Æsop's fables with his life in English, French & Latin / the English by Tho. Philipott Esq. ; the French and Latin by Rob. Codrington M.A. ; illustrated with one hundred and twelve sculptures by Francis Barlow.

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Title
Æsop's fables with his life in English, French & Latin / the English by Tho. Philipott Esq. ; the French and Latin by Rob. Codrington M.A. ; illustrated with one hundred and twelve sculptures by Francis Barlow.
Publication
London :: Printed by William Godbid for Francis Barlow, and are to be sold by Ann Seile ... and Edward Powell ...,
1666.
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Subject terms
Aesop.
Fables -- Early works to 1800.
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"Æsop's fables with his life in English, French & Latin / the English by Tho. Philipott Esq. ; the French and Latin by Rob. Codrington M.A. ; illustrated with one hundred and twelve sculptures by Francis Barlow." In the digital collection Early English Books Online 2. https://name.umdl.umich.edu/A26496.0001.001. University of Michigan Library Digital Collections. Accessed June 10, 2024.

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Page 66

FABLE XXXIII.

L'Arbre et le Roseau debatoient ensomble de leur Constance, force, et firmeté, En ce Contraste, l'Arbre disoit Injure au Roseau, et se mocquoit de luy comme d'vn Inconstant, et variable à tous vents; A cela la foible Roseau ne sçauoit que respondre, mais en silence atten∣doit quelque peu de temps, pour en estre vengé; Il aduint donc vn peu apres, qu'vn vent merueilleux estonnoit toute la Forrest de son Orage, Le Roseau, qui n' estoit pas loin de la, rendoit se souple aux secousses du Vent, et baissoit la teste çà et là, Mais l'Arbre voulant orgueilleu∣sement resister à la force, et Impetuosité des vents, fut arraché par le pied.

Le Sens MORAL.

PI us sages sont ceux qui pour quelque temps font place aux plus forts, que ceux qui veulent resister, car le sage homme fait quel∣quesfois gloire de ceder au Temps, et qu' il ne s' oppose pas tousiours orgueilleusement à la violence des plus Forts: Cette Verité est si connüt de tous les hommes qu'ayant passé en Prouerbe parmy l'Anglois elle contient le plus grand Secret de la Prudence, asçauoir, d' s' accommoder au Temps. Quant au Sage, consideré en particulier, c' est proprement celuy, qui detaché de tous les Interests mondain, demande plustest d'en estre Spectateur, que partie; Il est vray, que toutes les Vertus se doiuent establir en l'Ame d'vn homme prudent, qui ne s' esbranlé par aucuns Orages, ne cede à pas vne aduersité; mais quant aux hommes d' Estat et d' Affaires, il n' y à point de doubte, que le Deuoir de leur charge les oblige à suiure vn autre genre de vie; Ces sont ceux qui doiuent apprendre à s' accommoder à toutes les deux Fortunes, plus pour Re∣spect de la multitude qui est remise soubs leur Conduite, que pour leur Interest propre. A quelqu'vn d'iceux, la plus terrible des choses humaine qui est la Mort passera en son endroit pour Indifferente, et mesme pour mesprisable. Quand Phocion conseilloit aux Atheniens de ne se pas roidir ouuertement contre Alexandre, mais de ceder à la Violence de ses conquestes, en estoit il par cela moins Vertueux, ou moins resolu? Pouuoit on dire que ce grand Homme eust flechy sous l'Apprehension d'vne Guerre, ou qu' il eust descheu de son ordinaire egalité? L' on peut voir par là, de quelle sorte le Sage doit s' ac∣commoder, à l'Occasion, sans decheoir toutesfois de l'egalité de son Esprit, à l'imitation de nostre Roseau qui ploye veritablement soubs l'effort de la Tempeste, mais qui conserue ses racines fermes et durables, quand l'Arbre orgueilleux, pour estre roidy contre les coups de l'Orage, se troune entierement deplacé de son Assiette, voire mesme enueloppé de ses propres Ruines. Sa cheute donc apprend aux Hommes d'Affaires, à ne se hurter jamais contre vn puissant Ennemy, mais à reguarder adroictement ses attaques, s'ils veulent que leur Des∣seins ayent vn heureux succez.

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