Letters written by Sir W. Temple, Bart., and other ministers of state, both at home and abroad containing an account of the most important transactions that pass'd in Christendom from 1665-1672 : in two volumes / review'd by Sir W. Temple sometime before his death ; and published by Jonathan Swift ...

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Letters written by Sir W. Temple, Bart., and other ministers of state, both at home and abroad containing an account of the most important transactions that pass'd in Christendom from 1665-1672 : in two volumes / review'd by Sir W. Temple sometime before his death ; and published by Jonathan Swift ...
Author
Temple, William, Sir, 1628-1699.
Publication
London :: Printed for J. Tonson ... and A. and J. Churchil ... and R. Simpson ...,
1700.
Rights/Permissions

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Subject terms
Europe -- History -- 1648-1715.
Great Britain -- History -- Charles II, 1660-1685.
Great Britain -- Foreign relations -- Netherlands.
Netherlands -- Foreign relations -- Great Britain.
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"Letters written by Sir W. Temple, Bart., and other ministers of state, both at home and abroad containing an account of the most important transactions that pass'd in Christendom from 1665-1672 : in two volumes / review'd by Sir W. Temple sometime before his death ; and published by Jonathan Swift ..." In the digital collection Early English Books Online 2. https://name.umdl.umich.edu/A64311.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed June 14, 2024.

Pages

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A Monsieur de Witt.

Brusselles, le 25. Mars. S. N. 1668.

Monsieur,

VOus avez appris par les depeches de Monsieur Van Beuninghen du 21. du courant, la reponse de la Cour de France sur la treve tart desirée: Cette reponse selon moy semble rendre la guerre inevitable; et il paroit que toutes les mines que la France fait de la vouloir, ne tendent á autre but qua

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refroidir les Alliez sur le secours de Pais bas, ou du moins, á gagner un mois et demy de tems, afin de pousser ses con∣quetes, avant que les Espagnole puissent rece∣voir leurs recruites, ou des secours de leurs voi∣sins pour munir leurs plus importantes places. Car, á l'egard de l'offre qu'elle fait, de restituer tout ce qui sera conquis entre la fin de ce mois et le 15. de May, cela me paroit trop grossier, et decouvre meme son mepris pour nos Esprits aussi bien que de notre traité. Car, si tous nos soins, et nos bons offices, joints á l'offre que nous faisons de faire ra∣tifier par l' Espagne les articles deja acceptés par le Marquis de Castel-Ro∣drigo, n'ont pû obtener de la France qu'elle renonce pour six semaines au des∣sein de tenter de nou∣velles conquetes, qui sont, du reste, les seules qu'elle offre de restituer; si tout cela dis je, est vay, pou∣vons nous flater que nous

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en obtiendrons la restitu∣tion entiere. Je ne voy pas que leur maniere de chi∣caner, et de faire des exceptions contre les pleins pouvoirs d'un Ministre d'Espagne, et tout cela fondé sur les avis par∣ticuliers que la France pretendo avoir de la cour de Madrid, non plus que les objections formelles qu'elle fait contra la de∣legation du Baron du Bergeyck, en meme tems qu'elle envoye Monsieur Colbert à Aix la Chapelle; puissent recevoir de meil∣leurs interpretations par rapport à les intentions pour la paix; Car dans tout ce qui part de ces Ministres, il me semble qu'on découvre une am∣bition dereglée, qui se couvre sous une addresse recherchée, et des manieres trop etudiées pour etre sincere. Dieu sait ce qui en est.

Pour moy, je vous diray avec ma confiance et ma franchise ordi∣naires, mon sentiment sur tout cela. C'est, que

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par toutes sortes de Ne∣gotiations les mieux con∣duites, par toutes sortes de cajoleries, et de ca∣resses, et par tant de bons offices reïterez, nous ne pourrons jamais obtenir la paix de la France, pendant qu'elle est flattée par les apparences; et qu'elle juge qu'il est et de son interêt et de sa gloire de pousser la guerre: et que par consequent, le seul moyen de la disposer á la paix c'est de faire en sorte que la paix seule puisse s' accorder a∣vec ses interêts. Pour cela il me semble, que la seule voye qui nous est offerte, est de fair une grande montre de nos forces, de paroitre bien resolus á la guerre, a∣vant que la guerre com∣mence: Car puisque nous attirons la guerre en voulant trop fortement la paix, il faut tâcher au contraire d'attirer la paix, en faisant toutes les mines de vouloir la guerre.

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C'est pourquoy, il me semble que ce qui reste á faire, c'est de hâter nos preparatifs, et de mettre toutes nos forces en etat tant par mer que par terre: De faire dire en même tems par nos Ministres au Roy tres Chretien, que puisque sa Majesté paroit disposée á se contenter de l' Alternative dêja acep∣tée par le Marquis de Castel-Rodrigo, et que toute la difficulté roule sur les pouvoirs du dit Mar∣quis, et sur la sincerité des intentions de la cour d' Espagne; nous la prions de nous accorder par une suspension d'armes autant de tems qu'il en faut pour depêcher á Madrid, et de Madrid revenir á Paris avec une reponse, j'entens une reponse nette et precise de la Reine d' Espagne, touchant l' Alternative, dont les deux partis temoi∣gnent se contenter (et pour moy il me semble, qu'un mois apres, le depart de nos couriers de Paris, sera suffisant) D' jouter en même tems, que si sa

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Majesté nous refuse une demande si necessarie au repos de la Chretiente, et veut sans egard pour les offres d'Espagne, et les offices des Alliez, pousser ses armes plus loïn; que sur la premiere demarche qu'elle ferá pour attaquer le reste des Pais-bas, nous ferons avancer nos troupes pour les defendre, et tâche∣rons de produire une pu∣issante diversion tant par mer que par terre.

Voila ce me semble tout ce qui nous reste á tenter sur l'etat present des af∣faires, afin d'obtenir la paix. Et pour ce qui est des dispositions interieures des Espagnols, je vous diray, qu'il n'y en á pas un seul icy tant soit peu considerable, qui ne la sou∣haite, et qui 'ne croit y voir l'interêt present de l'Espagne. Le Marquis m'a assûré en confiance qu'il n'a pas seulement les pouvoirs exhibés, mais de plus, que le Roy luy en á donné encore un autre, par lequel il le rend arbi∣tre absolu des conditions

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de la paix, selon que les conjonctures le devront de∣terminer á la recevoir á des conditions ou egales ou desavantageuses. Et tous les retardemens de Don Juan ne semblent prove∣nir que de ce qu'il espere une paix conforme au pro∣jet de notre traité.

En attendant, je suis bien aise de ce que les E∣tats font partir Monsieur van Beverning, pour se trouver á Aix avec les Mi∣nistres des deux Couronnes; je ne doute pas que le Roy mon Maitre ne fasse la même demarche, quand il aura reçû avis de leur de∣part; car il faut satis∣faire aux formes aussi bien qu' au fond; quoy que pour moy, je ne puisse i∣maginer quel effect resul∣tera de ce Congrez; la France s'etant déja de∣clarée sur l'invalidité de la delegation en particu∣lier, aussi bien que sur les Pouvoirs en general. Et pour moy, toute apparance de negotiation avant une cessation d'armes me pa∣roît une pure mocquerie,

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sur tout dans une conjon∣cture où deux mois des guerre et de progrez peu∣vent changer la face des choses, et decider le diffe∣rent sur lequel on va traitér.

Je Suis, &c.

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