DIMANCHE XXX.
VEnons au huitiéme commande∣ment.
Tu ne déroberas point.
Veut-il seulement defendre les larcins qu'on punit par Justice, ou s'il s'estend plus loin?
Il entend toutes mauvaises trafiques & moyens déraisonnables d'attirer à nous le bien de nostre prochain, soit par violence ou cautelle, ou en quelque autre sorte que Dieu n'ait point approuvée.
Est-ce affez de s'abstenir du fait, ou si le vouloir y est aussi compris?
Il faut toûjonrs revenir là: d'autant que le Legislateur est spirituel, qu'il ne parle pas simplement des larcins exterieurs mais aussi bien des enterprises, volontez, & deliberations de nous enrichir au détriment de nostre prochain.
Que faut-il donc?
Faire nostre devoir de conserver à un chacun le sien.
Quel est le neufiéme?
Tu ne diras point faux témoignage contre ton prochain.
Nousdefend-il de nous parjurer en juge∣ment, ou du tout de mentir contre nostre prochain?
En nommant une espece il baille une doctrine generale, que nous ne médisions pas faussement contre nostre prochain, & que par nos detractions & mensonges no$s ne le blessions point en ses biens ni en $word$ renommée.
Pourquoi notamment parle-t'il de parjures publics.
Pour nous faire avoir en plus grande horreur ce vice de médire & détracter, denotant que quiconque s'accoustume à faustement calomnier & diffamer son pro∣chain, viendra bien puis apres à se perjurer en jugement.
Ne defend-il sinon de mal parler, ou s'il comprend aussi mal penser?
L'un & l'autre, felon la raison dessus al∣leguée. Car ce qui est mauvais de faire devant les hommes, est mauvais de vouloir devant Dieu.
Recite donc-ce qu'il veut dire ensomme.
Il nous enseigne de n'estre pas enclins à mal juger ni detracter, mais plûtost à bien estimer de nos prochains, tant que la ve∣rité le porte, & conserver leur bonne re∣nommée en nos paroles.