X. JOD.
¶ Tes propres mains m'ont fait & façōné,
Donne moi donc l'esprit de sçavoir faire
Le mandement que tu nous as donné.
Alors ceux-là qui craignent te déplaire,
En me voyant sur ton dire appuye,
S'éjouïront beaucoup de cét affaire.
¶ Quand par ta main le monde est chastié,
Las! je voi bien que la cause est tres-bonne,
Et qu'a bon droit tu m'as humilié.
Je te suppli' que ta bonté me donne
Quelque secours en mon affliction,
Comme ton dire & promesse l'ordonne.
¶ Vienne sur moi ta grand' compassion,
Et je vivrai: car en ta Loi & crainte
Gist mon plaisir & consolation.
Soient tous consus ceux qui sous couleur feinte
Me font du mal, & mon coeur cependant
Ne pense à rien qu'à ta doctrine sainte.
¶ Retourne à moi tout homme pretendant
Aveques moi te reverer & craindre,
Tout homme aussi ta doctrine entendant.
Mon coeur entier sans rien slechir ni feindre
Tes Loix ensuive, asin qu'en t'attendant,
D'estre confus je ne me puisse plaindre.