Logick, or, The key of sciences, and the Moral science, or, The way to be happy the former directing our understanding how to reason well of all things, and the latter guiding our will to an honest and vertuous life : both very useful to learn French and English / by Peter Berault.

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Title
Logick, or, The key of sciences, and the Moral science, or, The way to be happy the former directing our understanding how to reason well of all things, and the latter guiding our will to an honest and vertuous life : both very useful to learn French and English / by Peter Berault.
Author
Berault, Peter.
Publication
London :: Printed by Thomas Hodgkin,
1690.
Rights/Permissions

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Subject terms
Logic -- Early works to 1800.
Ethics -- Early works to 1800.
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http://name.umdl.umich.edu/A27445.0001.001
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"Logick, or, The key of sciences, and the Moral science, or, The way to be happy the former directing our understanding how to reason well of all things, and the latter guiding our will to an honest and vertuous life : both very useful to learn French and English / by Peter Berault." In the digital collection Early English Books Online 2. https://name.umdl.umich.edu/A27445.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed June 18, 2024.

Pages

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De la Seconde Partie de la LOGIQUE, OU De la Seconde Action de l'Esprit, qui est l'Enonciation, ou Proposition. PARTIE II.

Q. Q Qu'est ce qu'Enonciation?

R. C'est une Proposition qui affirme, ou qui nie une chose d'une autre, comme par exemple, cete Dame est belle; cet homme n'a point d'Esprit.

Q. Combien y a-t-il de choses à conside∣rer dans l'Enonciation.

R. Deux, ses Principes, & ses Especes.

Q Combien y a-t-il de Principes de l'E∣nonciation?

R. Trois, le Sujet, l'Attribut, & la liai∣son de l'un & de l'autre, comme Dieu est juste, ces deux mots Dieu & juste sont Su∣jet & Attribut, qui sont liez par le Verbe est.

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Notez que le Verbe sert quelquefois de liaison & d'Attribut, comme dans cette Proposition, Caesar triumphe, où le Verbe triumphe tient la place de ces deux mots est triumphant.

Q. Qu'est ce que la voix?

R. C'est un son qui est formé par cer∣tains Organes, comme la Bouche, le Palais, les Dents, les Polmons.

Q. Comment la divisez vous?

R. En articulée, comme celle qui se peut coucher par êcrit; & inarticulée comme celle qui ne se peut coucher par êcrit, quoy∣qu'elle signifie quelquefois les passions de l'Ame.

Q. Qu'est ce que le Nom?

R. C'est un mot de l'Invention des hom∣mes, qui signifie sans aucune difference de temps, & dont les Parties separeés ne signifient rien; Exemple ce mot Ange exprime une nature spirituelle sans s'ar∣rester au passé, present, ou futur; & ces Parties An—ge ne signifient rien.

Notez que le nom est souvent imposé aux choses par la volonté des hommes, & non suivant leur Nature, comme il est aisé à voir parceque les hommes appellent une même chose de divers noms: Par exemple,

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Dieu est appellé Adonai par les Hebreux; 〈 in non-Latin alphabet 〉〈 in non-Latin alphabet 〉 par les Grecs; Deus par les Latins; God par les Anglois; Dieu par les Fran∣çois: Alla par les Arabes & par les Turcs.

Q. Comment divisez vous le Nom?

R. En Substantif, & Adjectif: le Sub∣stantif signifie la chose, comme Terre, So∣leil; & l'Adjectif la maniere, en mar∣quant en même temps le Sujet, auquel elle convient comme bon, Juste.

Notez que le Pronom tient la place du nom, Je ne parle pas icy de Combien de sortes il y ena, parceque je l'ay montré dans ma Grammaire.

Q. Qu'est ce que le Verbe?

R. C'est un mot qui signifie quelque cho∣se avec difference de temps: Exemple, Ni∣colas écrit; écrit fait voir non seule∣ment l'action d'écrire, mais encor le temps present.

Remarquez que du Nom & du Verbe se fait l'Enonciation, ou Proposition, dont les Parties signifient quelque chose; Exemple, Dieu est juste Dieu, & Juste signifient quelque chose, quoyque pris separement.

Q. Quelles sont les Especes de l'Enoncia∣tion? ou comment la divisez vous?

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Q. En Singuliere, Particuliere, Univer∣selle, Affirmative, Negative, Absolue, Conditionelle, Necessaire, Contingente, Pro∣bable, Possible, Impossible, Sophistique, ou Captieuse, Simple, Composée, Definie, In∣definie, Modale, Copulative, Disjunctive, Relative, Discretive, Exclusive, Exceptive, Comparative, &c.

Q. Qu'est ce qu'Enonciation Singuliere?

R. C'est celle dont le Sujet est singulier, comme Pierre est homme; Ciceron est e∣loquent.

Q. Qu'est ce que la Particuliere?

R. C'est une Proposition, qui a un Sujet universel restraint par un Signe particulier; comme quelques hommes sont brutaux.

Q. Qu'est ce que l'Universelle?

R. C'est une Proposition qui a non seule∣ment un Sujet universel, mais a encor devant soy un signe universel; comme tout Animal est sensible.

Q. Qu'est ce que l'Affirmative?

R. C'est celle qui attribue une chose à une autre; comme Dieu est bon.

Q. Qu'est ce que la Negative?

R. C'est celle qui ôte une chose à une au∣tre; comme Dieu n'est pas Cruel.

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Q. Qu'est ce que l'Absolue?

R. C'est celle dont le Terme est absolu, c'est à dire qu'il ne se raporte pas à un autre, comme Pierre est sçavant: l'Homme est raisonable.

Q. Qu'est ce que la Conditionelle?

R. C'est celle qui suppose une Condition, comme si se soleil luit, donc il est jour.

Q. Qu'est ce que la necessaire?

R. C'est celle, dont l'une posée, l'autre s'ensuit veritable, comme cette Dame est belle & bonne, donc elle est aymable.

Q. Qu'est ce que la Contingente, pro∣bable & possible?

R. C'est celle, dont l'une poseé, l'autre ne s'ensuit pas tonjours; comme Pierre est homme, donc il est vaillant & Gene∣reux.

Q. Qu'est ce que l'impossible?

R. C'est celle, dont l'une poseé, Jamais l'autre ne s'ensuit; comme Pierre est hom∣me, donc il est insensible.

Q. Qu'est ce que la sophistique, ou captieuse?

R. C'est celle, qui trompe, quoyqu'elle paroisse veritable; comme,

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Ceque vous a'vez acheté, vous l'avez mangé,

Vous avez acheté de la chair crüe,

Donc vous avez mangé de la chair crüe.

Q. Qu'est ce que la simple?

R. C'est celle qui n'est composeé que d'un seul Sujet, & Attribut; comme Pierre est honête.

Q. Qu'est ce que la Composée?

R. C'est celle qui a quelque chose de joint à son Sujet, ou Attribut & quelquefois à tous deux; comme l'homme qui est honête, est estimé du Monde.

Q. Qu'est ce que la finie, definie, ou de∣terminée?

R. C'est celle qui determine, ou specifie, comme Jean est sçavant, cet homme a de l'Esprit, Alexandre etoit grand Capi∣taine.

Q. Qu'est ce que l'infinie, indifinie, ou indeterminée?

R. C'est celle qui ne determine pas; com∣me l'homme est juste, les Philosophes sont contents.

Q. Qu'est ce que la Modale?

R. C'est celle qui a devant soy l'un de ces mots suivants, possible, advient, im∣possible, necessaire; comme il est possible que vous appreniez le François. Il advient que l'homme est riche; il est impossible que

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le Juste soit damné; il est necessaire que le mechant soit puni.

Il y a d'autres Prôpositions, qui sont Copulatives, comme la Science, & les Richesses seules ne peuvent rendre un hom∣me heureux. Disjonctives, comme ou la Femme ayme, ou elle hait. Relatives, comme telle est la vie d'un homme, telle est sa mort, Discretives, comme la Fortune peut nous ôter les Biens, mais non le Cou∣rage. Exclusives, comme Dieu seul doit être aymé pardessus touttes choses. Exceptives, comme amoinsque vous ne soyez sçavant, vous ne serez pas estimé. Comparatives, comme vôtre Cousine est plus belle que ma Soeur; & quelques autres, que j'omets icy, par∣cequ'elles ne sont pas de grande consequence.

Notez que toutte Proposition est univer∣selle Affirmative, comme tout honet homme est estimé; ou universelle Negative, comme nul homme vicieux n'est estimé; ou particu∣liere Affirmative, comme quelques Philoso∣phes sont contents; ou particuliere Negative, comme quelques hommes sont incivils.

Notez 2. qu'il ya une universalité sans Exception, comme tout homme est vivant; tout homme mourant en la grace de Dieu sera sauvé; & une Universalité avec ex∣ception, comme tous les hommes cherchent

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leur Interest; tous les jeunes gens sont in∣constants; ce qui se doit entendre pour l'ordinaire.

Notez 3. Qu'il ya des Propositions qui ne sont universelles que parcequ'elles se doi∣vent entendre de generibus singulorum, & non de singulis generum; c'est adire de touttes les Especes d'un Genre, & non de tous les Individus de ces Especes: com∣me que tous les Animaux furent sauvez dans l'Arche de Noe, parcequ'il yen a eu quelques uns de chaque espece de sauvez.

Notez 4. Qu'il ya des Propositions uni∣verselles, quoyqu'elles n'ayent pas devant elles ces Signes universele tout, chaque, nul: com∣me l'homme est raisonable: La vertu doit être aymée. Semblablemt il ya des Propositions particulieres, qui n'ont pas devant elles ces Signes particuliers. Certain, quelque, com∣me il ya des hommes sçavants en Angle∣terre, on dit de bonnes nouvelles; les Anglois sont Genereux.

Notez 5. qu'entantque l'Enonciation est une Partie du Syllogisme, elle est appelleé Proposition. Entant qu'elle est prise pour une Proposition douteuse, dans le Discours, Di∣spute, ou Controverse, elle est appelleé Theme, These, Question, Sujet, Argument. Entantqu'elle peut être soutenue probable∣ment,

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tant du côté de l'Affirmation que de la Negation, elle est appellée Problême. En∣ant qu'elle est conclue par un Syllogisme, ou autre Argumentation, elle est appellée Con∣clusion, Illation, Consequence. Entant∣qu' à cause de son homonyme, ou autre fallace elle reçoit diverses douteuses Interpretations, elle est appelleé, Sophisme, Cavillation, Sur∣prise, fallace; & entantque c'est une Proposi∣tion approuvee de tous les hommes, elle est nommée Axiome, Principe, Maxime.

Q. Qu'est ce que Division?

R. C'est ce qui separe les parties du tout.

Q. En Combien de façons une chose peut elle être divisée?

R. En Cinq, premierement quand on di∣vise un Sujet en ses Parties integrantes, com∣me le Corps, en Tete, en Bras, en Iambes, &c. Secondement quand on divise le tout Phisi∣que en ses Parties essentielles, comme un Corps en Matiere & en Forme, l'homme en Corps & en Ame. En troisieme lieu quand on divise l'Espece en son genre, & en sa dif∣ference; comme l'homme en Animal, & Raisonable; le genre en seś Especes, comme toutte Substance est Corps ou Esprit; tout Ani∣mal est homme, ou Bête; Ou le genre par ses differences, comme tout Animal est raisona∣ble,

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ou privé de raison; toutte Proposition est vraye ou fausse. En quatrieme lieu quand on divise un Sujet commun par les Accidents opposez, dont il est capable, com∣me tout Astre est lumineux par soy même, ou par reflexion, tout Corps est en mouve∣ment, ou en repos. En cinquieme lieu quand on divise un Accident en ses divers Sujets, comme quand nous divisons les Biens en Biens d'Esprit, de Corps, de. Nature, & de Fortune.

Notez que la Division, pour être bonne, doit être entière, c'est adire, que les mem∣bres de la division doivent comprendre toutte l'êtendue du terme que l'on divise; comme pair et impair comprennent toutte l'etendue du terme de nombre, n'y en ayant point qui ne soit pair, ou impair: pareillement Homme & Bête comprennent toutte l'êtendue de ce terme Animal, parcequ'il n'y en a point qui ne soient ou Homme ou Bête.

Q. Qu'est ce que Dfinition.

R. C'est une expression de la Nature des choses.

Q. Combien y a t-il de sortes de definitions?

R. Deux, l'une parfaite qui est composée de Genre & de Difference; comme l'homme est un Animal raisonnable; & l'atre impar∣faite, qu'on appelle Description; parcequ'elle

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declare les choses par leurs Proprietez, Effects & Causes; comme l'homme est un Animal docile, capable de Discipline, né pour de grandes choses, &c.

Notez que trois choses sont necessaires pour faire une bonne Definition, il faut qu'elle soit universelle, propre, & claire, Voila e qui regarde la Seconde Partie de la Logique.

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