AU SEUIL
LE destin nous a pris de sa main forte,Il nous a pris en plein soleil, soudain,Il nous a pris avec son haut dédain Et il nous a montré la sombre porte Où nous ne pouvons qu'entrer. Il nous porte Jusqu'au seuil! — Maintenant, (oh lourde main!) Nous connaissons le secret du chemin Comme on connait l'âme d'une amie morte.
Au delà de ce seuil quel noir aux dents, Quel inconnu terrible nous attend? Peut-être — l'ame de l'homme est si folle! — On rencontrera le sourire d'un dieu Qui nous bénira de ses grands yeux bleus Et nous rassurera de ses mains molles.
GOULDSBORO, September, 1898.