcddentes, d'une part dans Le
Malade Imaginaire, acte II, scene 6, et dans le d~nouement de L'Amour Mddecin
(V. lournel).