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Avertissement aux Lecteurs touchant le Catechisme.
C'A esté une chose que l'Eglise a toûjours euë en une singuliere recommantlation, d'instruire les petits enfans en la doctrine Chrestienne. Et your ce faire, non seulement on avoit anciennement les Escoles, & commandoit-on à un chacun de bien endoctriner sa famille: man aussi l'ordre public estoit par les temples, d'examiner les petits enfans sur les points qui doivent estre communs entre tous les Chrestiens. Et afin de procéder par ordre, on usoit d'un for mulaire, qu$on nommoit CATECHISME. Depuis, le diable en dissipant l'Eglise, & faisant l'horrible ruine dont on voit encores les enseignes en la plûpart du monde, a détruit cette sainte police, & n'a laissé que je ne sçai quelles reliques, qui ne peuvent sinon engendrer superstition, sans aucunement edifier. C'est la Confirmation, qu'on appelle, où il n'y a que singeries, sans au∣cun fondement. Ainsi, ce que nous mettons en avant, n'est sinon l'usage qui de toute ancienneté à esté observe entre les Chrestiens: & n'a jamais esté delaissé, que quand l'Eglise a esté du tout corrompuë.
LE CATECHISME, C'est à dire, LE FORMULAIRE D'INSTRUIRE les enfans en la Chrestienté, fait en maniere de Dialogue, où le Ministre inter∣roge, & l'Enfant répond.
DES ARTICLES DE LA FOI.
DIMANCHE I.
QUelle est la principale fin de la vie humaine?
C'est de connoistre Dieu.
Pourquoi dis-tu cela?
Pource qu'il nous a créez & mis au mon∣de pour estre glorifié en nous. Et il est bien raisonnable que nous rapportions nostre vie à sa gloire, puis qu'il en est le commen∣cement.
Et quel est le souverain bien des hom∣mes?
Cela mesme.
Pourquoi l'appelles-tu le souverain bien?
Pource que sans cela nostre condition est plus mal-heureuse que celle des bestes brutes.
Par cela donc nous voyons qu'il n'y a nul si grand mal-heur que de ne vivre pas selon Dieu?
Il est vrai.
Mais quelle est la vraye & droite con∣noissance de Dieu?
Quand on le connoist afin de l'honorer.
Quelle est la maniere de le bien ho∣norer?
C'est que nous ayons toute nostre fi∣ance en lui: que nous le servions en obeïs∣sant à sa volonté: que nous le requerions en toutes nos necessitez, cherchans en lui salut & tous biens, & que nous reconnois∣sions tant de coeur que de bouche, que tout bien procede de lui seul.
DIMANCHE II.
OR afin que ces choses soient dedui∣tes par ordre, & exposées plus au long, quel est le premier poinct?
C'est d'avoir nostre fiance en Dieu.
Comment cela se peut-il faire?
C'est premierement de le connoistre tout-puissant & tout bon.
Suffit-il de cela?
Non.
La raison?
Pource que nous ne sommes pas dignes qu'il demontre sa puissance pour nous aider, ni qu'il use de sa bonté envers nous.
Que faut il donc plus?
Que nous soyons certains qu'il nous ai∣me & nous veut estre Pere & Sauveur.
Comment connoissons-nous cela?
Par sa Parole, où il nous declare sa misericorde en Jesus Christ, & nous asseure de sa dilection envers nous.
Le fondement donc d'avoir vraye si∣ance