Letters written by Sir W. Temple, Bart., and other ministers of state, both at home and abroad containing an account of the most important transactions that pass'd in Christendom from 1665-1672 : in two volumes / review'd by Sir W. Temple sometime before his death ; and published by Jonathan Swift ...

TO The Marquis OF Castel-Rodrigo.

Aix. April 30. S. N. 1668.

My Lord,

I Am very much in∣disposed, and God keep me from those Accidents, which the Despight I have upon the present Course of Affairs, may cause in my Illness. All I have to say is, that the Am∣bassador of France has Orders not to change a Word in the Project as prepared by our Mi∣nisters at Paris: The Dutch Ambassador has the same Orders from his Masters: The Nun∣cio presses also the Signing without any Change; and all the German Ministers are of the same Opinion.

The Baron refuses to Sign without another Order from Brussels: Upon which, the French Ambassador presses both me and Monsieur Beverning to give him an Act, wherein we are to witness, that he has been ready to Sign ever since the arrival of the Project. The Dutch Ambassador protests he cannot refuse it; and besides, that if the Ba∣ron will not Sign to morrow, he will de∣part, and return for Holland. The Most Chri∣stian King has sent all his Officers into the Field, and intends to follow them in Person; so that our Ministers at Paris apprehend some new Accidents, unless they are prevented by signing the Treaty. For my self, I have Instru∣ctions to use all means for advancing the Peace in concert with the Dutch Ambassadors; and can by no means disagree with his Reso∣lutions.

I bear with what Patience I can, the Mortification, to see that I must pass for a Person whom your Excellency has impo∣sed on, by giving me an Order which your Minister was not to o∣bey: But I cannot bear with Patience to see that the Affairs of all Christendom must be absolutely ruined by a Caprice of the Baron de Bargeyck: For I will not, as others do, im∣pute to your Excellen∣cy such a Feinte as that of drawing from us, all Assurances you de∣manded, upon your promise of immediate∣ly signing the Treaty, and then of giving me a sort of Order to the Baron, contradicted be∣fore by a counter Or∣der in secret.

I should not have left Brussels, had not your Excellency assu∣red me, that the Baron should Sign without delay, whenever I

judged it necessary: I now find it so; and have told him, it is so very necessary, that I believe, France would not have carried grea∣ter Advantages, nor triumph'd more upon the winning of a Bat∣tle, than on the Ad∣vances they have made in this Affair.

For my self, I was never in my life in greater mortification, than what I have born in this Affair.

I am, &c.

Au Marquis DE CASTEL-RODRIGO.

Aix le 30. Avr. S. N. 1668.

Monsieur,

JE trouve ma santé fort ebranlée, et á Dieu ne plaise que les ac∣cidens qu' est capable de me causer le depit que je ressens du train que pren∣nent les affaires, viennent se joindre á mon indispo∣sition. Tout ce que j'ay á dire c'est, que l' Am∣bassadeur de France á or∣dre de ne changer pas un seul mot au projet de nos Ministres qui sont á Paris. Celuy d' Hollande á les mêmes ordres; le Nonce du Pape presse la signature, et insiste sur le méme point: enfin, tous le Mi∣nistres d' Allemagne sont dans le même sentiment.

Le Baron de Bargeyck refuse á signer sans un nouvel ordre de Brusselles: Lá dessus l' Ambassadeur de France presse et moy et Monsieur Beverning de luy donner un acte, dans lequel nous temoig∣nions, que depuis l'arrivée du project, il á eté tous les jours prêt á signer. L' Ambassadeur d' Hol∣lande proteste qu'il ne peut pas le luy refuser; et que même, si le Baron de Bargeyck ne signe pas dans lá journée de de∣main, il partira d'icy pour s'en retourner en Hollande. Le Roy tres Chretien á fait partir tous ses Officiers pour aller ouvrir la campagne, et il pretend les suivre en personne: De sorte que nos Ministres á Paris ap∣prehendent de nouveaux desordres, si on n' arrête tout ce grand mouvement par la signature du traité. Pour moy, les instructions que j'ay reçû, portent qu je n' epargne rien pour avancer la paix, et que je fasse toutes choses de con∣cert

avec l' Ambassadour d' Hollande, et je ne puis en aucune sorte me de∣partir de ses resolutions. Je porte le plus patiem∣ment que je puis, la mor∣tification de passer pour un homme dont V. E. s' est jouée, lors qu'elle m'a fait expedier un ordre auquel on ne devoit pas obeïr, et que Votre Ministre á en effet eludé; mais je ne puis voir qu'avec la der∣niere inquietude, que toutes les affaires, de la Chreti∣enté se brouillent et se perdent par le seul caprice du Baron de Bargeyck. Car je me garde bien de supposer comme les autres, une feinte en V. E. et de luy attribuer de nous avoir tendu un piege, en tirant de nous les assurances de∣mandées, sur la promesse de faire aussi tôt signer le traité; et ensuite de m'a∣voir chargé d'un ordre pour le Baron de Bargeyck, qui par avance étoit de∣truit par une instruction secrete.

Je n'aurois jamais parti de Brusselles, si V. E.

ne m' avoit assuré de bouche, que la Baron sig∣neroit sans y manquer tout aussi tôt que je juge∣rois la chose absolument necessaire. Nous nous som∣mes vus, et je luy ay re∣presenté la chose si pressée, si necessaire, que je croy que la France n'a pas remporté plus d'advan∣tage, ni ne se soit erigée á elle même un plus grand triomphe par le gain d'une bataille que par les avan∣ces qu'elle á faite en cette occasion.

Pour moy, je n'ay eu de ma vie une plus grande mortification que celle que j'ay essuyé en cette rencon∣tre.

Je Suis, &c.