Les œuvres libertines de Cyrano de Bergerae ... / précédées d'une notice biographique par Frédéric Lachèvre.

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144 LA MORT D AGRIPPINE, TIRAGEDIE

Esbranle malgr6 soy la bouche avec le sein.
Non, ma Fille, elle court 'a son heure derni~re,
Et sans qu'elle le sqache, on la tient prisonni~re.J'ay corrompu ses gens, dont l'escorte sans foy
La garde jour et nuict non de moy, m'ais pour moy;
Et ses plus confidents que mown espargne' arreste,
A rnes pieds, sli je veux, apporteront sa teste;
Mais je la flatte afin que son Arrest fatal,
Q and il la surpren'dra, luy fasse plus de mal.
SCENE IL
NERVA, TIBERE, LIVILLA
NERVA
Seigneur, il est jug6; quand on a leu ta lettre,
Sans que pour luy personne ayt ose' s'entremettre,
Comme si son rual-heur estoit contagieux,
Chacun de son visage a de'tourne' les yeux;
Ce puissant Seljanus, si grand, si craint n'aguie're,
Cette Divinite' du noble et du vulg-aire,
A qui le peuple au Temple appendoit des Tableaux,
A qui l'on dt~cernoit des triomphes nouveaux,
Qu'on regardolit an Thr6ne avec idol~trie,
Nomm6 par le Se'nat, Pare de la Patrie,
Dans un Corps oii pour tel chacun l'avoit tenu,
N'a pas trouv6 d'enfans qui I'ayent reconnu;
Ils F'ont condamne' tous d'une voix puanirve,
Au supplice du roc pour expier son crime
Ce coupable est desja' dans la court descendu,
Ob' par l'Executeur ton ordre est attendu.
LIVILLA
C~sar, au nom des Dieux, commande qu'on I'ameine I
11 importe &L ta vie, il importe At ma haine,
Qu'avant le coup fatal nous puissions nous parler;
Car j'ay d'autres secrets encor i re'v~ler
Fais qu'il monte, Nerva.
(1) Lee officiers du souverain e'taient pensionn~s ou pay~s stir son dpargne, ou
sur ses revenuis particuliers. Ii y uvait alors, en Fraice, Ses Tre'soriers de P'Epargne
du rol. (P. L)